S'il y a une chose qu'il faut retenir, c'est que Gio a la poisse. C'est un avant-goût toujours, une introduction pour mettre tout le monde au courant, pour qu'on ne s'étonne pas de voir tant de choses lui tomber sur le coin de la figure, des choses graves et qui pourtant font son quotidien maintenant. Ca ne l'inquiète plus comme ça devrait sans doute l'inquiéter, il fait avec, il a pris l'habitude de toujours être dans un entre-deux, prêt à partir dès que la situation ne tourne pas en sa faveur, habitué à n'être que de passage dans la vie des gens, une éclipse. Il est là, mais pour combien de temps avant qu'il ne disparaisse à nouveau ? Il n'est qu'un souvenir dans la plupart des vies, une personne qu'on apprend à connaître et à aimer avant de se rendre compte, du jour au lendemain, qu'elle s'est évaporée, presque à se demander si elle a un jour réellement exister. Il marque assez les esprits mais jamais trop profondément, être un fardeau pour les gens est la dernière de ses envies.
Giovanni, né en Sardaigne, dans un tout petit village qui ne paie pas de mine, seulement une seule route principale et les maisons qui se hissent dans la montagne autour, le seul magasin minuscule tenue par la même femme depuis des années, où tout le monde connaît tout le monde, où on grandi en mangeant des cornetti alla crema en buvant des ciobar, ce chocolat chaud épais réputé, où la réputation un peu sauvage n'est plus à refaire, ici on peut voler un mouton et risquer de se faire tuer par le berger. Trop souvent. Et comme tout le monde connaît tout le monde, tout le monde sait aussi quand certaines personnes sont limites mais sans jamais, ô grand jamais, en parler devant les personnes en question. Alors dans le dos des parents de Giovanni on chuchote, le père qui a encore trop forcé sur la bouteille, qui a fait la tournée des bars de la rue, qui s'est retrouvé à brailler toute la nuit dans la rue avec deux autres personnes, tous aussi saoulent les uns que les autres. On chuchote quand on voit l'oeil au beurre noir de Gio, la lèvre fendue de sa mère, et les habits qui couvrent tout son corps malgré la chaleur atroce des étés italiens.
Jusqu'à l'accident. Ce n'est pas si rare d'avoir des accidents, combien de personnes sont mortes dans les environs de Seui, dans ses virages mortels, pour des conduites hasardeuses ? Mais quand deux personnes du village même décèdent dans un accident, et que l'homme était sous l'emprise de l'alcool, ils en parlent longtemps. Les murmures ont repris, cette fois dans le dos de la nonna, qui se retrouvait à devoir élever Gio seule, qui montre déjà d'énormes signes de faiblesses dû à la vieillesse et dont la mort de sa fille risque d'aggraver encore plus. Ca continue de parler, tout le temps. Et si ça dure quelques mois, ça finit par toucher à sa fin, brusquement, quand la fatigue, la vieillesse et le chagrin l'emporte elle aussi. Gio est jeune, rien qu'un enfant encore, et il est placé ailleurs, loin de Seui qui n'a pas ce genre de prise en charge. Il finit à Cagliari, ville capitale de la Sardaigne, où les bonnes soeurs le récupère en orphelinat, où la vie n'a rien de très joyeux, ce sont en général les gamins oubliés que personne n'adopte vraiment et finissent juste par travailler très jeunes pour aider les soeurs et financer leur place. Les ressources manquent, c'est un fait.
La vie chez les bonnes soeurs est insupportable, Gio ne s'y sent pas à sa place, il n'aime pas devoir se plier aux règles, n'aime pas ne plus avoir sa mère et sa nonna, alors il se contente de passer le plus de temps dehors. Il a treize ans quand il tombe amoureux du cirque. Le cirque de Rome, de passage à Cagliari pour quelques jours, et il n'en faut pas plus pour que Gio s'y retrouve chaque soir, le regard brillant, au point de supplier le directeur pour lui trouver un petit travail. Qu'est-ce qu'il a à perdre là-dedans ? Pas grand chose, c'est à peine si ses affaires tiennent dans un sac. Et quand le cirque lève les voiles de Cagliari pour remonter vers le nord de la Sardaigne, puis regagner l'Italie, et enfin Rome, Gio fait partie du voyage. Il enchaîne des petits jobs au début, aide du mieux qu'il peut, jusqu'à ce qu'on décide d'en faire un vrai membre à part entière, dans ce cirque où les nouveaux et jeunes talents se révèlent de plus en plus.
