(01. california dreaming) Le soleil californien, la beauté hollywoodienne, la liberté. La gamine a pointé le bout de son nez à des kilomètres de l’Indiana, dans une vie aux antipodes de l’héritage King sans qu’elle en ait conscience les premières années de sa vie. Un héritage que son père avait lui-même délaissé pour préférer suivre cette femme rencontrée par hasard à Hawkins et qui n’avait que le glamour d’Hollywood en tête. Un pari comme un autre, qui n’a pas entièrement abouti, mais qui leur convenait parfaitement bien. Los Angeles est devenu leur foyer, sa mère a mené un début de carrière modeste à Hollywood, et son père a laissé faire sans même se souvenir de l’enseignement King pour préférer écouter sa femme lui répéter les valeurs hippies. Ces mêmes valeurs vécues à Woodstock en 1969 sans Olivia, restée elle en Californie sans avoir la moindre idée de ce que faisaient ses parents. (02. dreams) La carrière d’actrice de sa mère n’a jamais rien donné de probant malgré ses nombreuses tentatives, et son père a compensé en travaillant bien plus que ses heures. Un combo qui a fait qu’Olivia n’a pas été marquée par une présence excessive de ses parents en étant gamine, sans que ça ne le dé​​range non plus. Ça lui a permis d’être indépendante assez rapidement, et de trouver refuge auprès de sa nanny et de ses ami.es sans que ça ne lui paraisse être un enfer. Elle a accumulé pas mal d’activités artistiques en étant enfant aussi, un vestige de sa mère pour que sa fille ait une chance d’avoir plus de succès à Hollywood une fois son moment venu sans doute. Elle a fait du théâtre, a suivi des cours de chant, et a pu faire un peu de danse avant de supplier ses parents d’arrêter. Un nouvel échec pour sa mère, qui a dû accepter l’idée que sa fille était plus un “garçon manqué” (whatever that means) qui préférait le sport. (03. you’re gonna be popular} Les années lycée se sont plutôt bien passées. Gamine populaire sans se désintéresser des autres pour autant, elle a juste évolué dans son coin sans avoir à en faire des masses pour être acceptée. Cheerleader, membre du club de littérature et de débats, elle a diversifié les milieux et a pu se créer un cercle large sans pour autant qu’il soit soudé. Au contraire même, ça a juste renforcé son indépendance sans se mettre personne à dos. (04. where do broken hearts go) Elle n’a pas tellement compris comment s’était arrivée, Liv, mais elle a fini en couple avant de pouvoir donner son avis. Un peu trop de gentillesse sans doute, ou des signaux dont le sens lui a échappé dans son entièreté. Dans tous les cas, elle n’a pas eu le cœur de venir briser l’égo de ce pauvre garçon, et elle a laissé faire sans se poser trop de questions. C’était facile sans être désagréable non plus, et plus le temps passait et plus c’était compliqué de venir avouer le vide au fond de son cœur. Elle s’en est voulue un temps, a même tenté de se convaincre de ses sentiments pour lui, mais la demande en mariage quelques années plus tard l’a juste convaincue de venir y mettre un terme avant qu’il ne soit trop tard. Et même si elle ne regrette pas, dans le fond elle a juste l’impression d’avoir été un monstre lorsque le voir partir sans elle ne lui a absolument rien fait. (05. cherry bomb) Il a fallu attendre ses dix-sept ans, juste après le lycée, pour qu’elle envisage enfin de rejoindre les passions de sa mère. L’envie de ne pas s’enterrer dans des études était assez présente, et la voir reporter tous ses espoirs sur elle depuis autant d’années avait fini par lui faire un peu de peine aussi. Dans tous les cas, elle a fait de son mieux, a passé quelques auditions, et aurait même pu envisager sérieusement le milieu si le décès de sa mère n’était pas venu tout remettre en cause assez rapidement. Un accident de voiture avec son père, dans des circonstances qu’elle n’a jamais réellement comprises, et qu’elle préfère ignorer par peur de ne pas pouvoir accepter l’idée. On a voulu lui dire pourtant que c’était un problème d’alcool et de drogues au volant, et dans le fond elle s’en doute un peu, mais si personne ne lui dit clairement…elle peut effacer une part de la réalité. Elle préfère garder le sourire de sa mère en mémoire de toute manière, avec cette foutue impression de ne pas avoir pu en profiter suffisamment. Par sa faute, et uniquement la sienne bien évidemment. (06. can’t get no satisfaction) La culpabilité de son père, l’absence de sa famille maternelle autour d’elle, et l’absence de guide pour reprendre le cours de sa vie. Le mélange a été assez compliqué à gérer les premières années, mais elle n’a pas eu d’autre choix que celui de s’accrocher. Pour elle, et surtout pour son père qui a été incapable de s’en