two ghosts. (milo)

23/07/2022

we're just two ghosts standing in the place of you and me @Milovan Vasilescu

Les recherches ne donnaient rien. La conclusion lui faisait terriblement du mal à admettre, il avait envie de l’ignorer et ne se concentrer que sur le positif mais l’absence d’avancer était en train de le rendre dingue. Pourtant il essayait, Ray, il pouvait encore se raccrocher au vain espoir d’arriver à de meilleurs résultats la prochaine fois mais il n’était pas bien sûr que le mensonge puisse perdurer très longtemps. Encore combien de temps avant d’abandonner, avant de se lancer dans une phase de deuil? La question lui faisait du mal, il préférait ne pas y penser quitte à devoir se faire à l’idée d’accepter ces rumeurs ridicules qu’il entendait partout en ville. Car après tout, c’était bien la seule piste qu’il n’avait pas encore explorée. Le souffle court, il revenait d’une nouvelle expédition infructueuse dans les rues d’Hawkins sans la moindre idée de ce que sa fille aurait pu faire avant sa disparition. Et comment il aurait pu savoir en même temps. Il se maudissait un peu plus chaque jour de ses absences, comme s’il en était le seul responsable et que les absences en ville aient un quelconque lien avec. C’était parfaitement stupide, mais sa culpabilité se fichait parfaitement de la logique et il commençait doucement à y croire. Il n’avait pas la force de rentrer directement chez lui après un nouvel échec, il n’avait pas le courage d’affronter le regard de sa femme, et il n’avait surtout pas l’envie de lui donner une nouvelle fois raison sans qu’elle n’ait à ouvrir la bouche pour venir entendre les reproches qu’il pouvait s’imaginer si distinctement dans son esprit. Alors il se laissa glisser à l’intérieur du pub de la ville sans trop se poser de question, et commanda rapidement un café sans se poser de question. Juste dix minutes, trente, ou peut-être même une heure. C’était tout ce qu’il voulait dans le fond, une légère pause et…se retrouver face à la silhouette de Milo ? What. C’était son cerveau qui lui jouait des tours ça, il ne pouvait pas vraiment tomber sur un fantôme de ses années au lycée comme ça. Pas après quoi, vingt ans? Pourtant…pourquoi est-ce qu’il imaginerait le roumain dans un bar après tout ce temps justement, ce serait…particulier ~~and very telling~~. Il s’éclaircit la gorge en se relevant un peu de sa banquette, comme pour une meilleure reprise de lui-même sans savoir ce qu’il attendait. Et c’était bête, vraiment bête, mais il se retrouva à lui envoyer une boulette de papier au loin avant de comprendre ce qu’il venait de faire. Très stupide, bravo. “Oh salut, je t’avais pas vu. Je visais la poubelle.”, qu’il glissa dans un sourire pour…lui montrer qu’il plaisantait peut-être? À a ce stade il ne savait plus très bien lui-même et il avait juste balancé l'excuse la plus pourrie qui lui avait traversée l'esprit. “Long time no see.” Il reprenait, dans une parfaite évidence, tout en lui faisant un signe de la main pour l’inviter à le rejoindre sans la moindre certitude de son succès. Et toujours dans un sourire. Parce que ce serait quand même la meilleure partie de sa journée quoi qu’il arrive, sans le moindre doute.

18/07/2022

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Il y a une certaine lassitude dans tous ses mouvements alors qu'il se traîne à travers la ville, dans l'espoir de pouvoir avoir un petit déjeuner digne de ce nom avant de rentrer dormir, presque trop achevé par la garde de nuit qu'il vient d'achever. Milo arrive avec sa moto devant le pub qu'il a l'habitude de fréquenter, peut-être un peu trop souvent, et se gare en faisant attention à bien se garer pour ne déranger personne et entre finalement dans l'établissement, se passant une main sur le visage pour tenter de se réveiller un minimum. Sa montre lui dit qu'il est déjà neuf heures et il se rend compte qu'il a effectivement encore été retenu trop longtemps au laboratoire, avec le point de relève qui dure maintenant trop longtemps depuis la fuite des gamins. Une pensée qui ne fait qu'accroître un peu l'inquiétude au fond de lui, mais il tient bon. Il doit étouffer un bâillement derrière le dos de sa main alors qu'il s'installe sur une banquette, prêt à commander son café noir, ses oeufs brouillés, bacon et toasts, avant de pouvoir rentrer chez lui.
Mais il a à peine le temps de se poser, sans même avoir retirer ses gants en cuir encore, qu'il sent quelque chose venir le taper en plein milieu du front. Il identifie la boulette de papier et redresse son regard avec surprise pour croiser celui de... Ray ? La surprise semble s'étaler un peu plus dans son expression, ça le renvoie directement au lycée, qui lui semble s'être passé il y a des années lumières de là, et il récupère la boulette de papier entre ses doigts. "Vraiment ?" Il demande vers le brun, en haussant un peu le ton de la voix pour qu'il l'entende depuis sa table, il subissait déjà ce genre d'attaques à l'époque, et Milo a toujours eu la même réaction, vraiment Ray ? Il visait la poubelle bien sûr, poubelle qui n'est clairement pas à ses côtés en plus, et Milo roule des yeux en s'appuyant contre le dossier de sa banquette, un sourcil légèrement haussé. Il n'en revient pas. Et pourtant, même s'il roule un peu des yeux, un léger sourire étire ses lèvres et il se glisse hors de sa banquette pour retrouver celle qui fait face à Ray.
"Long time no see," il répète du bout des lèvres, l'accent roumain toujours présent dans chacune de ses intonations. "Qu'est ce que tu fais ici, Ray ?" Milo demande avec une légère surprise et hausse un sourcil dans sa direction, c'est presque improbable. Il sait qu'il a, du jour au lendemain, arrêté de parler à qui que ce soit dans son adolescence, enveloppé dans l'accident de voiture qu'il a eu avec sa mère et la détresse de sans doute jamais se sortir de la phase rééducation. Et lorsque ça a été sa révélation à lui, de rejoindre l'armée, Ray n'était déjà plus dans les parages de Hawkins. Milo est interrompu par la serveuse qui arrive avec un grand sourire, passe juste en coup de vent, pour lui demander 'comme d'habitude', à quoi il hoche de la tête avec un léger sourire, peut-être un brin crispé. "Je vois que tes talents en tant que basketteurs sont toujours aussi nuls par contre." Milo reprend ensuite en retirant finalement ses gants pour les poser sur la table à côté de lui.