Lanceur de couteaux. Le plus compliqué a été le début, à apprendre à tenir comme il fallait un couteau et savoir le jeter sans se blesser. Gio en est ressorti avec des plaies sur les mains à chaque coup, jusqu'à ce qu'il ne maîtrise le lancer, puis peu à peu à vivre comme si les couteaux étaient une prolongation de son bras, de sa main. Un art qui s'est maîtrisé au fil des années, une confiance qui s'est nouée avec sa coéquipière, la jeune femme habillée de paillettes, avec ses cheveux blonds et ses yeux clairs, le sourire aux lèvres pendant que Gio jetait ses couteaux et qu'elle ne bougeait pas d'un cil. Encore maintenant, son visage le hante, la confiance aveugle qu'ils avaient entre eux, au point où Gio pouvait lancer ses couteaux les yeux bandés. Il ne ratait jamais. Elle n'a jamais été blessé, jamais d'accident, il ne se serait pas risqué à lancer s'il ne se savait pas complètement sûr de lui et en pleine maîtrise.
Toujours chat noir, il s'attire nombre de problèmes, mais le plus gros restant l'accident qui lui a coûté son ouïe, l'explosion du canon avec lequel il était en train de s'amuser bêtement et dont le bruit sourd a faillit le rendre complètement dingue. Il se souvient juste de s'être évanoui, la douleur et la nausée, presqu'à croire qu'il y est passé cette fois. Mais non, pas tout à fait. Gio se réveille le lendemain, des regards inquiets sur lui, au coeur d'une chambre d'hôpital anglaise, il tente un sourire pour rassurer tout le monde, mais se rend rapidement compte du problème. Le bourdonnement dans ses oreilles ne s'arrête pas, il n'entend plus ce qu'il se passe autour de lui, il les voit parler mais n'entend rien et quand il montre ses oreilles d'une main, inquiet, tous les visages s'assombrissent. Il a perdu 87% de son audition ce jour-là.
Le cirque était sa famille, pendant toute ces années, la seule qui comptait réellement au final. Cette deuxième vie après l'échec de la première, tellement de choses vécues en si peu de temps. Mais il a tout foutu en l'air, sur un coup de tête, un piège narquois de sa poisse légendaire, un soir où il avait bu, un des rares soirs où il s'est laissé à frôler les états qui lui faisaient peur et qu'il a déjà trop vu chez son père. Et durant cette soirée, en Amérique, il s'est retrouvé à jouer au poker avec un groupe d'étrangers aussi. Et tout a flambé, évidemment, c'était la première fois où il jouait pour de vrai, avec l'argent, et il a tout perdu, pire, il s'est endetté. Alors il a promis, qu'il reviendrait, qu'il faisait juste l'aller-retour, et reviendrait avec l'argent. Il n'est jamais revenu, le cirque ne l'a jamais revu non plus. Et c'est avec la pire décision de sa vie que la deuxième partie de sa vie se termine, sur un goût amer, une culpabilité monstre, et le coeur démolit.
Hawkins a semblé être l'une des meilleures villes pour faire profil bas, tout recommencer, il ne sait même pas comment il est arrivé jusqu'ici exactement, et pourtant Gio se retrouve là depuis maintenant quatre mois. Il essaye de se reconstruire, il se dit que ça ira, s'il ne pense pas trop au cirque et à tout ce qu'il a laissé derrière.
en vrac; son mot préféré est "non" + il fait du skateboard, plus par plaisir qu'autre chose, et il n'est pas rare de le voir se balader avec un + sa conduite en voiture est abominable, la faute à la conduite italienne sans doute, et le fait qu'il n'a pas passé énormément de temps à rouler malgré son permis + il se blesse sans arrêt, des fois gravement, toujours une part de sa malédiction présumée qui lui colle à la peau, s'il réussit à passer une journée sans se blesser, c'est un miracle + il considère Rome comme sa deuxième maison puisque c'est de là d'où vient le cirque, il espère un jour pouvoir retourner vivre en Sardaigne, et peut-être repasser par Rome s'il en a le courage + son accent italien est beaucoup trop présent lorsqu'il parle en anglais, tranchant net les mots, donnant une inflexion chantante a une langue trop morne + il a appris la langue des signes anglaise, c'est le pays dans lequel se trouvait le cirque quand l'accident est arrivé et c'est certainement ce qui risquait d'être le plus reconnu universellement, il commence à apprendre celle italienne aussi + sa compréhension de l'anglaise est difficile, entre sa condition et le fait que ce n'est pas sa langue natale, il bute parfois sur les mots, mais a pris l'habitude maintenant de faire comme s'il avant à moitié compris ce qu'on lui racontait, la flemme d'insister et de passer pour un relou + d'ailleurs la flemme est un thème récurent chez Gio et s'il commence à être saoulé parce qui l'entoure, vous le verrez éteindre discrètement ses appareils auditifs pour se couper définitivement du reste, il a pas le temps pour ça + son look lui donne un air un peu de ne pas y toucher, le visage fermé, l'air un peu hautain et snob, mais c'est surtout parce qu'il n'est réellement concentré que lorsqu'on lui parle directement, il donne l'impression qu'il ne vaut mieux pas l'approcher avec sa resting bitch face + en réalité il est très tactile et adore les câlins + sa connaissance sur la culture pop et la technologie frôle le zéro, ça en est presque désespérant + il vous insultera avec plaisir en italien et en langue des signes. + il a ramassé un chien en cours de route, un golden abandonné sans doute par ses anciens maîtres, qu’il a renommé Buddy et qui est devenu son meilleur allié.
