Le ciel semble s'assombrir de plus en plus, animé par ces mêmes nuages rouges et imposants. De la fenêtre, Aaron observe la rue, dissimulé par les rideaux et conscient du moindre de ses mouvements. Il ne sait que trop bien à quel point les créatures là-dehors sont aussi rapides que vicieuses. L'une d'elles lui a laissé un petit souvenir pour le prouver, après tout. Aaron a débarqué dans ce nouveau monde hostile, complètement déboussolé et paumé - et sans chaussures. Au départ, il s'est dit qu'il avait dû s'endormir sur son livre (de l'horreur, comme par hasard) et a bien cru à un mauvais bad trip pendant son sommeil. La réalité a bien fini par le rattraper, toutefois, lorsque les monstres ont débarqué, le pourchassant sans aucun répit pendant trois jours. Épuisé et à bout de souffle, il a fini par trébucher sur une foutue vigne. Un des monstres en a profité pour laisser la marque de sa magnifique dentition en plein dans sa jambe. Résultat des courses : une cheville foulée et une plaie qui ne cesse de saigner. Sans savoir trop comment, Aaron a pourtant réussi à leur échapper, plus par adrénaline et instinct de survie que par véritable miracle. C'est dans un commerce qu'il a trouvé refuge, fouillant chaque rayon pour y trouver de quoi désinfecter sa plaie et faire un bandage plus que sommaire. Au vu de la qualité plutôt apocalyptique des environs, il doute fortement que les produits à sa disposition soit des plus efficaces. Mais en temps de crise, on ne peut guère faire le difficile.

A priori, cela semble avoir fonctionné à un certain degré, même si sa cheville lui fait toujours mal. Ayant pris quartier dans la bibliothèque de la ville, il a eu le temps de dévorer trois livres, et ce ne sont pas les choix qui manquent. Et bien qu'il aimerait pouvoir rester ici, à l'abri d'une énième bestiole, ses rations se raréfient. Enfin, ce qu'on peut qualifier de rations dans ce cauchemar. Le voilà donc ainsi, à guetter à la fenêtre et à s'assurer que le champ est libre. De toute façon, il n'a pas d'autres choix. Après quinze minutes sans le moindre mouvement au-dehors, Aaron prend son courage à deux mains et s'aventurent en terrain hostile pour la première fois depuis quatre jours. Et se dirige (le pas quelque peu boiteux) en direction de Randolph Lane, chez les plus fortunés. Ça doit bien être leur genre de stocker dix tonnes de bouffe pour seulement trois personnes.

Sans même qu'il ne s'en rende compte, ses pas le mènent tout droit vers une destination qu'il ne connaît que trop bien, pour y avoir passé de très nombreuses soirées. C'est chez Seth qu'il se retrouve, mais les lieux sont loin d'être aussi chaleureux et festifs que ce dont il a l'habitude. La maison fait peine à voir. Habituellement remplie de vie, il n'y a plus qu'un silence constant et oppressant qui dénote parfaitement avec les souvenirs qu'il en possède. Un sentiment de malaise grandissant s'empare de lui, alors qu'il entre et s'avance, faisant attention à ne faire aucun bruit. L'intérieur n'est pas franchement mieux, mais il s'y sent déjà plus en sécurité, moins sur ses gardes. Il s'est toujours senti à l'aise, chez Seth. Et malgré les circonstances, il faut croire que cela n'a pas changé. Quelque peu gêné à l'idée de venir dérober des denrées, il se rassure en se disant que c'est une question de vie ou de mort. Et où que soit Seth à présent (avec un peu de chance, sain et sauf dans le monde réel), il ne lui en voudra certainement pas. C'est en passant devant le salon en direction de la cuisine que quelque chose attire son regard. Une lampe semble briller, ce qui n'a rien de commun dans ce monde. Curieux, il s'en rapproche, constatant que l'intensité de sa lumière parait augmenter à mesure qu'il s'avance. Les yeux écarquillés, il ne comprend pas tout de suite de quoi il en retourne. Avant qu'une voix distante, distordue, ne lui parvienne, tel un écho lointain. Non pas une voix. De la... musique ? Cela y ressemble, mais il n'en est pas certain. Un air ébahi se dessine sur son visage, cherchant la provenance d'un tel son.  Et bientôt, de nouvelles lumières s'affichent à lui. Lampes et guirlandes paraissent le guider, mystérieusement. Puis là, une voix, à ne pas en douter : What the fuck? Et c'est bien là la voix de Seth qu'il entend. Sans qu'il ne sache trop comment, Aaron semble avoir conservé un lien avec le monde réel. Peu importe. Il comprend très vite que c'est là sa seule chance de communiquer, d'indiquer qu'il est encore là. En vie. Mais également perdu et sans issue de secours possible. Seth est de l'autre côté, sans doute occupé à préparer une énième fête. Et à cette idée, Aaron ne peut s'empêcher de sourire, alors même que son coeur accélère la cadence. Que ce soit dû à l'espoir, ou à l'idée de savoir que son ... ami? crush? ... qu'il y a quelqu'un d'autre de présent (bien que hors de portée) lui donne la motivation nécessaire pour courir à droite à gauche - tant pis pour sa cheville - de manière à faire clignoter chaque lumière plus intensément. Tout pour que Seth s'en aperçoive. En espérant qu'il ne prenne pas peur en voyant toutes ses guirlandes s'illuminer tel un mauvais remake de films d'horreur.