23/07/2022

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Qu’est-ce qu’on était censé dire après plus de vingt ans? Il y avait une vie à rattraper, une confiance à retrouver et une complicité à reconstruire. Il ne savait pas comment s’y prendre, Ray, et avait juste laissé son cœur s’arrêter le temps de quelques secondes comme mieux le laisser réaliser que Milo se trouvait bien là. Il aurait dû se douter pourtant que le brun aurait gardé des attaches dans les environs, mais après tout ce temps sans jamais se recroiser…c’était comme s’il le découvrait une nouvelle fois. Sauf qu’il n’avait aucune maîtrise en retrouvailles, qu’il n’était pas très doué avec les mots et que l’armée lui avait appris à canaliser ses émotions pour mieux les garder pour lui. Trois bonnes raisons qui expliquaient sans doute pourquoi le premier bout de papier qu’il avait trouvé s’était transformé en boulette balancée sur le visage du roumain. Un geste stupide, à ne pas en douter, mais qu’il n’avait pas eu le temps de prévoir en amont et qui rappelait aussi le temps du lycée. Il sourit simplement face à la question qui sortit des lèvres du brun, comme pour confirmer que “oui, vraiment” il pouvait toujours être aussi bête et irréfléchi même vingt ans après. Pourquoi lui parler de poubelle comme excuse alors qu’elle se trouvait à l’autre bout du pub sinon. Ça avait au moins le mérite de le démarquer un peu pour la catégorie des “retrouvailles dramatiquement stupides” et à ce stade, il prenait tout ce qu’il pouvait. Il l’invita à le rejoindre juste après, et mine de rien ça le soulageait un peu de le voir s’installer en face de lui et de leur permettre de faire autre chose que de se balancer des bouts de papier à la figure. Parce que ça faisait longtemps comme il l’avait souligné si justement, et que perdre leur temps bêtement ne les aiderait pas vraiment. “Je suis revenu.”, qu’il glissa simplement, sans s’épandre davantage. Du moins pas tout de suite, pas après avoir eu le temps de reprendre son souffle et de cacher la tristesse sur son visage après une matinée à chercher des indices en vain sur la disparition soudaine et improbable de sa fille. “Il y a des disparitions en ce moment.”, finit-il par lui donner en guise d’explications, sans venir préciser comment il en était affecté directement. “Je me doute que t’es déjà au courant.” Il reprenait, plus dans une affirmation qu’une question sans oser espérer des informations quelconques sur Eleanor. Il se cacha derrière un sourire à la place, limite soulagé de voir la serveuse arriver pour les interrompre et prendre leur commande. Un simple café pour lui, qu’il ne boirait probablement même pas, et qui lui permettrait de combler l’espace vide entre ses mains pour masquer sa…nervosité? Aucune idée de ce qu’il ressentait réellement en l’instant, le mélange était encore bien trop nouveau pour qu’il puisse en reconnaître la composition. La remarque du roumain lui arracha au moins un rire franc, avant de mimer une offuscation surjouée sur le visage. “J’ai pourtant amélioré mes compétences sportives en dehors d’Hawkins, l’armée forme bien au basket.” Joueur de NBA ou pilote dans l’armée, c’était quasiment la même chose. “Il fallait bien que quelque chose reste pareil en mon absence.” Il reprenait, en glissant son regard dans le sien comme pour savoir à quel point il avait pu changer en vingt ans. “Tu traines souvent dans les pubs à neuf heures du matin?” La question pouvait tout aussi bien lui être retournée mais bon, il n’y avait aucun jugement dans sa voix après tout.

Dernière édition par Ray Williams le Sam 30 Juil - 13:37, édité 1 fois

18/07/2022

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Milo doit se retenir de rouler des yeux quand il voit le regard de Ray qui croise le sien, après s'être pris la boulette de papier en plein milieu du front, et vraiment ça a le don de le ramener des années en arrière, au point où il n'est même pas obligé de trouver une excuse pour accepter la proposition de venir s'installer face à lui. C'est un peu de sa faute s'ils ne se parlent plus, c'est Milo qui a dressé un mur entre eux, avec le monde entier même, pour pouvoir se concentrer sur sa rééducation et dans l'optique de tout envoyer valser, même si apparemment la vie a fait qu'il n'a pas tout envoyé en l'air, puisqu'il se retrouve à nouveau à Hawkins. Comme Ray. Et c'est sans doute la première question qu'il lui pose, même si elle paraît stupide, et même si la réponse du brun aussi est stupide. "Arrêtes, tu te fous de ma gueule." Il étire, un brin sarcastique, alors que son sourire se calque sur ses lèvres, mais il voit bien que lui n'a pas trop envie de rire et Milo reprend un brin de sérieux, le visage automatiquement impassible et juste ses sourcils légèrement froncés, on pourrait presque croire qu'il le regarde mal Ray, mais c'est l'expression normale de son visage. Et puis il parle des disparitions et Milo sent son coeur rater un battement, il arrive à dissimuler la pointe de surprise à la perfection, entraîné depuis tant d'années maintenant, et hoche juste un peu de la tête quand Ray dit se douter qu'il est au courant aussi. Pendant un moment il a envisagé le laboratoire, qui avait peut-être besoin de plus de gamins, avant de comprendre que ça venait de cet autre monde, de la porte et des bestioles étranges. Mais ça il ne peut pas vraiment le dire à Ray. "J'en ai entendu parler, oui." Il affirme simplement, l'accent roumain tranchant sur les mots, il secoue un peu sa tête. "Mais j'en sais pas plus." Le shérif non plus, pourquoi lui saurait quelque chose après tout ? La serveuse les interrompt le temps de prendre la commande, reconnaissant Milo comme un habitué des lieux, avant de tenter un sourire vers Ray, plus il l'observe, plus il se dit que, malgré la nervosité sur son visage et l'air fatigué, il n'a pas trop changé, les années qui ont marquées sa peau lui réussissent plutôt bien. Le militaire pince un peu ses lèvres pour s'éviter de trop sourire, il voit bien que quelque chose le dérange, mais il n'a pas envie d'y foutre les deux pieds directement. Cependant il est pris un peu par surprise en entendant la réponse de Ray concernant le basket et Milo tapote un doigt contre la table en bois, alerté. "De l'air ou la marine ?" Il demande, parce que si ça avait été l'armée de terre, ils se seraient retrouvés dans la même escouade, ça ne fait aucun doute, et il glisse un doigt sous la chaine dissimulée dans le col de son t-shirt pour faire tinter les plaques autour de son cou avant de retirer son pouce. C'est drôle. Il aurait dû s'en douter. Son regard croise le sien ensuite, quand il parle qu'il fallait bien que quelque chose ne change pas, et le roumain émet un léger soupir en se redressant, venant passer une main sur sa nuque, un peu nerveuse. "Parfois c'est bien que certaines choses ne changent pas. La routine." Milo accorde finalement dans l'ombre d'un sourire en laissant sa main retomber sur la table, souriant un peu à la serveuse qui leur apporte déjà les cafés, il essaye de ne pas penser à son estomac qui crie famine, et prend une gorgée de la boisson brûlante dans un soupir ravit. "Oui je fais la tournée des pubs et bars de la ville, je préfère en journée, il y a moins de monde que le soir." Il reprend en étirant un sourire moqueur sur ses lèvres, il ne peut pas s'en empêcher, c'est l'aura de Ray qui le pousse comme ça. "Je sors d'une garde de nuit au laboratoire, j'ai besoin d'avoir quelque chose dans l'estomac, mais je suis trop crevé pour cuisiner aussi." Il explique avant de poser son regard sur Ray et de l'observer pendant quelques secondes, silencieusement, avant de répondre, l'air sérieux. "Et toi, qu'est-ce qui va pas ?" Parce qu'il a bien compris qu'il y avait quelque chose.

