Conscient que le soleil tape trop fort aujourd'hui, Orion a laissé Zeus dans la fraîcheur de sa chambre de motel, avec la climatisation et de l'eau bien fraîche, avant de s'être mis à la recherche d'un endroit où pouvoir faire ses courses. Certaines boutiques n'ont toujours pas changé à Hawkins, mais en chemin il a soudainement eu l'attention d'un chiot et s'est retrouvé à prendre la direction du lac pour pouvoir aller se baigner un petit peu. Les quelques courses réalisées peuvent clairement rester en sûreté dans sa voiture, voiture dans laquelle il se change aussi parce qu'il n'avait pas de maillot de bain jusqu'à ce qu'il en achète un en boutique, et enfile ensuite son débardeur et son nouveau short aussi, clairement prêt pour jouer au touriste.
Il laisse sa voiture dans un petit coin d'ombre qu'il a réussit à dénicher et prend la direction du lac aussi, où il décide de venir s'installer au bord d'abord, retirant ses chaussures pour pouvoir juste y tremper ses jambes et apprécier la fraîcheur avec un sourire au coin des lèvres. La vie est vraiment belle. Orion profite tout simplement, remarquant que l'endroit n'est pas trop fréquenté, il y a juste un groupe plus loin dans l'herbe qui profitent du soleil, et une autre personne un peu plus loin, qui a eu la même idée que lui. Il continue de sourire, oui, jusqu'à ce qu'il ne remarque une forme dans l'eau un peu plus loin, une forme un peu étrange, qui semble flotter à la surface et une vision d'horreur le prend un peu, un flashback qui lui arrache un frisson, il se retient presque de sortir ses jambes de l'eau, mais il est un peu tétanisé. Dans un effort il se tourne vers la personne à ses côtés. "Je... y a pas un truc qui flotte là-bas dans l'eau ?" Faites que ça soit pas une de ces créatures des enfers là, pitié, il a assez donné, pourquoi il y en aurait ici aussi ?

La chaleur étouffante de l’été l’avait motivé à se rendre au lac pour sa journée de repos. Et elle n’avait pas un programme ambitieux, Liv, mais au vu de ses occupations habituelles centrées uniquement autour de son père et de l’hôpital, prendre une journée pour elle équivalait presque au niveau d’aventure de vacances à l’étranger. Sauf que…non. Elle avait rassemblé ses affaires dans un sac de plage qui n’avait pas été utilisé depuis ses dernières sorties plages à Los Angeles, et n’avait pas mis beaucoup de temps avant de rejoindre le lac. Elle s’était changée rapidement ensuite, avait acheté une glace auprès d’un stand temporaire pour l’été, et avait rejoint un coin reculé du lac qui permettait de profiter au mieux sans l’affluence estivale. Elle s’assit au bord de l’eau avec son cornet presque terminé, et profita tranquillement du moment dans son coin avant de relever la tête vers l’homme à ses côtés qui venait de lui parler. “Un truc qui flotte?” Elle répétait ses mots en suivant son regard, pour effectivement voir une masse suspecte au-dessus de l’eau. Son imagination lui disait qu’il s’agissait d’un corps mais…non, ça ne pouvait pas être le cas, pas pendant son jour de repos. Elle sursauta un peu devant la vue malgré tout, en laissant tomber son cornet de glace presque terminé sur l’homme par maladresse. “Merde, pardon.”, qu’elle glissa en reprenant le cornet, sans trop savoir quoi en faire alors que les palpitations de son cœur lui disaient de plutôt s’inquiéter de la masse dans l’eau. “Je ne sais pas si ce n’est que moi mais…on dirait soit un énorme bout de bois soit une personne qui a coulé à cause de la chaleur et qui fait un malaise. Soit autre chose mais là je n’ai aucune idée.” Elle reprenait dans un verdict approximatif, toujours avec son cornet dans la main en se glissant dans l’eau jusqu’à hauteur de ses hanches comme pour se dégager une meilleure vue. “...J’ai quand même envie de dire un bout de bois?”, qu’elle reprit en se tournant vers l’homme, dans l’attente de son avis pour commencer à agir.