Une fête. Est-ce que c'était le meilleur moment ? Oui justement, c'était parfaitement le moment pour ça. Beaucoup de gens avaient disparus, certains plus proches que d'autres, certains très récemment. Et les gens de Hawkins avaient vraiment besoin d'une excuse pour relâcher la pression, pour se laisser aller et se détendre, ne pas se laisser emporter par la détresse d'avoir perdu quelqu'un. Et si tout le monde n'était pas forcément d'accord avec Seth sur ce point, c'était en tout cas ce dont lui avait besoin. Car la dernière victime en date... non... le dernier disparu en date c'était Aaron. Pourtant Aaron n'était personne, pas aux yeux des potes de Seth en tout cas. Mais pour lui ? Il avait vraiment l'impression qu'une lame s'était plantée dans son ventre. Car Aaron c'était pas juste un inconnu pour lui, c'était... il ne savait pas trop, il n'osait pas trop savoir surtout, mais il sait qu'il l'avait marqué de ce moment où il l'avait enfin remarqué au bord de la piscine à une de ses soirée et que depuis ils passaient beaucoup de bons moments, même si c'était généralement sous le couvert de la fête. Alors oui, il le vivait mal, atrocement mal et il avait besoin de ne pas y penser, de s'éclater, de juste imaginer pendant l'espace de plusieurs heures que tout allait bien. Alors cette fête ? Elle était vitale.

Donc voilà, il fallait qu'il prépare tout, qu'il mette en place le décor qui donnerait ce côté grandiose comme à chacune de ses fêtes. Ce qui passait beaucoup par l'éclairage, mille et une guirlandes qui suffisaient à la fois à illuminer les pièces de la maisons d'une manière unique mais surtout à donner vie aux espaces extérieur de la maisons, notamment autours de la piscine en créant cet océan d'étoiles. Mais d'abord il fallait tout rassembler et vérifier, trouvant refuge dans son salon avec un peu de musique pour l'accompagner. De là il avait déballé les guirlandes, les branchant une à une sur l'une des prises afin de vérifier qu'elles étaient toujours fonctionnelles, que toutes les ampoules ou la grande majorité au moins fonctionnaient encore. Et tout en faisant cela il chantonnait, commentait aussi, ne serait-ce qu'à lui même tout ce qu'il observait et remarquait. Car il était ainsi Seth, incapable de rester ni immobile, ni silencieux. Mais du coin de l'oeil quelque chose semblait attirer son attention. Le bout de la guirlandes qu'il était en train d'inspecter en ce moment même était en train de briller plus fort qu'elle ne le devrait. Un problème de courant ? Mais cette surtension semblait se déplacer, allant d'une extrémité à l'autre, ce qui ne faisait pas sens étant donné qu'il ne s'agissait que d'une guirlande simple, sans effet de lumière ni rien. Sceptique, il avait tenté de la débrancher puis de la rebrancher, ceci pour le même résultat. Et à dire vrai les changements de luminosité semblait même avoir un pattern très étrange, pas du tout automatique, il ne comprenait pas. Il avait du coup quitté le canapé, s'approchant du bout de la guirlandes qui semblait le plus s'agiter avant de la prendre dans ses mains, l'observant de plus prêt avant de... la mettre contre son oreille « Bah alors ma belle, qu'est-ce qui ne va pas ? T'essaye de me dire quelque chose ? Aurais tu appris le morse sans même que je le sache ? » avait-il dit en se marrant, ne prenant pas du tout ce phénomène pour autre chose qu'une curiosité au niveau du courant pour le moment. Puis la regardant de nouveau avec un sourire « Si tu es vivante, clignote trois fois. » pouffant de rire, pas vraiment convaincu qu'elle allait réellement le faire.

Ces jeux de lumière semblent fonctionner. Aaron tend l'oreille alors qu'il lui semble percevoir l'écho d'une voix. Une exclamation soudaine, comme surprise. Ses tribulations ne sont donc pas en vain, et portent leurs fruits. Il réitère ses actions pendant encore quelques minutes, vraiment désireux de se faire entendre du mieux qu'il le peut, piégé ainsi. Il aimerait pouvoir avoir accès à des moyens bien plus pratique, mais cela devra faire l'affaire.