23/07/2022

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Le visage de Milo le renvoyait des années en arrière, avec un arrière goût de nostalgie et de… De quoi au juste? De temps perdu? Il ne savait pas tellement, Ray, il était incapable d’analyser son ressenti et se retrouvait naturellement à faire n’importe quoi comme à l’époque du lycée. Une époque pourtant révolue, qui les avait déjà éloignés avant même de partir d’Hawkins. Un sourire léger s’étira de ses lèvres devant le sarcasme de Milo, et il se mit juste à hocher doucement de la tête. Il était bien revenu. Pour Eleanor, pour Freya. Les circonstances n’étaient franchement pas optimales et la culpabilité commençait à le ronger sans savoir si c’était même mérité. Il ne vint pas contredire le roumain du coup, pour juste mentionner les disparitions de la ville sans même remarquer que Milo s’était légèrement arrêté de respirer le temps de quelques secondes. En même temps la disparition de sa fille prenait toutes ses pensées, et l’absence de surprise face aux quelques mots du brun pour venir confirmer qu’il ne savait rien venait quand même briser un semblant d’espoir qu’il s’était pourtant interdit d’avoir. “Personne ne semble avoir de pistes.”, qu’il lâcha juste d’une voix la plus neutre possible, son sourire se brisant un peu derrière l’arrivée de la serveuse. Un interlude bien venu sans doute, et qui lui permit de se concentrer de nouveau sur les piques du roumain. Il n’avait certes jamais connu un succès franc en tant que basketteur, mais le lancer de boulettes de papier avait longtemps été sa spécialité avec Milo bien avant l’armée. “L’air.”, donna-t-il en réponse en le fixant un peu dans les yeux. Si la question était aussi restreinte, c’était que Milo avait fait l’armée de terre sans doute? La réponse arriva assez vite avec le tintement des plaques autour de son cou. “Je suis rentré un temps après le Vietnam.”, affirma-t-il, en se massant l’épaule qu’il s’était blessée là-bas en même temps. Une habitude qu’il avait prise sans même se rendre compte, et qui l’aidait à se souvenir de l’horreur connue et infligée pendant cette guerre. Et son passage à Hawkins n’avait pas été des plus agréables non plus à l’époque, et c’était peut-être aussi sa manière de se renseigner sur le parcours de Milo dans l’armée sans oser venir poser les questions trop directement. La serveuse revint juste après avec son café, et il prit une gorgée brûlante en manquant de vouloir tout recracher directement. À la place il tenta de rester le plus naturel possible, et sourit un peu face à la remarque du brun sur la routine. Il n’était pas bien sûr d’en avoir une, Ray, et encore moins à Hawkins depuis qu’il avait mis sa carrière en berne. Alors certes Milo ne faisait pas du tout référence à ça, mais ça ne l’empêchait pas d’y penser. “Sans doute.”, lâcha-t-il après quelques secondes, hochant rapidement des épaules sans savoir quoi rajouter d’autre. Car s’il n’avait pas de routine, c’était de sa faute après tout et il en avait parfaitement conscience. “Jolie routine pour toi en tout cas.” Il commentait dans une légère moquerie face à sa réponse sur la tournée des pubs, reprenant ensuite son sérieux pour écouter son explication. Le laboratoire. Il en avait entendu parler sans vraiment savoir quoi s’imaginer à ce qui se faisait là-bas. “Je peux comprendre, rien de mieux qu’un café de pub pour repartir.” Il affirmait sans montrer s’il était sérieux ou non, son café toujours pas touché depuis que son palet avait perdu toute sensibilité. “Remarque, je crois que cuisiner me manquait un peu.” Il ne savait pas bien pourquoi il partageait cette information-là, mais pourquoi pas. Fallait dire que la vie en base militaire était bien différente de la vie de famille à Hawkins. “Moi?” Il demandait, un peu pris de court alors qu’il aurait bien dû se douter que Milo lirait à travers ses remarques et gestes stupides. “Je... Eleanor a disparu.”, finit-il par avouer, sans trop savoir quoi faire de lui-même en parlant de sa fille et de ce qui lui rongeait l’esprit depuis des semaines. Il avait bien hésité à mentir pour affirmer que tout allait bien, mais ça lui aurait demandé trop d'énergie pour le convaincre. “Comme beaucoup d’autres visiblement.” Oui. Mais il n’était pas revenu pour les autres. “C’est compliqué.” Une belle conclusion, et surtout un bel euphémisme.

