The Pearson family > A Hawkins, tout le monde connaît la famille Pearson et beaucoup se demandent comment une famille afro-américaine a pu s’implanter dans cette petite communauté depuis si longtemps. En effet, les origines de la famille restent floues et suscitent souvent l’étonnement. Pourtant, aujourd’hui, les Pearson font « partie du paysage ». Certains diraient même qu’ils contribuent, à eux seuls, à la croissance démographique de l’Indiana !

Quand tu es née, Dana, les habitants d’Hawkins t’ont tout de suite considérée comme un nouveau maillon sur cette chaîne infinie. Toutefois, dans ta perspective, les choses étaient quelque peu différentes : tu étais le premier enfant de tes parents, leur petit trésor, leur miracle… Pendant deux années qui sont passées bien trop vites, tu as eu le privilège de vivre comme enfant unique, bercée par de l’attention et de l’amour.

Ce que les gens ignoraient, pourtant, c'est que tu n'es pas la fille du couple Pearson. En effet, ta mère biologique n'est autre que la soeur de maman Pearson, celle que toi et tes "frères et soeurs" considérez comme votre tante. S'étant amourachée d'une rockstar latino et étant tombé enceinte, elle avait préféré te confier à sa soeur et son mari pour ne pas tomber en disgrâce (mais aussi, car elle ne se sentait pas d'être mère). Evidemment, ce secret n'a jamais été révélé.

Quelque temps après avoir soufflé tes deux bougies, tu avais remarqué que le ventre de maman était devenu rond. On t’avait alors expliqué, avec beaucoup de douceur, que tu allais avoir un petit frère. Pas franchement ravie par cette perspective dans un premier temps, tu avais crisé. Etait-on réellement en train de te demander de partager l’amour de tes parents ? Allaient-ils encore avoir du temps pour toi ? Pendant quelques mois, tu en avais fait voir de toutes les couleurs à tes chers parents dans l’optique de les faire changer d’avis. Quelle naïveté…

Lorsque ton premier petit frère est né, tu as maintenu le statu quo pendant quelques semaines, boudant et refusant de le voir. Pourtant, lorsque ta curiosité t’avait poussée à te pencher au-dessus du berceau, tu avais décidé d’aimer ce petit être qui te regardait avec des yeux endormis. Baissant tes barrières enfantines, tu avais choisi d’accepter ton rôle de grande sœur.


Big sister rhymes with leader > Au fil des années, tu avais subi de plein fouet la fertilité exacerbée de tes parents. A plusieurs reprises, tu t’étais d’ailleurs demandée s’ils comptaient s’arrêter un jour ! Toutefois, tu vouais un amour inconditionnel à ces petits êtres qui rejoignaient la grande famille Pearson. Dès le plus jeune âge, tu accompagnais ta mère et l’aidais à s’occuper de tes frères et sœurs. Tu voulais prendre soin d’eux, leur tenir la main et leur montrer le chemin. Protectrice, tu n’acceptais pas que quiconque s’en prenne à ta fratrie que tu défendais bec et ongles sans jamais te soucier des conséquences que cela pourrait avoir sur toi.

Tu voulais montrer l’exemple en toute circonstance. A l’école, si tu ne finissais pas toujours première de la classe, tu n’en étais jamais loin. Ainsi, tu apprenais à tes frères et sœurs qu’il fallait s’impliquer et toujours donner le meilleur de soi-même.

Aux prémisses de ton existence, la course à la perfection était devenue une priorité. Même si tu étais issue d’une famille nombreuse, tu sentais le regard de tes parents peser sur toi. Même s’ils n’avaient plus autant de temps à t’accorder, tu savais qu’ils attendaient énormément de ta personne. Tu devais être leur prolongement, celle qui guiderait les plus jeunes sur le droit chemin… mais avais-tu le droit d’être autre chose, de t’accomplir autrement ?


Friendship is magic > Qui es-tu réellement, Dana ? Qu’est-ce qui compose ton identité ? Qu’est-ce qui te plaît dans la vie ? Qu’est-ce qui te fait vibrer ?

Définir ton identité autrement qu’en étant « la sœur de… » était devenu difficile au fil du temps. Cependant, ton rôle te convenait et dédier ton temps et ton énergie à ta famille te comblait de bonheur. Enfant, tu avais intégré ce sens du sacrifice et tu avais accepté de vivre pour les autres.