C'est là qu'il l'entend, comme un défi. Si tu es vivante, clignote trois fois. Ma foi. Si tel est ton désir, Seth. Bien heureux de ne plus avoir à courir dans tous les sens, Aaron s'assoit au sol, soulageant ainsi sa cheville. Il se concentre alors sur une seule des ampoules, passant sa main au-dessus d'elle à trois reprises, et priant pour que Seth ne prenne pas à ses jambes à son cou face à un tel phénomène paranormal et ne fuit les lieux pour ne plus jamais y revenir. Aaron n'a rien d'un fantôme. Mais une présence invisible essayant de communiquer avec le monde réel a tout fait pour en faire paniquer plus d'un. Aaron peut déjà apercevoir les yeux écarquillés de Seth, un air incrédule et effrayé sur le visage. En d'autres temps, cela l'aurait fait rougir, de voir qu'il a un tel impact sur le jeune fêtard. Et Dieu que Aaron désire plus que tout apercevoir son visage rien qu'une seule fois. Il l'a trop pris pour acquis. Et le voilà maintenant coincé ici, avec ses souvenirs pour seule compagnie. Et des lampes pour seul moyen de communication. S'il n'était pas lui-même prisonnier d'une autre dimension, Aaron aurait pu rire de la situation, et s'en amuser au même titre que Seth.

Puis, conscient que qui ne tente rien n'a rien, Aaron tente le tout pour le tout, communiquant un message plus que clair et précis : "SOS", en code morse. Se concentrant sur cette même lumière, il donne trois coups brefs, suivis de trois coups longs, à deux reprises. Il ignore même si Seth comprendra son message, ou même s'il en viendra à deviner l'identité de celui qui communique avec lui. Il aimerait pouvoir poser tout un tas de questions, mais avec des lumières pour seul réseau, c'est un casse-têtes sans nom. Aaron ne compte pas s'arrêter là, cependant, et il y parviendra, coûte que coûte. Reste seulement à savoir comment. Mais il a toujours été du genre à improviser plutôt qu'à prévoir sur le long ou court terme.

Seth prenait la chose à la rigolade. Au fond, même si c'était assez amusant, il sentait bien que c'était juste sa guirlande qui était en fin de vie, qu'il allait sans doute devoir la jeter car proche du court circuit. Mais ça faisait du bien de faire le con, de décompresser, il en avait besoin en ce moment. Du coup ouais, il s'était mit à lui parler comme ci elle prenait vie, comme ci elle tentait de communiquer, mais prêt à la débrancher et la mettre de côté pour la jeter quand il aurait fini de tout trier. Pourtant, quand la guirlande se mit à vraiment répondre à sa demande, clignotant trois fois d'une manière bien trop précise pour que ce soit un hasard, c'était simple, Seth avait poussé un hurlement en lâchant la guirlande, reculant tellement qu'il en avait fini par grimper sur le dossier de son canapé. Bordel c'était quoi ça ? Il n'était pas très fier de l'admettre, mais un peu plus il se serait pissé dessus. Et dans l'immédiat il ne savait pas si il devait se sentir heureux que sa mère soit absente pour ne pas avoir entendu ce moment peu glorieux ou au contraire maudire le sort d'être seul avec cette guirlande ensorcelée.

Mais du coup il était là comme un con, collé au mur, la respiration haletante en regardant cette foutue guirlande au sol. Peut être qu'il se foutait trop la pression ? Qu'il était tellement paumé en ce moment qu'il se mettait à imaginer des choses ? Peut être qu'il voulait tellement avoir un contact, un signe de la part des disparus maintenant qu'il avait perdu quelqu'un d'important qu'il commençait à croire au conneries de ceux qui parlait d'un autre lieu, couplé aux comics que Circe adorait tant en secret. Ouais, ouais ouais, ça devait totalement être ça. Alors Seth avait reposé un pied au sol mais voilà que la lumière se remettait à jouer les possédées « Putain mais c'est quoi ce bordel ? » la voix tremblante, l'envie de se barrer en courant le plus loin possible se faisant clairement sentir. Et d'ailleurs... c'était son objectif ! Il était prêt à se taper un sprint vers la porte d'entrée avant de se rendre compte d'un truc qui attira son attention. Ces clignotement... c'était du morse. « Hein ? » fronçant les sourcils, tentant de se rappeler de ce qu'il avait vu puis ce qu'il voyait maintenant pour traduire. Car oui, Seth connaissait le morse, déjà car c'était marrant et utile, surtout pour tricher, mais que son père, poussé par un de ses délires habituel de survie en cas d'Apocalypse, avait jugé qu'il était inacceptable que son fils ne connaisse pas le morse. Mais pour une fois, ce n'était pas un enseignement qui lui avait déplu de la part de son paternel.