18/07/2022

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Il ne s'étend pas trop sur le retour de Ray, il faut dire qu'en coupant définitivement les ponts avec toute sa vie jusqu'au moins ses vingt ans, c'était un peu compliqué pour qu'il puisse être au courant de la vie du brun, et il n'a pas vraiment le droit de jouer au surpris. Milo comprend rapidement que Ray est là certainement à cause des disparitions et il ne peut s'empêcher de hausser un peu des épaules, il n'est pas sûr vraiment de pouvoir en dire plus de toute manière, ça lui semble plus judicieux de faire partie de ces personnes qui n'en savent rien, qui n'ont pas de pistes. De toute manière, il n'en a pas réellement non plus. A la place, il se retrouve à récupérer sa tasse pour en prendre une gorgée, juste un peu amusé d'entendre Ray dire qu'il a fait l'armée, il confirme par celle de l'air et Milo secoue un peu sa tête avec un sourire au coin des lèvres en lui faisant comprendre qu'il porte ses plaques autour du cou. A la mention du Vietnam, sa mâchoire se serre légèrement, toujours cette image de merde en tête et le retour de Frank à Hawkins comme seul survivant de l'escouade, ça l'emmerde. "Pareil." Il murmure simplement avant de rouler des yeux, tapotant nerveusement ses doigts contre la table. "Confidence extrême, on m'a retiré avec certains gars pour nous placer en surveillance militaire au laboratoire, ils pensaient gérer comme des pros là-bas. Complètement désabusés les types." Milo rajoute dans un léger grognement en appuyant son dos contre la banquette, il l'a encore de travers. Mais il hausse des épaules. "En vrai j'ai rien demandé, je suis dans la police militaire, on m'a envoyé là-bas sans me demander mon avis." C'était pas vraiment son entraînement de base, il est encore surpris de jamais s'être pris de mine dans la gueule, mais bon, tous les hommes possibles étaient envoyés là-bas. La serveuse revient cette fois pour placer son assiette avec son petit déjeuner devant lui et Milo la remercie distraitement, le problème c'est qu'il a l'estomac tellement vide qu'il peut même pas se retenir de récupérer sa fourchette ou d'avoir l'air trop atteint par les horreurs de la guerre pour faire genre ça lui a coupé l'appétit. A la place il commence à manger, en écoutant en même temps Ray qui ne semble pas vraiment être très sûr concernant cette histoire de routine, déduction: il ne doit pas en avoir une. Le roumain se retrouve à hausser des épaules ensuite en étirant un sourire un peu crispé sur ses lèvres. "Oui, hein? Je peux presque les noter sur 5." Même si en vrai le seul lieu habitué à le voir à n'importe quel moment de la journée c'est bien le Hideaway, avec la serveuse qui connaît même son petit déjeuner, sympa. Milo hausse un sourcil face au ton moqueur qu'il semble détecter dans la voix de Ray face à son café, surtout lorsqu'il enchaîne avec cette histoire de cuisiner et il secoue la tête. "Je t'arrête tout de suite, je viens de me taper une garde de 12 heures, voir plus, au laboratoire, j'ai pas vraiment envie de rentrer et de me cuisiner quoi que ce soit. Juste passer ici, avaler quelque chose et rentrer chez moi dormir." Il souligne, histoire qu'il calme ses moqueries. "D'ailleurs le café est délicieux, c'est pas ce qu'ils te servent au centre commercial." La pisse de chat à peine aromatisée de café, aussi transparente que l'eau du robinet. Finalement Milo lui demande ce qu'il va pas chez lui et continue de manger en écoutant sa respiration. Ray a l'air surpris qu'il remarque le trouble sur son visage mais en même temps il n'est pas si étranger que ça. Il parle d'une disparition et du coup ça explique pourquoi il s'y intéresse, laissant le militaire hocher un peu de la tête. "Je vois. Et Eleanor c'est... ?" Il rajoute quand même histoire de savoir. Mais oui beaucoup d'autres ont disparus, dans tous les cas, Milo se retrouve à hausser un peu des épaules. "Je suis vraiment désolé, j'espère que t'arriveras à la retrouver." Il tente, en espérant que ça aide un peu, et ne sait pas trop quoi faire d'autre. Proposer son aide ? Il n'a pas l'impression que ça serve à grand chose.