Pourtant, à l’âge de 6 ans, les choses avaient quelque peu évolué pour toi. En effet, lors d’un week-end prolongé, votre petite famille s’était rendu à une fête populaire et tu avais alors vécu ton tout premier coup de foudre. Étonnamment, celui-ci n’avait pas été pour une personne, mais pour une activité : l’équitation. Montant sur le dos d’un cheval pour la première fois de ta vie, tu avais eu l’impression de vivre une sorte de révélation. La sensation de liberté et de bonheur que tu avais connu alors t’avait grisée. C’est ça que tu voulais faire de ta vie.

A ce moment-là, la fratrie n’était pas aussi prolifique qu’aujourd’hui. Ainsi, tes parents avaient accepté que tu te lances dans ta passion, t’octroyant des cours fréquents. Plutôt rapidement, tu avais développé un très bon niveau dans ce sport qui te passionnait. Te fondant corps et âme dans les entraînements et les compétitions, tu y avais appris la rigueur, la discipline et la persévérance.  

Mais cette passion avait un prix. Un prix que ta famille n’avait progressivement plus eu les moyens de payer. Au fil du temps et des naissances, tu t’étais rendu compte que l’équitation était devenu un fardeau pour tes parents. Trop cher, trop prenant… Ils n’ont cependant jamais osé te demander d’arrêter. Certainement se rendaient-ils compte d’à quel point tout cela était nécessaire à ta vie ? Les remerciant pour leur silence, à 11 ans, tu avais trouvé un petit boulot chez le disquaire du coin afin de continuer à financer ta passion. Malheureusement, 3 ans plus tard, tu décidais finalement de renoncer. En effet, jongler entre l’équitation, le travail, l’école et la famille était devenu trop épuisant pour l’adolescente que tu étais alors. Le choix avait été difficile, mais tu avais vite compris qu’il était plus important pour toi d’être présente pour tes frères et sœurs.


My heart needs a surgery > Au fil du récit de ta vie, on comprend que prendre soin des autres est une priorité pour toi. De ce fait, personne n’a été très étonné quand tu as débuté des études pour devenir infirmière juste après le lycée. Ayant toujours été bonne élève, tu avais d’ailleurs obtenu ton diplôme avec les honneurs.

Pendant ta formation, tu avais fréquenté un jeune homme que t’avait présenté ton père. Tu te souviens encore des étoiles dans ses yeux lorsqu’il t’avait affirmé qu’il s’agissait là d’un très bon parti. Pour le bonheur de tes parents, tu avais alors donné une chance à ce garçon. Une chance qui a duré trois ans en tout et pour tout. Tu n’étais pas amoureuse. A aucun moment tu ne l’avais été. Cependant, tu avais décidé de maintenir la situation. Après tout, il s’agissait là d’un gentil garçon qui prenait soin de toi et avec qui tu t’entendais, malgré tout, plutôt bien.


I got the moves like Jagger > A la veille de ta 20ème année, les doutes s’étaient frayés un chemin sinueux dans ton esprit. Sentant qu’il se tramait quelque chose entre ton petit ami et tes parents, de nombreuses questions t’assaillaient. Tentant de les repousser et de rester concentrée sur ta routine, ceux-ci finirent tout de même par t’exploser à la figure lors d’une découverte singulière. En effet, un soir de repas de famille, tu avais eu la pulsion de fouiller dans le sac de ton petit ami. Lorsque tu y découvris la bague de fiançailles de ta mère, ton sang ne fit qu’un tour. C’était donc ainsi que ta vie allait se finir ? Tu allais devenir une femme au foyer mariée à un homme qu’elle n’a jamais aimé et qui devrait pourtant élever ses enfants ? Jusqu’à la fin, tu allais laisser les autres prendre les décisions à ta place et décider de la direction que prendrait ta vie ?

Prise de panique, tu avais quitté le domicile familial, laissant tout ce beau monde en plan pour cette soirée de fiançailles. Tu avais couru chez l’un de tes anciens collègues de l’époque où tu travaillais chez le disquaire. Lui racontant tes déboires, il te parla alors d’un projet qui te permettrait de fuir ta réalité : un groupe de Rock célèbre entamait bientôt une tournée nationale et le staff manquait encore de personnel médical.

Devant cette proposition, tu hésites, tu as peur. Es-tu réellement prête à décevoir tes parents ? Peux-tu vraiment abandonner tes frères et sœurs, même si c’est temporaire ? Pourtant, ton collègue parvient à te rassurer sur tous les points. Ainsi, plusieurs verres de vodka plus tard, ta décision est prise. Tu pars. Tu informes ta famille sans leur laisser le temps de donner leur avis, tu quittes ton petit ami mal-aimé et tu fuis pour ne pas voir le regard terriblement blessé de tes parents. Tu n'imagines pas à quel point ton attitude fait écho...