« S... O... S... SOS ?! » il avait alors bondit pour totalement retrouver le sol, se rapprochant de la guirlande lumineuse jusqu'à finir à genoux devant « Qui à besoin d'aide ? Où ? Comment ? Qui êtes vous ? » Il était en train de parler à une lampe... à une lampe qui faisait du morse... il devrait trouver ça dingue, impossible, accuser le malin et prendre la fuite ! Mais il était tellement désespéré d'obtenir un message, un signe que possiblement Aaron... il était prêt à accepter tout événement chelou et surnaturel tant que ça lui donnait des réponses.

Aaron est donc parvenu à faire passer son message. Bien. Soit. Sauf qu'il n'a aucune idée de la suite des évènements. Pour ce qu'il en sait, Seth a très bien pu piquer le meilleur sprint de sa vie et déserter les lieux définitivement, laissant Aaron seul avec pour seule compagnie des guirlandes et des vignes partout. Et au fond, il ne lui en voudrait même pas d'être parti. Si les rôles devaient s'inverser ? Aaron aurait fui également. Voir une ampoule prendre vie tel un mauvais remake de Poltergeist, ça a de quoi terrifier tout le monde.  Si bien qu'après cinq minutes sans signe de vie das l'autre dimenson, Aaron pense vraiment avoir fait fuir Seth. Ce qui, en soit, n'est pas la pire qui lui soit arrivé en une semaine depuis son arrivée dans cette dimension dystopique, mais qui reste tout de même une sacrée gifle en plein visage. Avec un peu de chance, Seth appelle un exorciste pour le débarrasser du démon hantant sa maison. Et Aaron peut de nouveau essayer de communiquer avec ce charlatan. C'est comme ça que ça se passe dans les films non ? Sauf que la vie n'a rien d'un film, et que les seuls démons qui existent ont un visage en forme de fleur et une rangée de dents acérée et flippante. Aaron diverge. Il sent la panique monter, et l'anxiété amplifier. Cette dernière ne le quitte jamais vraiment. C'est une présence constante qui se manifeste à des degrés plus ou moins intense au cours de la journée. Et depuis qu'il a débarqué dans ce foutu endroit ? Ses nerfs sont de véritables montagnes russes.

Commençant à désespérer et à se dire que Seth a vraisemblablement pris ses jambes à son cou pour ne plus jamais revenir, Aaron s'apprête à repartir dans l'autre sens, toujours fixé dans son idée de trouver des vivres. Enfin, ça, c'est avant qu'il ne perçoive de nouveaux la voix de Seth, résonnant toujours dans un écho distordu. Trop de questions d'un coup, et Aaron ne sait pas comment y répondre. Ses connaissances en morse ne sont pas des plus poussées, et répondre à chaque question de cette manière serait bien trop chronophage. Si seulement Seth avait une planche ouija, Aaron aurait pu jouer son meilleur rôle d'esprit frappeur à faire bouger la flèche dans tous les sens. Au lieu de quoi, il est condamné à réfléchir à une solution pour communiquer au mieux la situation. Incapable de répondre à toutes les questions, l'adolescent décide de se focaliser sur une seule, faisant cligner l'ampoule dans un rythme effrénée. A-A-R-O-N. Inutile de tourner autour du pot - autant divulguer son identité tout de suite. Et cela incitera sans doute Seth à être bien plus focalisé sur la situation. A-t-on seulement remarqué son absence dans le monde réel ? Son frère et sa soeur l'ont probablement fait, oui. Tout comme pour ses amis. Et puis Seth. Il espère vraiment que Seth l'a remarqué dès le premier jour, et non pas des jours plus tard. Étrangement, savoir que Seth a pu l'ignorer tout ce temps lui est douloureux, quasiment insupportable. Au dernier moment, il décide de rajouter H-E-R-E à son clignement frénétique. Tout pour s'assurer que Seth comprenne le message.

Même si, en l'absence d'un moyen bien plus rapide et pratique, ils risquent de passer des heures à se renvoyer l'ascenseur, sans pour autant parvenir à une conversation claire, précise, et encore moins compréhensible.

Ok, Seth ne savait pas du tout de quoi il venait d'être témoin, mais tout ce dont il était sûr c'était que ce n'était pas normal. Sa guirlande, une guirlande toute simple dont le bute était juste d'illuminer, pas de clignoter ni rien, était en train d'essayer de communiquer avec lui. Et ce n'était pas un soucis de courant ou une quelconque de connerie du genre, non non ! Sa lampe... réagissait à ses paroles... et c'était sans doute ce qu'il y avait de plus inquiétant. Et très franchement Seth avait envie de se barrer, de ne pas finir comme la longue liste des disparus, bouffé par ce qui semblait du coup être une entité surnaturelle. Bon sang, lui qui n'avait jamais voulu croire à toutes ces conneries, il ne lui en avait pas fallu beaucoup pour se convaincre ! Il fallait dire aussi... avec toutes ces rumeurs... Seth avait beau faire semblant de rien, il sentait qu'il y avait un truc chelou, surtout vu comment son père parlait du sujet ou plutôt refusait d'en parler, comme un tabou qu'il ne comprenait pas... Bref, la lumière le faisait flipper et il était temps de se barrer !