23/07/2022

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Il suffisait d’analyser son visage pour comprendre que les disparitions à Hawkins l’inquiétaient. Il savait parfaitement dissimuler ses émotions pourtant, Ray, mais sa garde s’était considérablement baissée depuis la disparition d’Eleanor et on ne pouvait pas tellement dire que ce soit une surprise. Le vain espoir auquel il s’était raccroché pour entendre Milo lui parler de sa fille était même plutôt lamentable, et il s’en voulait presque d’avoir amené le sujet. L’armée était arrivée assez vite dans ses mots pour répondre à la moquerie du roumain, et entendre le tintement si reconnaissable de ses plaques ne l’étonna pas tellement. Il se souvenait de son accident et de la manière qu’il avait eue de le rejeter après, mais jamais il n’avait douté en son rétablissement. Peut-être pas au point de lui souhaiter le Vietnam non plus, surtout en armée de terre, mais suffisamment pour qu’il ne se montre pas surpris. Le gouvernement avait n’importe quoi en envoyant des troupes là-bas de toute manière, mais c’était un autre sujet. L’un de ceux qu’il n’avait jamais pu vraiment parler d’ailleurs. Un rire moqueur s’échappa de ses lèvres en entendant la remarque de Milo du coup, et il vint hocher la tête doucement pour approuver ce qu’il racontait. “J’étais opposé à cette guerre si tu veux tout savoir.”, qu’il lui confia à demi-mots, en se forçant à lâcher la main sur son épaule. Son affirmation lui vaudrait probablement des problèmes s’il venait à la répéter encore et encore, mais il n’avait plus grand-chose à perdre maintenant et son travail d’ingénieur aéronautique avait le mérite de le changer d’ambiance. Non, maintenant il n’était question que de rattraper le retard de la nation sur la conquête de l’espace lancée par les Russes, le tout en surveillant les satellites. “Vous êtes beaucoup à travailler au labo?” Il demandait dans un froncement de sourcils, bien loin de pouvoir comprendre ce qui était si secret là-bas au point de nécessiter un encadrement militaire. Enfin, dans le fond ça ne le concernait pas tellement et il ne pourrait pas interroger Milo trop longuement là-dessus. Il le regarda manger ses œufs avec un léger sourire dissimulé, cherchant ensuite à comprendre ce qu’une routine pouvait bien apporter de positif. Il n’avait pas encore eu le temps de retrouver ses marques à Hawkins, l’absence de sa fille venant littéralement prendre tout son temps pour l’empêcher de lui donner une telle chance. Et puis…c’était aussi de sa faute, et la culpabilité lui prenait bien trop de son énergie. “Ça donne quoi sur cinq alors?” Il demandait, plus sérieusement, intrigué par la vie du roumain avec vingt années de plus où ils ne connaissaient plus rien l’un de l’autre. Il se moqua même un peu, sans arrière-pensée, et hocha ensuite de la tête face à son explication. Et tout ce qu’il comprenait là-dedans, c’était qu’il n’avait personne pour l’accueillir chez lui? Il n’allait pas lui poser la question, mais il le gardait dans le coin de sa tête sans que ça ne le concerne aucunement. “Non t’as raison, il ne faudrait pas que t’ailles mettre le feu chez toi à cause de la fatigue.”, approuva-t-il, toujours de sa voix neutre. “Excellent café.” Il approuvait dans un sourire, sans avoir repris une seule gorgée depuis qu’il avait manqué de se brûler le palet. Un exploit qu’il n’allait pas admettre, car ça voulait surtout dire qu’il était en incapacité totale de pouvoir juger le goût du café. Limite le pipi de chat du centre commercial aurait le même effet. Puis son sourire s’évanouit un peu à la question du roumain sur ce qui n’allait pas, son cœur perdant quelques palpitations au passage par la montée de stress que ça lui redonnait. Eleanor avait disparu, et surtout…le brun assis en face de lui n’avait aucune idée de qui il s’agissait. “Oh.” Il laissa échapper le mot, se sentant un peu bête d’avoir manqué la précision. “Ma fille.”, expliqua-t-il sans trop savoir quoi dire de plus. ‘Tu te souviens de la copine que j’avais et qui est tombée enceinte? Et bien je l’ai épousé et maintenant notre fille a disparu.’ Non, il ne pouvait pas lui dire quelque chose de ce genre-là, même si maintenant il doutait aussi qu’il se souvienne de la rousse… Il balança de nouvelles phrases inutiles à la place du coup, insistant même sur la notion de compliqué sans trouver d’explications sur le pourquoi du comment. “J’espère aussi.”, laissa-t-il échapper dans un souffle, en se sentant juste un peu bête à ne pas savoir quoi ajouter de plus. Un silence se forma entre eux le temps de quelques secondes, avant que Ray ne replante son regard dans celui de Milo avec un léger sourire. “Je ne me souviens pas de la moitié de la ville après, je dois rater quelque chose.” Peut-être que c’était sa manière de lui proposer un tour en ville un autre jour. Peut-être.

18/07/2022

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Milo observe un instant le visage de Ray qui semblait attendre quelque chose de sa part sans qu'il ne puisse réellement le lui fournir, le laissant presque avec un air désolé sur le visage, mais il ne peu pas réellement aider plus à ce sujet. Les disparitions, le laboratoire, personne n'est sûr que ça soit vraiment lié, malgré les rumeurs qui s'étirent sur ce monde, des créatures qu'il a déjà vu de ses yeux, des blessures sur le corps de Four. Il sait, mais il ne peut rien dire. Et la discussion glisse sur un autre sujet, ce qu'ils ont fait le temps de cette longue séparation, il n'est pas trop surpris de retrouver son ancien camarade dans l'armée de l'air, et sa remarque lui tire un reniflement un peu moqueur, un rire presque nerveux. "Qui était pour cette guerre ?" Il demande en plantant son regard dans celui de Ray, la mâchoire légèrement serrée, parce que ce n'est pas réellement une confession ce qu'il lui donne là. Milo se refuse à croire qu'il y avait des idiots dehors en faveur pour la guerre. Concernant la question du laboratoire, Milo se laisse retomber contre le dossier de la banquette en poussant un léger soupir, le regard posé sur Ray. Ce qui est bien avec le roumain, c'est qu'il est impossible de lui tirer des informations, muet comme une tombe le gars, le sourcil à peine haussé et le regard acéré. "C'est un laboratoire militaire donc forcément ils ne lésinent pas sur la sécurité." Il étire, le regard toujours inquisiteur, l'air de dire 'bah alors Ray, tu sais pas ça' et hausse des épaules finalement. "Tu peux pas comprendre, t'as fais l'armée de l'air." Il glisse, dans la rivalité, et parce que leurs polices militaires ne sont pas les mêmes non plus, ils n'ont pas de base de laboratoire qui mérite autant de protection. Le leur est clairement fucked up, mais c'est la procédure pour n'importe quel type de labo. Et puis Milo va pas trop se cacher qu'il a son petit déjeuner et super faim, et qu'il est par conséquent plus intéressé par finir ses oeufs, bacon et toasts le plus rapidement possible. Visiblement Ray n'a pas de routine et Milo le baratine sur la tournée des bars, alors qu'il reprend une gorgée de café en réfléchissant un peu à ce que ça donne sur 5. "Ici ? 5/5, un vrai roi. Même plus besoin de demander pour qu'on me remplisse à nouveau ma tasse, et on connaît ma commande." L'habitué quoi. Il hausse des épaules, la vérité c'est que le Hideaway est le seul endroit qu'il fréquente de ce type, le seul bar où il vient boire le soir, bref, le seul endroit qu'il apprécie, les gens sont sympas avec lui, il a pas besoin de parler des masses, le paradis quoi. "Je ne mettrais pas le feu chez moi quand même, j'ai des limites. J'risque juste de me foutre au lit sans manger et me réveiller de mauvaise humeur." Ce qui est pire que foutre le feu, quelque part. "Et puis j'peux pas rester trop longtemps non plus, y a Alpine qui est réglé sur le même rythme de vie que le mien, je suis sûr qu'elle doit m'attendre pour dormir là." Milo rajoute en jetant un coup d'oeil à sa montre, elle doit aussi attendre ses croquettes. Et Four ? Il doit être en train de dormir encore. Il devrait lui prendre de quoi déjeuner aussi, sinon il va lui retourner la baraque. Bordel. Note mentale, pas oublier le gosse. "Le meilleur." Il reprend en montrant le café du menton, parce que sa tasse est vide et que lui a toujours pas touché à la sienne. "Tu t'es cramé le palais, c'est ça ?" Il étire dans un demi-sourire avant de voir la serveuse revenir pour lui servir un deuxième café et Milo se rappelle. "Je peux avoir un sandwich aux oeufs et bacon à emporté aussi ? Avec un, hum, un milkshake au chocolat." Il doit pas avoir goûté à ça encore. "Merci." Il rajoute dans un sourire et continue de manger ses toasts distraitement ensuite, jusqu'à ce que Ray ne se remette à parler et ça le prend un peu de court. Une gamine, disparue qui plus est ? Milo sait pas trop comment réagir, un peu sous le choc de se dire qu'il a toute une famille, un peu sous le choc d'apprendre qu'elle a disparue en plus de ça. Faut dire que Milo sait plus rien de la vie de Ray depuis quasiment leur quinze ans donc bon, ça ne devrait pas le surprendre autant. "C'est moche," il souffle sans trop savoir quoi dire et baisse un peu le regard sur son café, priant peut-être intérieurement pour qu'il l'aide. "On gardera l'oeil ouvert si jamais, j'espère qu'elle reviendra. Qu'ils reviendront tous." Il rajoute en pensant aux gamins qui ont disparus aussi, ça lui fait plus de peine quand même que les adultes. Le militaire termine rapidement son assiette avant de récupérer sa tasse de café et savourer un petit peu le fait de ne plus avoir le ventre qui crie famine, et juste apprécier le moment, la gorgée de café prise, le petit sourire en coin. Surtout que Ray rajoute quelque chose et Milo se demande s'il y a pas une demande cachée derrière ça, il ne sait pas trop, alors qu'il repose son dos contre le dossier de la banquette et analyse un peu le brun. "T'as peut-être besoin d'un guide," il commence en tâtant un peu le terrain. "Un à qui tu jetterais pas des boulettes en papier à la figure," il continue avec un sourire au coin des lèvres, le regard un peu brillant, et il reprend une gorgée de café. "Donc tu comprends que ça serait compliqué pour moi de me proposer..." Il laisse planer entre eux, la tasse reposée sur la table et lui un peu appuyé sur ses avants bras pour pouvoir mieux observer Ray. "Il va falloir qu'on parle paiement sinon, je serais vraiment mis à risque." Milo conclut finalement dans un petit sourire en coin et secoue sa tête ensuite.