I just died in your arms tonight > Cette première année de tournée marqua un virage serré dans ta vie. Pour ceux qui t’avaient toujours connue, tu semblais méconnaissable. La petite fille sage, exemplaire et disciplinée s’était évaporée. Loin du regard des autres, tu te laissais aller à la vie que tu n’avais jamais connue jusqu’ici. Suivant le rythme effréné, derrière les projecteurs, tu devenais une reine de la fête, apprenant à attirer le regard des hommes et des femmes sur toi, illuminant tout sur ton passage, transformant ce que tu touchais en or.

Pas un soir ne passait sans une fête, pas une nuit ne passait sans les bras d’un nouvel inconnu beau comme un apollon. Tu t’étais laissée aller aux nombreux interdits que tu t'étais imposés : l’alcool, la marijuana, le sexe…

Tout cela était bien grisant, mais qu’il est facile de se perdre ! Ce qui avait débuté comme une exploration de ta toute nouvelle liberté s’était transformé en quelque chose de plus sombre. En effet, bientôt, la culpabilité et un sentiment d’échec s’étaient installés dans ton petit cœur. Quel genre de sœur étais-tu ? Comment avais-tu pu laisser ceux qui comptaient sur toi en plan ainsi ? Comment pouvais-tu être ici, à t’adonner aux pires vices, pendant ta famille trimait ? La pression d’être une grande sœur avait eu raison de toi… Tu étais trop faible.

Ton nouveau style de vie et ce contraste trop radical avec ton ancienne existence avaient finalement eu raison de ta santé mentale et physique. Toi qui avais toujours été positive, chaleureuse, belle, tu ne retrouvais plus ce reflet lorsque tu te regardais dans un miroir. Tu découvrais alors une facette bien moins reluisante de ta personne. Préférant t’attaquer à ce qui était plus concret, tu décidais alors de te reprendre en mains. N’ayant que peu de temps à ta disposition en-dehors du travail et des fêtes, tu avais choisis de restreindre ta consommation de nourriture. Réduisant drastiquement les quantités ingérées, tu passais rapidement à une étape plus radicale en te faisant vomir après les repas.


Where are you ? > Une année avait passé lorsque, un soir, le téléphone retentit. L’appel était pour toi. Il s’agissait d’une de tes sœurs. Cet échange téléphonique, tu t’en rappelles encore. Les mots prononcés étaient clairs et limpides, mais n’avaient aucun sens.

Ton petit frère avait disparu.

Évidemment, tu avais d’abord pensé que celui-ci avait suivi ton exemple. Ca avait d’ailleurs eu quelque chose de réconfortant sur le moment. Après tout, tu n’étais pas la seule aînée ne parvenant pas à supporter la pression que ce rôle présentait ! Ainsi, tu avais rassuré ta sœur, persuadée que tout ce qui se passait n’avait rien d’alarmant.

Pourtant, au fil des mois, ton discours changea. Si tu comprenais l’envie de disparaître, tu connaissais également l’attachement que chacun des membres de la famille a pour le clan Pearson. Ton frère n’aurait jamais maintenu sa famille dans l’inconnu aussi longtemps. C’était impensable.


Child podigy > Cela fait maintenant 6 mois que tu es revenue à Hawkins, laissant derrière toi cette vie de frasque. Pourtant, on ne se débarrasse pas de ses démons aussi facilement, n’est-ce pas ? Pour l’heure, tu as réussi à camoufler tes troubles alimentaires à ta famille. Tu as également troqué la weed contre la cigarette dont tu ne peux vraiment plus te passer. Finalement, tu a trouvé du travail au service des urgences de la ville, ce qui te permet au moins de t’occuper l’esprit. Il est important de garder cette couverture intacte. Ta famille ne doit jamais savoir ce qui s’est passé durant cette dernière année.

A ton niveau, tu tentes de comprendre ce qui est arrivé à ton frère. Autour de toi, tu entends des rumeurs étranges sur une dimension mystérieuse. Ton côté rationnel t’empêche d’y croire totalement, mais les circonstances de la disparition te poussent à penser que rien dans cet affaire n’est « rationnel ». Il suffirait peut-être que tu voies tout ça de tes propres yeux pour commencer à y croire ?