Il y a de ces gens qui dans une vie vous laissent un souvenir impérissable. Parfois en bien, parfois en mal. Quand on sait que tu traines avec Rory Pearson depuis le bac à sable, on se doute bien que cette personne t'a impactée en "plus que bien". Et en effet, la belle métis te rend meilleure depuis toujours. D'humeur rochonne, peu sociable, souvent seule, on te dit mystérieuse; mais lorsque tu es avec Rory, tu sembles t'adoucir. Et même si tu ne t'en pas compte, les gens autour eux, si.

Ce soir, tu as rendez-vous, comme bien souvent, chez les Pearson. Rien de spécial, vous allez juste passer une soirée entre copines, enfermées dans la chambre de ta pote à refaire le monde -et sans doute bitcher sur le Golden Crew-. Tu sors alors de chez toi à la va-vite, à peine coiffée et habillée d'une simple paire de jeans trouée et d'un débardeur trop grand. Tu fiches un chapeau sur le haut de ton crâne en pensant qu'il t'aplatira ta tignasse... pas du tout. Tu salues tes parents en sortant de chez toi, leur assurant que tu seras rentrée avant minuit -faux-. Les soirées ont tendance à s'allonger lorsque tu passes du temps avec ta meilleure amie d'enfance. Et les heures défilent sans pouvoir les compter.

Tu ne sais pas pourquoi, ce soir tu as tout spécialement hâte de te retrouver en sa compagnie. Les soirées avec elle sont généralement mémorables, et tu as tout particulièrement besoin de son soutien et de ses bons sentiments en ce moment. Entre les moqueries des uns et les fourberies des autres, si tu n'étais pas déjà rompue à l'exercice tu aurais déjà commis un meurtre de sang-froid.
Tu toques à peine, puis tu pousses la porte d'entrée. Un peu comme chez toi ici, tu salues chaleureusement les parents de Rory qui te disent qu'elle est terrée dans son repaire et que je peux déjà l'y rejoindre. D'un clin d'œil entendu, tu leur fais signe de la main avec un sourire dont tu gratifies peu de gens et tu files d'un pas rapide vers ton amie.

Là tu toques soigneusement et attends qu'elle t'invite à la rejoindre. « Et bonsoir toi ! » Lances-tu joyeusement en passant la tête une fois la porte ouverte. Un, deux, trois pas en avant puis tu déposes tes affaires au pied du lit avant de t'y asseoir et de lui demander en souriant : « Alors, quoi de neuf aujourd'hui? »

Posée sur le lit de ta comparse, tu apprécies la tendreté du matelas qui contraste avec le tien que tu trouves beaucoup trop ferme. Just you and me. Tu as les paroles de cette chanson qui tournent en boucle dans ta tête depuis que tu t'es mise en route.
Rory qui danse et toi qui imagines la chanson sur laquelle elle bouge... c'est plutôt cocasse comme scène. A croire que vous êtes reliées par une connexion psychique ou un truc du genre.
Les mains posées de part et d'autre de tes cuisses cintrées de jeans, tu prends appuies en arrière et te laisses choir près de la belle qui se tient si proche. Les pieds qui ne touchent plus terre, tu lui réponds : « Barf... J'suis allée bosser. T'sais comment c'est... J'ai pu voir la projection de Superman 3, et il est vraiment moins bien que les deux autres. Mais bon... Ah si j'ai voulu parler à Joey pour le soir du Bal, voir s'il pouvait me remplacer, mais il est pas venu ce bon à rien. » La tête tournée vers le visage de ton amie à la peau chocolatée, tu aurais presque envie d'y goûter. Et si tu es honnête avec tes sentiments, cela fait longtemps que tu as envie de déposer tes lèvres sur sa peau. Mais comment le lui dire? Comment ne pas tout casser entre vous? Prendre le risque que plus rien ne soit comme avant... Ca te fout tellement les jetons que tu tentes depuis des mois de rejeter au fond de ton cœur tous les mots que tu voudrais lui dire. Tu écrases les papillons dans ton ventre et tu calmes les battements de ton cœur pour maintenir les apparences.
« Comment tu fais pour t'ennuyer avec une maison pleine de gens? Tu peux pas donner un coup de main à ta mère? Ou allez bosser avec ton père? Regarder MTV? Emmerder ta sœur, je sais pas moi... » et puis si tu t'ennuies appelles moi... ces mots resteront à l'intérieur de ta tête. Bien qu'ils ne soient pas à double sens, tu as peur qu'elle puisse y déceler quelque chose de tendancieux qui lui ferait comprendre ce que tu ressens.
Avec d'habiles mouvements de jambes, tu retires tes chaussures et tel un serpent tu te tortilles jusqu'à parvenir à remonter le long du lit pour t'installer la tête sur les oreillers moelleux. Puis, d'une tape significative et d'un sourire entendu, tu invites Roro à te rejoindre, qu'elle vienne déposer la tête sur ton ventre. Tu as l'habitude de lui faire des gouzi-gouzis dans les cheveux et dans le cou en conversant, tu espères qu'elle acceptera.

@Rory Pearson Archivé suite suppression de Charlotte.