23/07/2022

we're just two ghosts standing in the place of you and me @Milovan Vasilescu

Le Vietnam. La simple mention suffisait à le faire grimacer. Il avait passé des années à cacher son ressenti face au conflit, à préférer taire son expérience passée comme pour mieux l’effacer. Les mots de Milo soulevaient un point important, même si dans le fond la question n’était pas aussi simple. Les discours ridicules des politiciens en faveur de la guerre faisaient écho aux croyances d’un bon nombre d’Américains. Les mêmes qui n’étaient jamais sortis de leur état, et qui imposaient leurs convictions aux autres. La grimace de son visage venait donner cette réponse-là, et il se contenta d’hausser les épaules comme pour conclure le sujet. Ce n’était pas le plus intéressant, surtout avec les bribes d’histoire que Milo lui partageait avec la police militaire et le laboratoire d’Hawkins. Encore un secret militaire qui ne faisait pas trop de sens dans sa tête, notamment parce qu’il n’avait aucune idée de ce qui pouvait se refermer là-bas. Et avait-il seulement envie de la savoir, il était bien placé pour savoir que le gouvernement avait de bonnes raisons de ne pas tout dire à ses citoyens. “Je vois.”, qu’il répondit juste sur le sujet, lisant le visage du roumain assez facilement pour savoir qu’il ne lui donnerait pas de détails. Sauf qu’apparemment il ne pouvait pas comprendre, non, parce que l’armée de l’air serait différente. “Oui. Et avec l’armée de l’air, on nous apprend à voler avec les oiseaux.” Il répondait sur le même ton que lui, sans vouloir rentrer dans une guerre d’égo sur quelle partie de l’armée était la mieux. “Et maintenant je suis dans l’espace." Il précisait quand même, même si dans le fond ça ne venait absolument rien rajouter au débat et que son absence de la base militaire venait mettre en arrêt temporaire sa carrière. Parler de routine lui rappelait un peu qu’il devait se réadapter à Hawkins d’ailleurs, contrairement à Milo qui semblait avoir ses marques au Hideaway après ses gardes. “Je n’ai pas encore ce privilège-là je dois dire.”, avoua-t-il, faussement impressionné par le roumain. Il connaissait le pub, avait même pu s’y retrouver pas mal de fois avec ses amis lorsqu’il revenait dans le coin, mais jamais au point d’être dans les petits papiers du personnel pour avoir sa commande en un claquement de doigts. Puis c’était probablement dangereux de passer ici après une garde de nuit que de se faire à manger seul chez soi. Il hocha de la tête sans pouvoir cacher un sourire mi-compréhensif mi-moqueur, sans vraiment savoir quoi rajouter de plus. Si ça marchait pour lui, il n’allait certainement pas remettre en cause ses habitudes. “Alpine?” Il demandait, avec une pointe de curiosité dans la voix. Son animal de compagnie sûrement, ou son oursonne en peluche mais il n’était pas tellement d’humeur à vouloir plaisanter avec qui dormait le brun. Il reprit sa tasse dans la main ensuite, glissant un commentaire sur le café qu’il n’avait toujours pas touché de nouveau depuis que son palet avait été anesthésié par sa faute. Et bien évidemment, Milo l’avait compris. “Je n’ai plus aucune papille viable dans la bouche.”, qu’il confirma sans la moindre hésitation, en se sentant juste un peu bête maintenant que c’était dit à voix haute. Comme quoi, ça l’apprendra à faire n’importe quoi sous le coup de la nervosité. Il laissa Milo faire sa commande à importer ensuite, un sourcil légèrement arqué au passage. “Tu manges encore quand tu rentres chez toi ou c’est pour le déjeuner?” Ça ne le regardait pas vraiment à dire vrai, mais il avait surtout peur de l’appétit de Milo. Ou alors c’était lui le problème. Lui et son incapacité à bien se nourrir depuis la disparition de sa fille. Rien que de dire son nom lui resserrait l’estomac, et l’idée de la voir disparaître au même titre que les autres disparus de la ville lui était tout simplement inacceptable. L’espoir restait pourtant, mais il était si vain qu’il ne savait plus quoi se dire pour le garder. “Oui, moi aussi.”, vint-il répondre dans un souffle, sa nervosité pouvant se faire entendre dans ses mots. Le silence qui s’installa juste après était presque logique, et ça permit à Ray de trouver un nouveau sujet de conversation même s’il n’était pas tellement sûr de comment s’y prendre. Une invitation indirecte pour redécouvrir la ville…au risque de devoir le payer ? “Ça tombe bien, il n’y a que toi pour te mettre sur la trajectoire de mes boulettes de papier donc les guides devraient bien s’en sortir.” Oui. “Mais si tu veux vraiment te proposer -” Non pas du tout, Milo avait même dit le contraire “- Je peux te promettre de ne pas confondre ta tête avec un panier de basket.” Stupide, il allait le convaincre avec ça. “Deal?”, qu’il finit par demander presque sérieusement, son regard dans le sien en attendant qu’il aille lui dire d’aller se faire faire. “Je te payerai en milkshake au chocolat.” Comment refuser.