Sauf que voilà... une fois lâché, alors qu'il était encore un total état de choc, il avait commencé à reconnaître une tentative de communication, usant du morse pour se faire comprendre. Quoi que soit cette foutue guirlande elle lui demandait de l'aide et merde... il voulait comprendre maintenant ! Car oui il était terrifié... mais il était aussi tellement inquiet, il avait tellement besoin de quelque chose à quoi se rattacher après la récente disparition de Aaron... il était prêt à prendre le risque pour peu que ça puisse lui donner un semblant de réponse sur ce qui lui était arrivé. Alors avant que ce moment ne passe et qu'il ne perde cette opportunité, qu'importe ce qu'elle annonce, il s'était précipité pour répondre, dire qu'il avait entendu et compris et surtout poser des questions. Sa principale étant de savoir qui lui parlait. Et la réponse... à mesure qu'il lisait les lettres à voix haute, son cœur se serra un peu plus, commençant à lâcher des larmes silencieuses une fois en possession du nom complet « Aaron... c'est vraiment toi ? Je... on a eut tellement peur quand on a apprit ta disparition. J'ai cru que... j'ai cru t'avoir perdu. » c'était l'émotion qui parlait, qui lui faisait avouer des choses en soit facilement avouable, mais présentant une affection qu'il n'avait jamais su exprimer.

Reniflant et s'essuyant le coin des yeux, il avait demandé en se penchant vers la guirlande « Mais comment tu... je ne comprend pas trop... comment ça ici ? T'as dans la lumière ? Non c'est stupide... t'es autours, comme un fantome ? » et là second coup droit dans son cœur alors qu'une crainte montait dans son esprit telle une balle de revolver « Est-ce que... est-ce que tu es mort ? » les larmes lui remontant presque immédiatement aux yeux, sa voix tremblante trahissant sa crainte. Mais en voyant les lumières s'agiter à toute vitesse, sa vision embrouiller et le temps que ça prenait, il se rendit tout de même compte que le moyen de communiquer était tout sauf optimal. « Attends attends attends, ça fonctionne pas, j'ai raté des lettres. Je... euuuh... attends tu peux allumer les lumières comme tu veux ? » quand il eut sa réponse, le oui et le non étant encore simple à exprimer, Seth avait commencer à attraper la guirlande. Il s'était mit à l'aligner d'une telle manière au sol que les ampoules étaient presque collées aux autres. Il en avait même branchée une seconde placé de sorte qu'ensembles elles formaient presque un tableau d'ampoule « Ok, tu peux tracer quelque chose là ? » ce serait plus simple pour peu que ça fonctionne.

Épeler les lettres une à une n'est en rien très pratique, ni même très rapide. Et bien qu'il essaie de son mieux pour répondre au mieux aux questions de Seth, force est de constater, que cela ne fonctionne qu'à moitié. Alors, oui, il a déchiffré son message, et connaît déjà l'identité de son interlocuteur. Oui, c'est vraiment en lui, en chair et en os. Et piégé dans une dimension alternative. Impossible de pouvoir lui expliquer tout cela à l'aide d'une lampe toutefois. Et tu me manques. Énormément. Ça aussi, il aimerait pouvoir le dire. Mais qu'Aaron soit dans une autre dimension ou dans le monde réel, ses sentiments resteront à jamais enfouis dans son cœur, pour ne jamais en sortir. Aaron n'est pas dupe, il sait bien de quoi il en retourne. Et ça lui fait peur. Horriblement peur. C'est bien plus simple de ne rien avouer, de prétendre comme si de rien n'était. Ces saloperies de créatures pourraient bien avoir raison de lui et l'achever avant même qu'il ne se l'avoue à vous-même, de toute manière. Et au fond, n'est-ce pas là le comble de l'ironie ? Cet univers alternatif est dangereux, soit, mais Hawkins semble parfois bien plus hostile, avec ses intolérances. Et c'est bien les carcans de la société qui risque d'avoir sa peau s'il parvient à sortir de là.

Il sait que Seth a beaucoup de questions, trop pour qu'il puisse toutes y répondre. Du moins, pas tout de suite, et surtout pas dans ces conditions. Tu es mort ? Bien qu'il ne puisse le voir, Aaron peut presque entendre les larmes de son ami, tant sa voix est emplie d'émotions. Et là encore, ce n'est pas l'envie de le réconforter qui lui manque. Il devra se contenter de le réconforter par biais de lumière interdimensionnelle - ce qu'il s'empresse de faire, en faisant clignoter les ampoules encore et encore. Il est bien vivant. Mais le message ne parvient pas à Seth, et Aaron ne peut s'empêcher de soupirer fortement. Saloperies de lampes. Saloperie de monde alternatif. Alors, il répond par l'affirmatif suite à la question de Seth, un sourcil arqué, quelque peu curieux de son plan d'approche quant à la problématique à laquelle ils font face.

