biographie condensée
(feuillets sur luther)
(feuillets sur luther)
a passé une partie de son enfance en iran par ses parents diplomates, résidents de téhéran. il a participé à ce sujet à de nombreuses manifestations pour réclamer la destitution du shah de son temps, membre d'une kyrielle d'associations communistes proches de l'union soviétique (... du moins, à ce qu'il paraît... ). ✱ chassé par les autorités iraniennes de l'ayatollah une fois arrivé au pouvoir, il a vagabondé pendant des années à travers toute l'asie et l'afrique pour trouver un refuge là où on accepterait sa trogne insolente et déplacée. ✱ dénote d'une expérience certaine dans les sports de combat et des arts offensifs. adepte du krav-maga et du ju-jitsu, son corps est marqué d'une large cicatrice sur le torse, relique d'une capture mouvementée au mali lors d'un séjour particulier ✱ a rencontré son mentor, journaliste, au cours de cet événement incontrôlé. a rejoint le boston globe juste après. ✱ titré du rang de reporter, a voyagé à travers le monde pour enquêter sur de nombreuses affaires. un spadassin qui tue un prince syrien ? check. un assassin dans le transsibérien ? double check. un parricide en mongolie ? ー rien de plus classique, triple check, et, le sourire aux lèvres, les adaptations en livre de ses aventures hebdomadaires s'empilent et se vendent comme des baguettes glissées sous le manteau large d'un passant dans une ruelle ー la nouvelle routine de luther. on ne le connaît pas bien, le type, mais ses écrits passionnent toute la côte est de l'amérique, et dans l'anonymat le plus total, le journaliste devient bientôt le nouveau tintin tout en faisant de ses péripéties son illustre gagne-pain. ✱ ...mais bientôt, ses histoires attirent l'attention, et c'est le f.b.i. qui lui colle à la semelle, comme un mauvais chewing-gum goût fraise qui commence doucement à lui déplaire. trop à gauche pour l'engager, on lui confie toutefois la mission la plus importante de sa carrière, et luther, armé d'un bouclier argenté, se tape la célèbre devise "fidelity, bravery, integrity..." au lieu de se prélasser au soleil, droit vers la californie. tant pis. un détour vers hawkins, et le voilà dans l'indiana, un costume repassé et les chaussures bien cirées, prêt à fouler du pied ces terres, théâtre de cette si mystérieuse affaire.
à quel point es-tu similaire à luther ?
(lève un doigt si toi aussi, tu...)
(lève un doigt si toi aussi, tu...)
aimes le lait, les chips aux crevettes, les frites. beaucoup de frites.
détestes ces putains d'asperge.
mais aussi...
la littérature, surtout si tu as dans ta liste de lecture ;
le chien des baskervilles (a. conan doyle), ils étaient dix (a. christie), gatsby le magnifique (f. scott fitzgerald), à la recherche du temps perdu (m. proust), moby dick (h. melville), la divine comédie (d. alighieri), hamlet (w. shakespeare), le peuple de l’abîme (j. london), les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (p. kindred dick), orlando (v. woolf).
mais également...
les arts, surtout si tu vénères ;
en peinture le caravage, v. van gogh, rembrandt, j. vermeer, michel-ange, e. degas, e. delacroix, a. modigliani, g. courbet, t. géricault.
et en musique m. davis, d. ellington, j. coltrane, c. parker, b. holiday, b. evans, j. hendrix, the doors, l. beethoven.
sans parler...
du cinéma, surtout si tu as vu ;
théorème (p. paolo pasolini), le septième sceau (i. bergman), la chinoise (j. luc godard), le cuirassé potemkine (s. eisenstein), chantons sous la pluie (g. kelly), le danseur du dessus (m. sandrich), fenêtre sur cour (a. hitchcock), sueurs froides (a. hitchcock), bons baisers de russie (t. young), la bataille d’alger (g. pontecorvo).
mais encore plus...
si tu aimes
la pluie, la nostalgie, les photographies anciennes, les sculptures antiques. les gens qui peignent, les gens qui le peignent, les grimaces des enfants, le bonheur en chantant. les karaokés nocturnes, les sons ringards que l’on passe à trois heures du matin, les gouttes qui dégoulinent le long du parapluie, le manteau trempé, les étoiles. le ciel qui s’éveille, les premiers réveils, les arrières assurées, les présences rassurantes. l’adrénaline des premières fois, les pleurs asséchés, les douleurs effacées. la douceur du matin, le lait autour des lèvres, les portes claquées, les fenêtres grandes ouvertes. l’impression de servir, d’être utile. de rendre justice.
et que tu détestes...
ces putains d'asperge.
mais aussi...
la mer, la plage, le sable fin sous les pieds. les grains coincés entre les orteils, la barbe mal rasée. l’air constamment épuisé, fatigué, lessivé. la religiosité. les croix des églises, l’opulence des prêtres, l’arrogance des évêques et l’insatiable orgueil des papes. la bible. les grandes statues bouddhistes. les pagodes, les mosquées, les temples, les synagogues sans intérêt. les soirées monotones, la chaleur de l’été, l’écrasant poids du ciel et de son soleil, qui, funeste, abat sur les têtes sa majesté tout entière qui ne fait que l’assomer. les rivières, la gadoue, les marées. les cafards qui gisent à terre. les vêtements délavés, les chaussures mal cirées. les temps maussades, sans pluie ni arc-en-ciel.