18/07/2022

and although it's always crowded,
you still can find some room
for broken hearted lovers to cry there in their gloom@ray williams

Ils préfèrent passer l'un comme l'autre sous silence l'histoire du Vietnam et en soit ce n'est pas plus mal, même si la conversation tourne naturellement vers le laboratoire, puisque c'est là où Milo s'est retrouvé suite à son affectation. Un retour à Hawkins en fanfare. Mais il fait comprendre à Ray surtout qu'il ne donnera pas d'informations supplémentaire sur ce qu'il s'y passe, travail et secret militaire oblige, de toute manière. Milo trouve quand même le bon moment pour glisser une plaisanterie entre l'armée de terre et l'armée de l'air, avant de grimacer à la réplique de Williams, un sourcil haussé dans sa direction. "C'est une manière de répondre, je suppose." Le roumain reprend dans un haussement d'épaules, il ne sait pas trop si c'était une blague ou non et son cerveau a du mal à digérer l'information, alors il se contente d'y poser un simple commentaire. Surtout que maintenant Ray est dans l'espace, visiblement, et Milo se retrouve à hausser un sourcil dans sa direction. "Toujours plus, c'est ça ? Le ciel était pas assez vaste ?" Il demande, un peu perturbé par ces histoires d'espace, Milo c'est plus le mec terre à terre, pas envie de savoir ce qu'il se cache là-bas, pas envie d'imaginer un million de choses, il a besoin de concret, besoin de se rattacher à la familiarité. Son cerveau partirait en vrille totale.
La conversation se dirige plus vers quelque chose de safe, sa routine à lui, le Hideaway qui est devenu son lieu de prédilection du coup. Son sourcil se hausse automatiquement quand Ray dit qu'il n'a pas ce privilège là et Milo sent le rire un peu moqueur sortir de ses lèvres, l'accompagnant d'un haussement d'épaules. "Je crois que c'est si tu viens à un rythme aussi fréquent que le mien aussi, ce n'est pas vraiment un privilège... juste l'habitude." Il complète, revenant au sujet de la routine comme ça. Il entend Ray bloquer sur le nom d'Alpine et Milo flash un regard dans sa direction, retenant la pointe d'amusement dans ses yeux avant de hausser des épaules, clairement pas son ourson en peluche non. "J'ai adopté une chatte blanche, des yeux bleus, Alpine ça me semblait convenir." Il explique alors qu'il prend tranquillement son petit déjeuner, sentant déjà la fatigue revenir en lui avec une certaine force maintenant que son estomac commençait à s'apaiser. Il reprend une gorgée de café, le sourire qui étire ses lèvres avec un certain amusement visible quand il comprend que Ray vient de se brûler certainement et ne continue pas de boire. "Peut-être opter pour un thé glacé la prochaine fois, ou penser à souffler sur le café, mh?" Il ne va pas lui conseiller de prendre une petite gorgée au lieu d'une trop grande non plus, mais ça semble couler de source dans la liste des conseils. Surtout qu'il est un peu plus intéressé aussi par la commande qu'il passe auprès de la serveuse, alors qu'elle remplit sa tasse une seconde fois et la remercie d'un hochement de tête. "Oui, je me réveille au milieu de mon sommeil pour pouvoir manger, je suis un vrai ogre." Milo rajoute avec toujours l'ombre de son sourire moqueur. "C'est pour le déjeuner, oui, ou le goûter, ça dépend de l'heure à laquelle j'émerge." Bon ce qui est assez faux en soit, c'est pour quand Four se réveillera, et en général il n'arrive qu'à avaler un café à son réveil comme ça, quand il est totalement décalé.
Le visage de Milo prend un air un peu désolé ensuite, lorsque Ray parle de sa fille qui est certainement portée disparue avec le reste des personnes de la ville, et il espère sincèrement qu'il arrivera à la retrouver, il espère vraiment que ça soit un incident qui n'a rien avoir avec le laboratoire, peut-être juste un malentendu entre elle et son père. Il offre un léger sourire qui se veut rassurant à Ray ensuite, en espérant que ça l'aide rien qu'un peu. Et il se dit qu'il peut lui remonter le moral en se proposant comme guide, mais évidemment avec une contrepartie, parce que sinon il va se retrouver lui en danger. "Je ne sais pas si je me propose vraiment, tu sais, je crois même que le shérif et son assistant sont plus adéquat dans le rôle." Milo fait remarquer, histoire que Ray ne vienne pas lui dire que c'est son idée encore. Une grimace à la mention du milkshake chocolat, clairement pas ce qu'il aime, mais comme ça fait parti de sa commande pour Four, va falloir jouer le jeu c'est sûr. "Je vais te faire singer une clause quand même parce que je ne te crois pas sur paroles." Il repose son café ensuite, réfléchissant un peu. "Je te propose même plutôt de me payer en café glacé ? C'est le seul truc potable qui peut ressortir de Starcourt, si tu veux mon avis." Milo reprend en haussant une épaule, l'air de dire que c'est clairement envisageable oui.