+2
Dawn Sanders
Gio Murgia
6 participants
i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic.
- Gio Murgia
- faceclaim : damiano david.Messages : 10Date d'inscription : 12/09/2022Ton gagne pain : ancien lanceur de couteaux dans un cirque, il est à présent surveillant au lycée de hawkins.Statut civil : célibataire.Adresse : mirkwood, dans une petite maison isolée, en compagnie de Miles.
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Lun 12 Sep - 22:35
giovanni "gio" murgiae buonasera, signore e signori, fuori gli attori.
tw: alcoolisme, violences, accidents,
décès, surdité, black cat.
décès, surdité, black cat.
histoire And if I only could I'd make a deal with God and I'd get him to swap our places
- Dawn Sanders
- faceclaim : gaga.Messages : 23Date d'inscription : 05/09/2022Ton gagne pain : pauvre âme esseulée condamnée à la vie de femme au foyer depuis des années, elle est maintenant artiste dans les bars dépravés qui veulent bien d'elle.Statut civil : les rumeurs lui collent le surnom de veuve noire, et elle n’a pas d’autre choix que de passer outre pour garder un semblant d’apparences.Adresse : #150 randolph lane, dans une maison luxueuse.
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Lun 12 Sep - 22:43
magnifique.
- Heather Winston
- faceclaim : madelyn clineMessages : 346Date d'inscription : 14/06/2022Ton gagne pain : tu es en dernière année au lycée de Hawkins où tu es également co-capitaine des cheerleader.Statut civil : officiellement en (faux) couple avec le beau Lou, offisieusement l'esprit amoureuse du mystèreAdresse : tu vis au 532, elm and cherry street avec ta mère.
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Mar 13 Sep - 12:32
(re) Bienvenue chez toi
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Mar 13 Sep - 22:30
TE VOILA VALIDE ! Plus qu'à jouer !
J'aime beaucoup ce nouveau personnage, je trouve que le cirque apporte une touche vraiment original
Te voilà officiellement membre de Upside Down, nous te remercions de nous avoir rejoins et il ne te reste plus qu'à t'amuser !
Je t'invite également à venir te faire quelques amis en créant ta fiche de lien. Tu peux aussi créer tes préliens si besoin. Sur TUD, nous proposons également la possibilité de se trouver un partenaire ou un rp libre pour débuter le jeu au plus vite
Si tu as la moindre question, je t'invite à faire le tour des annexes et si tu n'y trouves pas la réponse à ta question, je suis là pour toi
- Billy McCarty
- faceclaim : joseph quinn.Messages : 192Date d'inscription : 09/07/2022Ton gagne pain : homme de ménage au laboratoire national d'hawkins, petit (et tout mimi) dealeur de weed pour arrondir les fins de mois difficiles.Statut civil : célibataire, as usual. qui voudrait de billy "the freak" ?Adresse : un mobile home à randolph road, dans le quartier "junkyard".
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Mer 14 Sep - 19:26
rebienvenue éclair
- Elizabeth Murphy
- faceclaim : Victoria PedrettiMessages : 71Date d'inscription : 09/08/2022Ton gagne pain : Pyschologue, soif de tendre la main à celles et ceux qui en ont le plus besoin.Statut civil : Célibataire en mal d'amour.
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Jeu 15 Sep - 9:50
Welcome back again !!
Ce personnage, encore une pépite que tu nous fais là !
Ce personnage, encore une pépite que tu nous fais là !
- Gio Murgia
- faceclaim : damiano david.Messages : 10Date d'inscription : 12/09/2022Ton gagne pain : ancien lanceur de couteaux dans un cirque, il est à présent surveillant au lycée de hawkins.Statut civil : célibataire.Adresse : mirkwood, dans une petite maison isolée, en compagnie de Miles.
# i'm crying all my tears, and that's fucking pathetic. - Jeu 15 Sep - 11:43
vous êtes trop des chats.
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