Il n'a pas à attendre longtemps, constatant qu'une lumière jusqu'alors invisible grandit à vue d'oeil face à lui. Tracer quelque chose. Comme sur un tableau. Géant et quelque peu personnalisé, mais le principe reste le même. Aaron se concentre, essayant de se remémorer toutes les interrogations de Seth. Premièrement.

Je suis vivant.

Et alors qu'il trace les lettres, celles-ci s'illuminent à mesure qu'il rédige son message, sous ses yeux ébahis. Si ça ressemble à ça de son côté, il peut déjà imaginer le visage de Seth dans le monde réel.

Pas dans la lumière.

Et Aaron ne peut s'empêcher de sourire devant une telle supposition. Mais la situation semble déjà assez improbable pour qu'il lui pardonne.

Je suis... univers alternatif ?

Car, au fond, lui-même ignore la réponse exacte à cette question. C'est sa théorie, oui. Mais est-ce seulement la bonne ? Il peut être piégé dans le laboratoire d'un scientifique fou, toujours endormi, mais plongé dans un cauchemar sans fin. Il est bien sur Terre, c'est bien sa seule certitude. À moins que les aliens se soient amusés à recréer Hawkins au mètre carré précis. Il en doute. Et il commence à divaguer et à partir trop loin dans ses théories foireuses. Concentration.

Et bien qu'il voudrait rassurer Seth le plus possible, cela lui est impossible. Pas s'il veut qu'on prenne la situation au sérieux. Pas s'il veut sortir d'ici. Et Aaron n'a jamais réussi à mentir à Seth de toute manière.

Danger.
Air toxique. Monstres.

Inutile de tourner autour du pot pendant vingt ans. La vérité est toute simple : Aaron se fait poursuivre nuit et jour (ou juste nuit en fait, le jour semble ne pas être la bienvenue par ici). Et ses forces s'amenuisent au même titre que ses vivres, ses poumons brûlant au contact de l'air toxique et de cette cendre qui paraît infinie.

Trouve portail.

Si bien même il y a un portail en premier lieu. Aaron en a aperçu un, il y a quelques jours. Mais celui-ci s'est refermé bien avant qu'il ait le temps de s'en approche et encore moins de le franchir. Et envoyer Seth sur une mission suicidaire est loin d'être un plan solide et sensé, il en a bien conscience.

Très franchement Seth serait bien incapable d'expliquer ce qu'il ressentait en ce moment même. C'était un chaos d'émotions totalement contradictoire qui se passait dans sa tête actuellement, une tête qui tentait encore de comprendre ce qui se passait en plus. Car entre la peur, l'incrédulité, la joie aussi d'obtenir des nouvelles de Aaron et toutes les questions qui se bousculaient... c'était à se demander comment il arrivait à aligner deux pensées cohérentes. Pourtant, par il ne savait trop quel miracle, Seth avait été capable d'avoir une idée assez « lumineuse » pour le coup afin de faciliter la communication. En alignant et pacquant les guirlandes il avait réussit à presque créer un tableau lumineux sur lequel Aaron pourrait tracer ses lettres directement. Mais tout de même... comment cette situation était-elle seulement possible ? Dans tous les cas, terrifié que Aaron n'ait rejoint l'au delà, en le voyant réécrire qu'il était vivant Seth n'avait juste pas pu se retenir, il avait lâché un sanglot, un énorme sanglot que l'autre pourrait peut être capter, ou qu'il soit, tellement il était soulagé de cette nouvelle « Mon dieu merci. » Seth faisant rarement appel au seigneur, ayant toujours eut un peu peur de se faire foudroyer étant donner ce qu'il était. Mais dans des moments de crises comme ça, l'éducation bien religieuse de ses parents avait tendance à ressortir un peu.

La suite fut cependant plus perturbante, Seth fronçant les sourcils « Comment ça un univers alternatif, qu'est-ce que tu veux dire ? » genre leur monde mais pas tout à fait ? Comme dans les comics de Circe ? Putain il n'y connaissait rien à tout ça lui... C'était dans ces moments là qu'il aurait bien eut besoin des lumières de sa camarade. Mais son sang se glaça aux mots suivants, à tous ces dangers imminents qui semblaient guetter Aaron « Des... des monstres ?! » il avait entendu des rumeurs à Hawkins à ce propos... « Mais... mais... mais t'es en sécurité là ? Co... comment je peux t'aider ?! » mais la réponse ne tarda pas, son camarade étant déjà en train d'écrire à ce proposer « O... ok ! Ouais ! Je... je vais faire ça. Mais... euuuh... à quoi ça ressemble ? Et co... comment ça s'ouvre et se trouve ? » il se doutait bien que si Aaron savait, il ne serait pas coincé, mais là c'était la panique qui parlait. Surtout que ce pauvre Aaron ne pouvait pas vraiment se permettre de monologue, il ne pouvait qu'écrire lettre par lettre. « Je te promet que je ferais tout mon possible pour te faire sortir de là. Mais meurt pas, hein ? Je veux pas que tu meurs... Mais euuuh... comment je ferais pour te dire si je trouve quelque chose ? Tu... tu vas rester ici ? » et c'était où ici pour lui ?