Pendant une seconde il se dit que c'est rien, et juste après il regrette complètement, parce que si c'est une des bestioles du monde à l'envers qui l'a suivi jusqu'ici, il va se mettre à pleurer. En se réveillant à l'hôpital, il avait vraiment pensé avoir sombrer dans le coma, mais la vérité s'est imposé au fil du temps. Mais il ne faut pas longtemps pour que la jeune femme à ses côtés ne réagisse aussi et son sursaut, la glace qui tombe à moitié sur lui, ça le laisse à croire qu'il n'est pas fou et qu'il y a bien un truc qui flotte là-bas. "Ce n'est rien," il souffle en mettant un peu d'eau dessus pour retirer la glace sur sa cuisse avant d'écouter la déduction de la brune et bon. Il avait un peu la même, oui. "Ca peut-être tout ou n'importe quoi." Il conclut après elle dans un rire clairement nerveux et la regarde aller dans l'eau. Bon, il voulait prendre ses jambes à son cou mais il ne peut pas la laisser y aller seule, non ? Non, sans doute. Orion se retrouve à grimacer un petit peu avant de tendre la main et de récupérer de l'eau, venant ensuite mouiller sa nuque et capte du coin de l'oeil le regard de la jeune femme. "... quoi ? Il faut éviter l'hydrocution." Il tente d'une voix calme avant de se laisser glisser dans l'eau à son tour et inspire un peu. C'est pas qu'il manque de courage, c'est juste qu'il... a un peu la flemme. "Moi aussi, j'ai envie de dire un bout de bois." Orion confirme maladroitement et hausse des épaules vers elle avant de commencer à se mettre à nager un peu vers la silhouette, parce que bon si c'est quelqu'un qui se noie il faut peut-être s'approcher rapidement ? "Par contre je n'ai pas eu le temps d'apprendre à sauver des gens, encore." Il espère qu'elle oui.

La perte de son cornet de glace était suffisante pour indiquer l’inquiétude marquée sur son visage, et Liv n’était de toute manière pas très douée dans le contrôle de ses émotions pour réussir à garder sa peur pour elle. Fallait dire que l’homme à côté d’elle n’avait pas eu trop de mal à l’alerter avec cette histoire de masse présente dans le lac. “Je suis vraiment désolée.”, qu’elle répéta une nouvelle fois en guise d’excuse, alors que l’homme avait déjà fait disparaître les traces de glace sur sa jambe. Les hypothèses sur la masse étaient assez larges et variées dans son cas, et dans l’immédiat elle cherchait plus à se rassurer elle-même qu’à trouver une réponse. La nervosité de l’homme ne l’aidait pas vraiment non plus, et elle dut rassembler ce qui lui restait d’amour-propre et de courage pour ne pas abandonner tout de suite la baignade. Puis merde, vu le temps ce serait dommage de ne pas profiter du lac à cause d’un bout de bois flottant au loin. Elle soupira doucement pour se reprendre, en se glissant dans l’eau dans l’idée d’avoir une meilleure vue sur la masse. Et s’il était question d’une personne en train de se noyer, faudrait bien qu’elle agisse vite de toute manière donc autant se faire une idée. “Je vois rien.”, qu’elle maugréa à destination de l’homme, prête à aller plus loin dans l’eau pour trouver une solution. Et elle ne savait pas tellement ce qu’allait faire son accompagnateur, mais elle ne s’était clairement pas attendu à ce qu’il se prépare comme s’il allait faire le plongeon de sa vie. “...Je ne juge pas.”, qu’elle répondit, avec une moue qui disait pourtant qu’elle le jugeait un peu. “Je veux dire, c’est bien d’éviter les hydrocutions.” Il ne manquerait plus qu’elle doive ramener un vrai corps aux urgences sur son jour de repos, et peut-être même deux si le fameux bout de bois s’avérait prendre forme humaine. Un rire nerveux répondit à la remarque du brun d’ailleurs, alors qu’elle le laissa finir de se préparer pour venir déposer son cornet de glace et revenir vers lui ensuite. “Je suis infirmière.”, confia-t-elle dans un manque d’assurance qui n’était pas hyper rassurant, alors qu’elle se mit à nager à ses côtés pour rejoindre la fameuse masse. “Mais je ne suis pas maître-nageuse." Autant le dire, histoire qu’il comprenne qu’elle n’aurait sans doute pas la force de ramener un corps à la nage. Ils se retrouvèrent vite devant la masse, et Liv sentit une boule de stress monter en elle alors que l’eau se mit bouger autour d’eau. “Euh ok.” Plutôt bizarre, mais ils pouvaient rayer l’hypothèse d’une personne au bord de la noyade. “On peut dire que c’était un poisson sur un bout de bois sinon…” C’était sa dernière alternative, et encore la plus plausible, non?