remettre entièrement et qui est retourné à Hawkins pour retrouver un semblant de soutien auprès de sa famille. Et elle l’a laissé partir, Liv, pour mieux abandonner Hollywood de son côté et commencer des études d’infirmière. Elle avait une ambition plus haute, mais beaucoup de retard et pas suffisamment de courage et de moyen pour réussir à la concrétiser. Puis elle ne regrette pas de toute manière, elle n’a pas le droit. (07. losing my religion) Hawkins. Ce n’était pas vraiment la destination de ses rêves, et elle n’aurait jamais décidé de déménager là-bas si ce n’était pas par inquiétude pour son père. Les appels répétés, et tous aussi étranges les uns que les autres, ont fini par la convaincre de venir et elle ne sait toujours pas si c’était la meilleure des choses. Car l’Indiana n’a rien à voir avec la Californie. Pas le même climat, pas les mêmes habitudes, et surtout… pas la même mentalité dans sa famille. Les King ont pris une place imposée dans sa vie sans qu’elle ne les connaisse plus que ça, et ils ont surtout retourné l’esprit de son père en utilisant sa dépression pour lui remettre des idées en place qu’elle ne l’avait jamais entendu dire avant. Les années hippies sont bien loin maintenant, et Liv a juste l’impression de le voir perdre doucement la tête - littéralement - sans pouvoir l’aider d’une quelconque manière. Alors elle doit s’adapter en déconstruisant les pensées King - quitte à se déclarer officiellement juive et contre le système hétéronormé blanc -, elle doit aider son père à rester lucide, et elle doit surtout trouver une manière de trouver sa place dans une ville qu’elle n’a connu qu’en été lorsqu’elle était gamine. Ce n’est pas simple, mais elle fait de son mieux. Et ce qu’elle ne sait surtout pas, c’est que son père ressent quelque chose qu’elle ne peut voir, et qui est directement en lien avec les disparitions récentes. Elle ne comprend pas, elle met ça sur le coup de la dépression et de la consommation grandissante d’alcool de son père, mais ça lui rappelle surtout qu’elle n’est qu’une étrangère dans cette ville. (08. to love somebody) Elle fait de son mieux, Liv, mais se réadapter dans une ville nouvelle, avec des personnes nouvelles et des rumeurs présentes dans le quotidien de chacun fait qu’elle a un peu de mal à s’assumer pleinement. Son père la vend comme la fille parfaite à qui veut bien l’entendre dans ses moments de lucidité, et elle répond juste dans un grognement à chaque fois en prétendant n’avoir besoin de personne pour la caser. Sauf qu’une adulte célibataire qui se rapproche du quart de siècle n’est pas normale apparemment, et encore moins lorsqu’elle parle de valeurs engagées. Pas si parfaite la gamine, même si pour beaucoup d’être… elle ne reste qu’une King. Un entre-deux un peu bizarre, et qui serait probablement pire sans des personnes comme River dans son entourage. (09. jealousy, jealousy) L'hôpital est devenu sa principale maison depuis un moment maintenant. Elle enchaîne les posts, ne rechigne jamais lorsque des volontaires sont demandés pour rester un peu plus, et ne sait de toute manière pas quoi faire d’elle lorsqu’elle se retrouve seule entre les murs blancs de son appartement. Elle se refuse comme seule compagnie, parle à tous les patients avec une aisance que certain.es lui envient et rêverait de pouvoir faire plus sans vouloir non plus donner de son temps aux non-méritants. Un état d’esprit un peu contradictoire, mais qu’elle ne peut satisfaire par manque de temps de toute manière. Elle souffle rarement, juste pour se plaindre de l’étroitesse d’esprit de la ville et de sa famille, et ça reste sa manière de sentir heureuse. Pas le choix de toute manière, elle doit accepter l’idée et effacer les débuts de jalousie qu’elle peut ressentir en voyant des gens heureux. (10. your life is a mess) elle est fille unique, c’est suffisamment rare chez les King pour que ce soit noté; sportive, elle a pu toucher à pas mal de disciplines et s’est mise en tête d’apprendre le tir à l’arc et les arts martiaux dernièrement; son plus grand regret avec son travail, c’est de ne pas avoir de temps pour s’occuper d’un animal à elle, alors elle se contente des deux chiennes de son père: Jolt et Teenie; conduit très mal et déteste ça; même si elle n’a pas été élevée dans la religion juive au point de la pratiquer, elle s’y connait très bien et avait pour habitude de passer quelques fêtes avec sa mère; elle ne cuisine que pour son père, sinon elle ne se nourrit pratiquement que de céréales au plus grand désespoir de tout le monde; grande fan de Stevie Nicks et de Fleetwood Mac; apprécie énormément la littérature, et surtout la poésie d'Emily Dickinson et les classiques de Shakespeare.