(1) Stephen est  un enfant unique, fruit d’un amour relativement jeune entre ses parents qui n’étaient pas encore mariés à l’époque, il n’a jamais véritablement manqué de présence familiale, ses grands-parents aidant malgré tout son père et sa mère. Cette dernière devait finir ses études et Cliff devait quant à lui travailler bien assez pour subvenir aux besoins de sa jeune famille. Si l’argent venait quelques fois à manquer, cela ne se répercutait pas sur les mentalités au domicile dans lequel il faisait bon vivre pour le petit qui appris à s’occuper seul et à devenir assez débrouillard et ce très tôt.
(2) Beaucoup d’enfants auraient été dérangés par un déménagement, perturbés à l’idée de perdre de vue leurs amis… Ce qui n’était pas le cas du petit Jefferson déjà bien solitaire, vivant dans son monde et bien plus attiré par les affiches de films que par les sports d’équipe. Dès qu’il apprit à lire, il ne s’arrêta pas de se plonger dans divers lectures, comme Bilbo le Hobbit ou encore les Chroniques de Prydain. Aussi, paraissant « bizarre » aux yeux des autres, ses parents n’étant pas aussi vieux que les leurs, il était souvent marginalisé, quelques fois chahuté mais il s’en sortait toujours avec quelques mots bien placés, son amour de la lecture lui donnant très tôt un vocabulaire fournit.
(3) Toujours aussi solitaire, jonglant entre ses comics, ses lectures et le cinéma, Stephen continua sa vie comme il l’entendait à Hawkins, se passionant peu à peu pour la musique et principalement pour le Hard Rock et le métal qui semblaient lui fournir sa dose d’adrénaline. C’est à cette époque qu’il se mit en tête de trouver une guitare électrique. Sachant très bien que ces dernières avaient un coût élevé, il finit par chance par en trouver une en piteux état dans une décharge. Malgré un savon de la part de sa mère qui lui dit de ne pas traîner là-bas, il put compter sur sa famille pour remettre la guitare en état de fonctionner et de pouvoir s’entraîner sur cette dernière en auto-didacte, apprenant peu à peu les morceaux de ses groupes préférés.
(4) Dans la librairie, alors qu’il cherchait Les Montagnes Hallucinées de Lovecraft, il tomba sur un livre dont la couverture l’attira du regard, au doux nom de « Donjons et Dragons ». intrigué, il le feuilleta et s’empressa de l’acheter avec le peu d’argent de poche qu’il avait sur lui. Il dévora les règles, s’immergea dans l’univers, imagina son personnage, s’imprégna du bestiaire… Une nouvelle passion venait de naître en plus du reste, à laquelle s’ajoutait sa manie de jouer aux jeux d’arcade, des passions qui ne faisaient que l’isoler un peu plus, le faisant passer pour un loser aux yeux de nombreux autres, un loser qui s’en fichait pas mal qu’on rigole de ses « excentricités ».
(5) Scooby, un Border Colie. Voilà le chien que ses parents adoptèrent et qui devint très rapidement l’un de ses rares « amis ». Un véritable compagnon de route avec lequel il s’amuse et qui permet à ses parents de souffler malgré tout plutôt que de le voir toujours enfermé devant les écrans et ses bouquins.
(6) La mauvaise nouvelle tombe, ses parents se séparent. Bien qu’il espère que ce ne soit pas le cas, l’enfant ne semble pas surpris outre mesure. Il avait toujours vécu avec eux et avait vu ces gestes d’affections disparaître peu à peu, laissant place à un éloignement de plus en plus grand. Par chance, la séparation ne se passa pas d’une mauvaise façon et Stephen n’eut pas à subir les affres d’un conflit familial qui aurait pu faire chuter ses résultats scolaires.
(7) Avec son père et son oncle travaillant dans le garage familial, il acquit certaines connaissances en mécanique qui auraient pu lui permettre de travailler un peu avec eux pour se faire de l’argent. Il préféra cependant accepter un poste d’accueil à la salle d’arcade du coin, se disant tout simplement qu’être payé par ses propres parents n’était pas vraiment l’idée du siècle puisque cela n’augmentait pas l’argent présent chez eux. Les lettres « SPN » pour Stephen semblent depuis faire partie du tableau des scores de chaque machine.
( 8 ) Cliff a un accident, sa voiture terminant dans le fossé. Bien que cela puisse être une erreur d’attention, Stephen ne croit pas trop à cette théorie. Après tout, entre cette accident, la mort du père d’une cheerleader et des disparitions au sein de la ville, tout semblait lui paraissait être une trop grosse suite de coïncidences mystérieuses pour n’être que de simples « accidents ». Pourtant, lorsqu’il en parlait, on lui répétait sans cesse qu’il ferait mieux de s’aérer l’esprit et que ses livres de fantaisie et ses films d’horreur étaient en train de le rendre paranoïaque.
(9) Si on lui avait dit qu’il finirait par faire partie d’une bande au Lycée, Stephen n’y aurait jamais cru. Un groupe pour le moins original dans lequel se retrouvait à la fois la Cheerleader populaire de l’école et le geek un peu perché, accompagnés de miss première de la classe et Samuel. D’abord retenus ensemble par le professeur, ils finirent vite par se lier d’amitié et devenir soudés malgré eux autour d’un livre de Donjons et dragons trouvé dans l’école. Ayant en commun leur curiosité maladive et une certaine envie de comprendre ce qu’il se passe en ville, ils commencent à errer de plus en plus tard, frôlant le couvre-feu, le dépassant même de plus en plus, quitte à devoir des explications à ses parents. Cela aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur la disparition de l’un d’entre eux.
(10) Quand Reese vint voir le reste de la bande, ces derniers n’hésitèrent pas avant de l’accepter dans leur groupe. Ils avaient déjà dans l’idée de comprendre ce qu’il était arrivé à leur ami, à l’un des leur, et s’ils pouvaient avoir quelqu’un de plus avec eux avec l’avantage d’être majeur, ils n’allaient pas s’en priver. Stephen se surprenait lui-même à s’entendre avec toute cette bande, lui qui ne comptait que sur son chien pour lui tenir compagnie ne pensait pas qu’il se sentirait aussi bien accompagné avec des personnes aux passions si diverses mais il n’allait pas s’en plaindre. Ce qui le perturbait était cette rumeur qui beaucoup balayaient mais qui l’intriguait particulièrement. Cette histoire d’ « Upside Down » et la description de choses qui auraient été aperçues en ville, des choses semblant venir tout droit de son jeu préféré… Le seul problème était qu’à Hawkins, il était très loin d’être le sorcier surpuissant qu’il s’était inventé dans l’univers de son jeu de rôle.