23/07/2022

we're just two ghosts standing in the place of you and me @Milovan Vasilescu

Le semblant de compétition entre l’armée de terre et l’armée de l’air ne l’intéressait pas tellement, même si sa phrase balancée sur les oiseaux s’était glissée d’entre ses lèvres sans trop d’hésitation. Et ce n’était visiblement pas la meilleure des réponses si on en croyait les mots de Milo, qui renchérit ensuite sur l’extravagance que représentait l’espace visiblement. Et il n’avait sans doute pas tort, même si dans le cas de Ray ce n’était pas tellement une question de conquête spatiale ou de contre envers l’avancée russe mais un pur intérêt pour la question. “Toujours plus. C’est pour la protection de la planète, tu sais.”, qu’il répondit d’un air sérieux, avant de sourire en peu en sachant bien qu’il n’irait convaincre personne. “Ou pour la grandeur américaine depuis l’espace, à toi de voir.” Il rajoutait dans une grimace, en haussant des épaules pour montrer que ce n’était pas tellement sa vision des choses. Et dans le fond peu importait, il se sentait mieux en tant qu’ingénieur que comme combattant et c’était le plus important. “Je ne sais pas ce que je ferais d’autre de toute façon.”, finit-il par lâcher, presque comme un aveu, avant de secouer légèrement de la tête et d’accepter le changement de sujet avec grand plaisir.
La routine de Milo avec sa place au Hideaway, ses habitudes après une garde de nuit. Il semblait avoir un rythme de vie bien ancré dans sa vie, et c’était quelque chose qu’il était loin d’avoir de son côté, Ray, surtout depuis son retour à Hawkins. Toute la ville lui paraissait étrangère. Les commerces, les maisons, les habitants, et même chez lui. C’était comme redécouvrir chaque élément après des années d’errance et d’oubli et ça ne faisait en rien disparaître la pointe de culpabilité qu’il ressentait par rapport à ça. Il sourit un peu face à la réponse du Roumain, hochant doucement de la tête pour montrer son accord avec ce qu’il racontait. “Sans doute. Il reste pas moins qu’avoir quelqu’un d’autre qui connait ses habitudes est plutôt cool.” Il répondait, dans un haussement d’épaules, en ressentant davantage son manque de routine à lui. En avoir au pub n’était toutefois pas un objectif in fine, mais ça montrait au moins qu’il était bien installé dans la ville et qu’il avait un rythme de vie qui lui convenait. L’explication sur l’identité d’Alpine semblait parfaitement logique ensuite - bien plus que sa peluche en tout cas -, et l’ingénieur hocha de la tête avec un léger sourire du coin de ses lèvres en imaginant le brun avec l’animal. C’était presque mignon. “C’est un joli nom, oui.” Non pas qu’on lui demandait son avis, mais ça lui faisait plaisir de le donner malgré tout. Le conseil du brun sur son café lui arracha ensuite une grimace. Il se sentait stupide de s’être précipité sur la boisson brûlante, et il n’avait aucune envie de réitérer l’expérience d’aussi tôt au risque de perdre toute sensibilité dans sa bouche de manière permanente. “T’es quelqu’un de sage et avisé, je tâcherai de m’en souvenir la prochaine fois.”, qu’il répondit dans un sourire amusé, en regardant la tasse de café comme s’il serait capable de la refroidir rien que comme ça. La nouvelle commande de Milo reprit son attention juste après, et il fronça un peu des sourcils comme pour mieux chercher à comprendre d’où lui venait cette faim. Il ne savait plus tellement ce qui était normal fallait dire, et il mangeait si peu depuis la disparition d’Eleanor que toute personne susceptible de manger deux fois que lui l’impressionnait un peu. “Un vrai ogre.” Il répétait dans une moue, peu convaincu. L’image de Milo en train de manger avec un appétit sans faim était vraiment hors de sa portée mais il n’allait pas juger.
Son estomac se resserra un peu lorsque la conversation finit par mentionner Eleanor. Il était incapable de rentrer dans les détails, Ray, parce qu’il n’avait aucune piste sur sa disparition et que d’en parler plus longuement risquerait de lui enlever cet instant de répit trouvé auprès du brun. Et il n’était pas prêt de retourner dans l’inquiétude permanente et le manque d’indices pour la retrouver. Il sourit poliment devant les mots du militaire, en essayant de chasser sa nervosité non sans peine. Il avait besoin d’un peu de temps, et le silence qui s’installa rapidement entre eux lui permit de se reprendre un petit peu pour ensuite balancer une sorte d’invitation indirecte pour redécouvrir la ville et l’aider dans ses recherches. Et puis…parce qu’après plus de vingt ans sans s’être croisés, il n’était pas contre une occasion de reprendre contact avec Milo. “Le shérif et son assistant. Je pense qu’ils ont mieux à faire en ce moment.” Enfin du moins il l’espérait, parce que sinon les disparus allaient rester introuvables encore longtemps. Il proposa de le payer en milkshake pour être un peu plus direct dans son invitation du coup, et sourit un peu à la réponse du Roumain. “Tu ne me fais pas confiance? Je sais me tenir, promis.” …Bon en même temps il ne lui en voulait pas tellement vu sa tentative médiocre pour attirer son attention avec sa boulette en papier un peu plus tôt, mais ça avait eu le mérite d’être efficace, non? “Je croyais que t’aimais les milkshakes, tu me tends un piège avec ton café glacé?” Il demandait, en sachant très bien qu’un tel piège serait stupide et parfaitement inutile mais c’était juste pour le comprendre un peu mieux. “Mais ok pour le café glacé, tu choisis ce que tu veux et c’est à toi.”, qu’il conclut dans un hochement de tête. Il s’engageait peut-être sur une piste dangereuse avec une telle phrase mais pourquoi pas après tout. “Je te rejoindrai ici ce week-end?” Il demandait, en attente de confirmation avant de reprendre une gorgée de son café désormais tiède. “Je ne serais pas contre un café glacé aussi.” Pas de risque comme ça.

two ghosts. (milo)

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