"Ce n'est vraiment pas grave," Orion reprend avec un sourire pour la jeune femme, parce que vraiment, ce n'était pas un peu de glace sur sa jambe qui allait l'inquiéter, avec un peu d'eau il n'y a déjà plus rien. En vérité ce qui l'intrigue plus c'est la masse dans l'eau et s'il est prêt à juste partir, il voit l'inconnue se glisser dans l'eau pour certainement aller voir de plus prêt, et il ne peut décidément pas laisser une adolescente y aller et lui rester en retrait, voir même partir, ça ne le fait pas vraiment. Du coup il se mouille la nuque, pour perdre un peu de temps, à se demander une seconde supplémentaire s'il ne ferait pas bien de partir, avant de se rappeler que ça peut être aussi une personne en train de se noyer et son regard croise celui de la brune. "Oui, il vaut mieux être prudent." Il reprend en se râclant la gorge, l'hydrocution, tout ça, et finit par la rejoindre dans l'eau à son tour. Bon, visiblement la jeune femme est infirmière, donc ça pourrait être un bon signe et rassurant, si elle ne l'avait pas dit avec un tel manque d'assurance qu'Orion sent une peur le prendre soudainement, un truc anxieux dans le creux de son ventre. "Je suis ni l'un ni l'autre," il répond un peu bêtement mais la suit quand même pour pouvoir l'aider si jamais il s'agissait bien d'un corps, mais il espère plus que tout qu'il s'agisse d'un bout de bois. Pitié. Visiblement ce n'est ni un corps ni un bout de bois puisque l'eau réagit à un mouvement et Orion sent son ventre se tordre un peu, l'image trop présente des bestioles qu'il pouvait croiser dans l'autre monde, au point de se demander si c'était pas l'air qui était en train de lui provoquer des hallucinations. "Ce... certainement oui, mais sors de l'eau." Il la prévient un peu en lui montrant le bord du lac qu'ils viennent de quitter, l'incitant à faire demi-tour. "Hum, vraiment, je pense qu'on devrait pas rester là." Mais Orion se dit que ça n'a pu le suivre dans le monde réel, il a juste aucune idée de comment tout fonctionne, et de ce qu'il se passe ici, ça fait seulement deux mois qu'il est là, il n'a même pas eu le temps de se pencher sur l'histoire des disparitions en plus, sinon ça lui aurait un peu mis la puce à l'oreille, sans aucun doute.

Le sourire de l’homme faisait écho à cette inquiétude inutile qui restait entre ses sourcils face à l’incident de la glace, et Liv dut s’empêcher de s’excuser une nouvelle fois pour mieux rester alerte face à la masse que l’homme lui indiquait plus loin dans le lac. Une masse étrange, anormale, et clairement inattendue qu’aucun des deux n’arrivait à bien identifier. La nervosité de l’homme l’empêchait d’ignorer la masse, et elle se retrouva rapidement à adopter cette même nervosité par automatisme même lorsqu’il était question de lui dévoiler son aptitude à apporter les premiers soins à une personne blessée par son métier d’infirmière urgentiste. “Dommage, je risque de couler avec la masse si jamais…Enfin non, ça va le faire.”, qu’elle lui renvoya avec un sourire qui se voulait le plus rassurant possible, pour ensuite conclure rapidement qu’il ne s’agissait pas d’un corps. Le résultat d’identification n’était pourtant pas probant pour définir la masse, et sa théorie le montrait plutôt bien. La présence de nervosité dans la voix de l’homme le montrait assez bien d’ailleurs, et la brune se sentit presque désolée de ne pas avoir un meilleur sens de déduction pour le rassurer un peu. “Vous allez bien?” Elle demandait après qu’il lui avait intimé de sortir de l’eau, une légère marque d’incompréhension encore présente sur son visage. Elle était habituée à ce genre de nervosité soudaine de la part de son père, Liv, mais là le cas était clairement différent et elle ne savait pas tellement comment réagir. “C’est si grave que ça si on ne sait pas ce que c’est?” La question sortait seule de sa bouche, en sentant clairement que sa propre nervosité revenait au galop pour faire concurrence à celle de l’homme. “Je veux dire, il y a pas de bestioles dangereuses dans les lacs, si?” À part des poissons, elle n’avait aucune connaissance de ce qui pouvait se trouver sous la surface aquatique mais elle avait quelques doutes sur la dangerosité potentielle de la masse. Le visage de l’homme indiquait pourtant assez bien qu’il s’attendait à voir quelque chose de précis du lac et ce n’était pas tellement pour la conforter dans son idée de sécurité. “...Mais on peut sortir et profiter de l’été autre part.”, qu’elle finit par lui concéder, en sentant un mouvement dans l’eau au même moment. "Bon ok on y va." 