Il lui semble entendre des sanglots, bien que distants, déformés. Aaron ne sait comment réagir. De là où il se trouve, il peut difficilement réconforter Seth, bien qu'il le voudrait. Mais il est également conscient que s'il se trouvait dans le monde réel, il n'en ferait rien. Réputation de mec blasé et véritable poker face perfectionnée avec les années, Aaron joue de cette apparence détachée, imperturbable. Tout pour camoufler cette peur qui le bouffe de l'intérieur - biphobie reniée, Aaron n'a jamais su accepter cette part de lui-même. Et le monde non plus ne semble en aucun cas prêt à l'accueillir à bras ouverts pour cette différence, cette anomalie. S'il a conscience de ses sentiments, Aaron a tout vite fait de les enterrer six pieds sous terre, là où il peut leur marcher dessus et les écraser. Déni qui le tue à petit feu. Si le monde à l'envers, son atmosphère toxique et ses créatures aux dents acérées ne le tue pas avant, la société le fera. Alors Aaron se force à rester de marbre une fois de plus, bien que les larmes menacent de perler de ses yeux - personne ne peut l'entendre ici, si ce n'est lui-même.

Aaron concentre de nouveau son attention sur la situation, partagé entre amusement et exaspération devant le flot de questions constant de Seth. Il secoue la tête légèrement avant d'expliquer, du mieux qu'il le peut. Hawkins, mais plus sombre. Personne. Seul. Il y en a peut-être d'autres, des survivants, comme lui. Mais jusqu'à présent, sa seule compagnie est bien la sienne. Seth a certainement du mal à se représenter la réalité qu'Aaron lui dépeint. Après tout, à moins de vivre une telle situation, c'est difficile de l'imaginer. En sécurité, pour l'instant. Inutile de mentir ou de minimiser la dure réalité : Aaron n'est en sécurité que partiellement, toujours sur le qui-vive, même en dormant. Le danger ne connait pas le repos, et il s'invite à toute heure du jour ou de la nuit. Enfin, au vu des circonstances, plutôt de la nuit constante. Pénombre étouffante qui pèse sur le moral. Si Aaron parvient à sortir d'ici, c'est à un fantôme qu'il finirait par ressembler, après tant de temps passé loin du soleil et de toute source de lumière.

Seth semble bien déterminé à suivre ses conseils et à trouver un portail. Et si Aaron lui est éternellement reconnaissant (de ne pas avoir fui ? de continuer à discuter avec lui ? d'être là, tout simplement.), il sait aussi que partir à la recherche d'un portail vers un univers alternatif hostile est... incroyablement stupide. Mais c'est sa propre faute pour avoir lancé l'idée en premier lieu. N'y va pas seul. Brillant. Qui va le croire et le suivre dans une mission suicidaire ? T'as vraiment des idées à la con, Aaron. Mais soit. Portails entourés de vignes. Au sol. Sur les murs. Rayonnent rouge. Décrire un concept pareil est un véritable challenge, et Aaron n'a jamais été doué pour les explications. Mais c'est bien là tout ce qui lui vient à l'esprit. Et puis, en général, les portails sont difficiles à manquer : ils dénotent facilement avec le reste du décor. Quant à comment les ouvrir ? Il n'en aucune idée. Ces trucs-là apparaissent et disparaissent en un claquement de doigts. Mais Seth ne se démonte pas, et Aaron esquisse un sourire. Malgré la peur, l'appréhension et l'incompréhension, le fêtard semble tout aussi déterminé et engagé que pour organiser une soirée. Bien qu'en l'occurrence, les choses ne se termineront nullement par une gueule de bois. Quoique... c'est tout comme, en fin de compte. Je promets rien. Là encore, inutile de tourner autour du pot : Aaron est en danger constant, et la mort paraît le suivre à la trace. Mais je compte bien sortir de là vivant. Malgré le déni et la peur, Aaron souhaite revoir le visage de Seth. Pour le graver une fois pour toute dans sa mémoire. Entendre sa voix à nouveau, pas un semblant d'écho. Et aller à ses soirées qu'il jure apprécier sans pourtant s'y plaire. Seulement pour faire plaisir à son hôte. Je bouge sans arrêt. Partout et nulle part à la fois. Danger. Résumé très simple de la situation - il n'y a aucun endroit de vraiment sauf, ici-bas. RDV ici dans une semaine. À la même heure. C'est le plus simple. Aaron peut bien faire l'effort de s'aventurer hors de la bibliothèque pendant quelques heures. Il doute fortement que la bibliothécaire laisse Seth faire ses jeux de lumière dans le monde réel, après tout.

