(01. that was yesterday) La Louisiane, la douceur de la Nouvelle-Orléans. Il ne s’en souvient pas le moins du monde, Ray. C’est une partie de sa vie qui lui est entièrement étrangère et qui n’a duré que quelques semaines. Ses parents se sont rencontrés pendant la guerre, se sont mariés rapidement, et n’ont surtout pas eu le temps de vivre ensemble. Rien de bien anormal pour l’époque en soi mais qui n’en était pas moins chaotique. Son père est d’ailleurs mort à la guerre sur les côtes françaises quelques mois avant sa naissance, et sa mère n’a pas tardé à le suivre pour raison médicale peu de temps après être retourné à Hawkins auprès de sa famille. Un début de vie dramatique dont il ne peut se souvenir, et qui a pourtant marqué son enfance par les conséquences directes que ça a pu engendrer. Sa grand-mère a assuré sa garde en s’enfonçant dans une pauvreté déjà présente, et le gamin a grandi avec le strict minimum sans pouvoir jamais s’attendre à beaucoup mieux. (02. eye of the storm) Malgré l’absence de ségrégation officielle en Indiana, sa couleur de peau n’a pas toujours fait l’unanimité dans les rues d’Hawkins et le racisme banalisé voire même parfois direct a fait partie de sa vie. Il s’y est opposé, parfois violemment, sans pouvoir y mettre fin entièrement au risque de s’en prendre seul les conséquences. (03. against all odds) C’est au lycée qu’il a compris sa pansexualité. Les termes lui manquaient peut-être, mais les émotions et hormones étaient plutôt claires. Il n’a pas trop eu de mal à l’accepter de son côté, n’ayant pas été élevé avec un quelconque avis sur la question, même si en parler publiquement n’était pas tellement une possibilité au vu de l'homophobie et biphobie importantes dans le coin. Ça ne l’a toutefois pas empêché d’exploiter sa sexualité un temps, sans vraiment se cacher, avant de se mettre en couple  et de se marier directement à ses dix-huit ans. (04. stand by you) Le mariage a plus été dicté par son sens moral à la suite de la grossesse non-prévue de sa copine que par amour. Il a essayé de se persuader du contraire pourtant, de se dire que c’était réellement une situation qui lui convenait et qu’il n’avait pas d’autres choix de toute manière. Seulement au fond de lui, il n’y avait aucun doute possible et il n'a pu que passer en silence ses émotions au profit d'une stabilité familiale d'apparence. (05. brothers in arms) Devenir père aussi jeune l’a forcé à prendre sa vie professionnelle en main rapidement. Les études n’étant de toute manière pas une option pour lui à cause de l’argent malgré ses aptitudes scientifiques, il s’est enrôlé dans l’armée et a commencé en tant que pilote. Son service militaire l’a fait pas mal bouger dans tout le pays dans différentes bases, avant de l’envoyer un temps au Vietnam. Intérieurement opposé au conflit, ça n’a pas été la meilleure période pour lui. Et à défaut de pouvoir refuser les ordres, il a trouvé le moyen de se faire ramener au pays dans les règles quelque temps après sa blessure à l’épaule. (06. always somewhere) Il est retourné à Hawkins un temps après son retour, sans tellement savoir quoi faire de lui-même auprès de sa femme. Il s’est occupé de sa fille, a fait de son mieux pour maintenir une vie stable, avant de reprendre sa carrière militaire assez rapidement. (07. runaway) Il a réussi non sans mal - après des années de négociation - à obtenir une formation interne avec l’armée pour devenir ingénieur aéronautique. La formation a pris plusieurs années, mais ça lui a permis de rester pas trop loin de l’Indiana pour rentrer pour sa fille le plus souvent possible. Son sérieux et son dévouement lui ont même assuré un rôle permanent dans une base de l’air force space command, ouverte en 1982. Un poste dont il est fier, malgré tous les préjugés racistes et banalisés qu’il se prend bien trop souvent à la figure. (08. gone girl) Le nouveau rythme de vie a été compliqué à trouver, notamment avec la distance avec sa fille et les reproches de plus en plus nombreux de sa femme. La situation familiale lui pèse, au point d’avoir envisagé plus d’une fois de tout abandonner pour revenir à Hawkins malgré sa carrière relativement importante pour lui. Un choix compliqué de base, qui a fini par devenir particulièrement évident après l’appel soudain de sa femme. La disparition soudaine de sa fille, qui se rangeait dans une série de disparitions étranges et inattendues dans la ville. Il ne comprend toujours pas comment c’est arrivé, Ray. Il ne sait pas si l’absence de sa fille était calculée par elle ou s’il est question de pire, il ne doute pas une seconde de la vérité et cette absence le consume petit à peu sans pouvoir y faire quelque chose.  (09. the bitch is back) Il est revenu dans une ville qu’il ne connait plus, avec des rumeurs sans queue ni tête qui font surface. Des monstres. Il ne veut pas y croire, il doute, mais l’aspect ridicule de ces rumeurs reste encore la cause la plus logique au départ de sa fille. Il ne sait pas quoi faire du coup, il observe et doit se réhabituer à une vie nouvelle avec un foyer étranger et une femme distante sans la moindre certitude de pouvoir compter sur l’armée pour le laisser indéfiniment tranquille pour mener son enquête personnelle. C'est compliqué, il déteste se sentir aussi inutile et démuni et croire petit à petit à ces rumeurs le font douter de sa stabilité mentale. C'est le bordel dans sa tête, et la seule chose qui le fait tenir reste l'espoir de retrouver sa fille. (vrac) il garde une marque de sa blessure à l’épaule; fan de Louis Armstrong et plus globalement de jazz; aime beaucoup le baseball; allergique aux piqures de guêpe, il a fait déjà une grosse réaction lorsqu’il était gamin; il a un humour de merde, mais apparemment c’est parce que c’est un daron et que les deux vont forcément avec;  il a une passion inavouée pour la pop vénérée par les ados et jeunes adultes, et notamment Whitney Houston; il considère sa grand-mère comme sa mère, et il n’a jamais été question qu’elle soit traitée autrement.