Visiblement la jeune femme est infirmière et ça pourrait être totalement rassurant si elle n'avait pas l'air presque effrayée de devoir apporter des soins à la personne, et peut-être que découvrir un corps ne rassurait personne, oui, c'est sûr, mais il n'empêche qu'Orion ne sait pas trop quoi faire de lui là tout de suite. Il se râcle la gorge, par défaut, et observe attentivement la masse sombre qui n'est pas un corps. Et il n'a pas envie de savoir ce que c'est, il a juste envie de déguerpir de l'eau et que la brune à ses côtés ne se fasse pas attaquer non plus. "Oui, bien sûr, ça va," il balbutie en se rendant compte que sa tension a certainement pris toute la place, sauf que l'inconnue ne semble pas vraiment décidée à le rassurer non plus. Au contraire, elle est aussi inquiète et nerveuse maintenant, et c'est exactement tout ce dont Orion avait besoin pour se dire que, peu importe ce que c'était, ça pouvait rester dans le lac.
"Non ce n'est pas si grave, justement, c'est pas humain, ce n'est pas un corps, ça n'a pas besoin de nous, hop, on sort." Orion fait remarquer en montrant la rive d'un mouvement de menton, en essayant de ne pas garder dans son champs de vision la forme. "Je ne sais pas ? Je ne suis pas un professionnel des lacs, mais pour ne pas tenter le diable, autant ne pas traîner là." L'ancien joueur de baseball reprend dans un froncement de sourcils, parce que si la jeune femme continue à être aussi butée, il va juste la laisser dans l'eau. Visiblement ça fait mouche chez l'inconnue aussi et Orion hoche de la tête d'un air entendu, pas besoin de rester là à barboter avec les poissons et le potentiel monstre qui pourrait leur arracher une jambe. Qu'est-ce que ça ficherait ici, un monstre, hein ? "Oui, une autre glace pour remplacer celle qui est tombée sur ma jambe par exemple, ça semble une bonne idée." Orion renchérit finalement, soulagé de pouvoir se hisser hors de l'eau, surtout quand il sent un mouvement dans son dos et non, vraiment, ça peut rester où c'est cette créature diabolique. "Je t'invite, même !" Cette fois le brun reprend d'un ton plus enjoué, maintenant qu'il est hors de l'eau et récupère sa serviette pour se sécher en quatrième vitesse, autant ne pas traîner davantage.

Le manque de confiance en elle qui transperçait dans sa voix n’était que le reflet de son malaise face à l’idée de nager avec un corps potentiellement plus lourd qu’elle, et la pauvre ne se rendit même pas compte de l’effet que ça pouvait avoir sur l’homme qui se tenait à côté d’elle. Parce qu’elle était douée dans ce qu’elle faisait, Liv, même son syndrome de l’imposteur l’empêchait souvent d’accepter cette vérité-là. Elle resta plantée devant l’inconnu quelques secondes, comme pour se convaincre de son affirmation et garda son terrible sens de déduction pour elle pour mieux appréhender la situation. “Je suis là en cas de malaise en tout cas, ça je gère bien.”, qu’elle s’entendit répondre avec sérieux, sans se rendre compte que le fond n’était peut-être pas hyper rassurant. Puis ça risquait d’empirer la nervosité de l’homme qui voulait sortir du lac en plus de cela, elle aurait peut-être dû réfléchir un peu plus avant de parler. En plus elle questionnait un peu trop la situation, Liv, et son esprit logique voulait juste chercher les dangers potentiels dans un lac plutôt que de s’enfuir directement. “Certes, on peut voir ça de cette manière.”, qu’elle lui concéda au bout de quelques secondes. Ce n’était pas humain, il n’y avait pas de corps, donc personne n’avait besoin d’eux et ils feraient mieux d’aller ailleurs pour laisser la masse mystérieuse venir terroriser d’autres personnes qu’eux. Elle commença à ouvrir la bouche pour contester pourtant, Liv, et la referma aussitôt en sentant un mouvement inquiétant dans l’eau qui n’avait rien de rassurant. Bien sûr, les poissons pouvaient avoir ce même mouvement mais…autant ne pas attendre d’en avoir confirmation au risque de tomber sur pire. Elle se mit en marche pour repartir après sa proposition, et se mit à rire faiblement à la réponse du brun. “Je m’excuse encore.” En vérité elle avait quasiment terminé sa glace avant qu’elle ne tombe sur lui mais elle n’allait pas refuser une nouvelle excursion pour en manger une autre. “Oh vraiment?” L’invitation sortait de nulle part, et Liv n’en avait clairement pas l’habitude, mais ça avait le mérite de la faire sincèrement sourire. “C’est adorable? Vous êtes sûr?” Elle demandait, en sortant de l’eau pour ensuite s’envelopper délicatement dans sa serviette. “Il y a des stands de glace un peu plus loin.”, l’informa-t-elle ensuite, un sourire bien trop grand entre ses lèvres. C’était limite comme si la masse n’avait jamais existé.