Aaron écrivait si vite. Parfois tellement que les lampes n'avaient pas fini de s'éteindre qu'une nouvelle lettre commençait déjà a être tracée. Pourtant même ainsi la communication se faisait lente et fastidieuse tandis que Seth lui se sentait totalement impuissant. Cette situation était juste totalement folle, incompréhensible et semblable à rien de ce qu'il avait connu. Il n'était même pas sûr encore de totalement comprendre cette situation et à dire vrai... certains détails lui paraissaient toujours aussi insensés, des conneries inventés par des esprits fertiles qui lui faisaient une blague. Au final la seule raison pour laquelle il était encore là et était prêt à accepter l'impossible c'était uniquement car Aaron y était lié et qu'il avait besoin de se raccrocher à quelque chose à l'heure actuelle. Seulement comment interpréter toutes ces informations qu'il lui donnait ? Un Hawkins en plus sombre et avec personne ? Des sortes de Limbes ? Rah le surnaturel n'était vraiment pas son domaine de prédilection... il était vrai qu'il avait commencé à douter sur cet autre monde dont certains parlaient, surtout au vu des réaction de son père qui tentait de faire taire le sujet en le faisant passer pour ridicule avec un peu trop de véhémence, mais de là à s'y retrouver confronté ? Il aurait besoin d'aide... clairement... mais comment la réclamer sans passer pour un fou ou se vendre sur son intérêt pour Aaron ? Pour l'instant il s'était contenté de répéter « Pour l'instant... » d'un air bien peu rassuré, n'aimant pas le fait que cette sécurité ne soit qu'éphémère et que son retour ne se ferait sans doute pas assez vite pour lui éviter de passer plus de temps là bas.

En tout cas il comptait bien se démener pour l'aider à sortir de là, pour trouver un de ces fameux portails et le sortir de son enfer. Même si il n'avait absolument aucune idée de comment il allait gérer la situation ! Par contre ne pas y aller seul... il était marrant... on en revenait au problème précédent : à qui pourrait-il parler de tout ça sans qu'on le prenne pour un fou ou qu'on ne comprenne ses sentiments pour l'autre garçon « Je.... euuuh... vais faire mon possible pour ne pas être seul ? » la petite faiblesse dans sa voix à la fin trahissant le fait qu'il n'était pas certain de réussir à trouver quelqu'un. Pourtant il aimerait en parler n'en serait-ce qu'à Circe, elle comprendrait toutes ces choses là bien mieux que lui elle. Mais serait-elle prête à l'aider à sauver un garçon dont elle ne se souvenait même pas et traînant avec ce groupe qu'elle détestait ? C'était là une toute autre histoire... même si il craignait de ne pas arriver à quoi que ce soit sans elle de toute manière. « D'accord ! C'est noté ! C'est... c'est... mais pourquoi t'as passé un truc pareil sérieux ? » car décrit comme ça ça ne semblait pas vraiment être la chose la plus accueillante au monde. Mais il se doutait bien que le garçon devait avoir ses raisons. Il avait donc secoué la tête avant de dire « Désolé... » ne voulant pas juger. C'était juste... si particulier tout ça. « T'as intérêt à sortir vivant ! Je sais pas ce que je ferais si tu... » les derniers mots ne sortirent pas. Il s'était pincé les lèvres, s'était rendu compte de ce qu'il avait été sur le point de dire et pas encore capable d'assumer ce genre d'aveux. « Ne meurs pas. » car non vraiment il ne le supporterait pas. En tout cas la situation allait être compliquée, car vraiment si ces portails étaient rares et ne restaient pas ouvert, ce qu'il devinait sinon Aaron serait revenu, alors comment être certain qu'avec un rendez vous toutes les semaines ils ne rateraient pas des opportunités ? « Je... ok... mais je pense qu'il faudra qu'on les fasse plus rapprocher. Une semaine c'est long si jamais je découvre des trucs entre temps mais... enfin ça dépend d'à quel point c'est dangereux pour toi de venir ici, on fera ce qui est le mieux pour toi ! Déjà ok, pour la prochaine ici dans une semaine. Ça... ça me laissera le temps de glaner des infos. » et en même temps il était terrifié à l'idée de ne plus voir ses lumières là, il ne voulait pas le laisser ni que lui le laisse « Aaron je... » je quoi ? « Prend soins de toi, ok ? Je vais te sortir de là, je te le promet. »