Lorsque Romeo reprend la ville avec cette pointe d'émerveillement dans la voix, Circe a un petit sourire et hoche de la tête avec une certaine force, il faut dire que ça lui met des paillettes dans les yeux de repenser à ce voyage. "C'était magnifique, oui, je suis tombée amoureuse de cette ville. Mais pas autant que New-York." Elle rajoute doucement, parce que ça restera sa ville préférée. Mais oui, l'avant-première de la comédie musicale l'avait amenée en France grâce à la position de sa mère à ce moment-là. Elle darde ses prunelles sur le visage de Romeo ensuite et se retient de rire quand il ne semble pas connaître l'oeuvre dont elle parle, le personnage, mais avance que ça doit être l'un des meilleurs rôles. Circe reste un peu silencieuse un instant, pesant le pour et le contre. "Disons que oui, l'oeuvre est divisé en deux parties, et dans la première partie il y a un rôle aussi important, mais elle est moins présente sur la durée, donc clairement Eponine est un bon choix." Elle affirme en hochant de la tête. Son regard se fait brillant quand Romeo dit qu'elle a toutes ses chances et elle hoche de la tête, le regard posé sur le mur face à elle en s'imaginant déjà sur les planches de Broadway, mais il y a juste un petit soucis. "Ca veux dire aller à New-York le plus rapidement possible aussi, parce que c'est pas à Hawkins que je vais décrocher le rôle." Elle assure dans un petit soupir.
Ils se lancent ensuite dans leur rôle respectif, pour pouvoir se mettre à chanter et lipsyncher, et le résultat est pas trop mal, au point où Circe se retrouve à applaudir même avant de regarder Romeo venir vers elle sur le canapé. Evidemment, elle ne peut pas s'empêcher de lui rappeler que c'était elle seule qu'elle voyait sur les planches, pas à se cacher derrière quelqu'un, elle voulait que son nom brille. "Oui, Eponine, entre autres." Parce qu'elle voit d'autres rôles lui convenir aussi, ça ne fait aucun doute. Romeo tente d'expliquer quelque chose et Circe hausse un sourcil en entendant ça avant de soupirer un petit peu, elle ne sait pas trop quoi lui proposer, ça la laisse toujours dans l'ombre et ça ne l'intéresse pas trop. "Fais ça avec de la musique juste ? Enfin clairement ce n'est pas mon objectif à moi, je suis désolé. Mais on pourra le faire ici si tu veux, de temps en temps, quand mon emploi du temps ne sera pas trop chargé." Oui parce qu'elle est débordée là.
Romeo se rétame à ses côtés mais elle se moque pas, vraiment, sa chute à elle était plus nulle encore et ses genoux lui font encore mal. "Je sais pas, t'avais l'air de penser à quelque chose." Elle note en venant lui tapoter doucement l'épaule quand il se retrouve sur le canapé du coup, l'air de dire que ça va aller. Circe veut bien partager son moment de honte du coup, pour que Romeo ne se sente pas trop mal, et est un peu embarrassée quand il lui dit que c'était dangereux de lire en marchant. "Oui j'ai vu." Et encore plus lorsqu'il lui demande ce qu'elle était en train de lire. Un air ennuyé se peint sur le visage de la poupée quand Romeo reprend sa question, elle retient un long soupir parce que bon, elle sait qu'il sait, et c'est ridicule. Elle tire juste le comics de Captain America de derrière le coussin où elle l'avait caché et le lui tend. Elle est un peu plus surprise quand il continue à lui poser des questions et observe Romeo. "Je... j'en sais rien ? Je ne connais pas assez ton père pour ça." Elle explique avant de hausser une épaule. "Mais ma mère, en revanche, elle trouverait ça normal. Je t'ai dis, Broadway c'est quand même plus ouvert sur le sujet. Mais si toi ça te fais plaisir..." Circe remarque en se mordillant un peu la lèvre, songeuse. Elle hoche de la tête ensuite avec un léger sourire quand il est question de New-York et du conseil qu'elle lui a donné, visiblement ça commence à rentrer un peu. "C'est exactement ça, t'as tout compris. Garde-le en tête maintenant." Elle propose dans un sourire.

Son imagination lui vendait peut-être une vie qui était plus merveilleuse que la réalité, mais les aventures de Circe et sa mère à New York avaient de quoi lui mettre des paillettes dans les yeux sans moindre mal. Il rêvait de cette vie-là aussi, Romeo, il s’émerveillait de ce que lui racontait sa nouvelle soeur un peu plus à chaque anecdote en essayant de se projeter une telle vie pour lui aussi sans que rien ne soit réellement concret. Et il se doutait bien que tout n’avait pas été aussi extraordinaire, seulement pour l’instant il ne voulait pas tellement y penser et rien ne pouvait atteindre le niveau de médiocrité que Hawkins de toute manière. Il sourit en l’entendant parler de Paris pour l’avant-première d’un musical tiré d’une œuvre qu’il ne connaissait absolument pas, et hocha de la tête avec sérieux comme pour marquer les images rêvées qui se multipliaient dans son esprit en même temps. “Je te crois sur parole.”, affirma-t-il sur un ton légèrement triste. Peut-être qu’il sentait qu’il n’arriverait jamais à partir là-bas pour vivre de sa passion, ou peut-être qu’il se retenait par peur de ne pas réussir après des années à avoir planifié ses objectifs. Aucune idée. “Je te crois.” Il répétait une deuxième fois, bien conscient de son manque de connaissance sur le sujet pour savoir quel rôle était le plus important à jouer. “Je me renseignerai sur l’histoire avant de te voir sur scène.”, se mit-il à promettre dans un sourire léger, bien loin de s’imaginer la taille du livre en question. Non qu’il n’aime pas la lecture après, mais ce n’était pas la personne la plus rapide pour terminer les œuvres exigées à l’époque du lycée donc autant dire qu’il devrait s’y prendre plusieurs mois en avance pour réussir à lire 1630 pages de réalisme français. “Tu n’as que le spectacle de théâtre de fin d’année à Hawkins.”, qu’il répondit d’une voix lasse, qui montrait clairement qu’il comprenait que la carrière de la brune n’irait pas se faire au milieu de l’Indiana. Et son ambition l’inspirait, même s’il n’arrivait pas tellement à la recopier entièrement pour lui-même. Une question de manque d’assurance sans doute, parce qu’il faisait tout dans son coin sans avoir de retour de personne sur son travail par peur de se faire juger trop négativement par son père. Et c’était stupide, il finissait par le comprendre.
Leur duo lipsync/chant s’enchaîna ensuite avec un certain naturel auquel il ne se serait jamais attendu, mais qui lui avait fait plaisir. Il aimait bien se mettre en scène, et la voix de Circe complimentait chaque parole qui sortait de sa bouche sans qu’elle ait besoin d’en faire des tonnes. Il sourit une nouvelle fois devant l’ambition de sa petite sœur, après avoir manqué de se tromper sur le nom du rôle qu’elle voulait, et il hocha ensuite de la tête. “Je vois déjà les affiches partout dans New York avec ta tête sur Times Square.”, qu’il lâcha dans une sincérité absolue. Lui par contre, il pourrait juste exceller sur du lipsync sur de la musique sans être certain que ce ne soit une activité possible. “J’ai déjà une certaine expérience avec Madonna et Bowie, mais je ne pense pas que ce soit une grande surprise.” Il avouait, en se rendant peut-être enfin compte qu’il était le seul à se restreindre autant dans ce qu’il aimait faire au final. “Mais on pourra faire ça, oui, j’aimerais bien.” Ce serait un moment sans prise de tête entre eux, et il en avait bien besoin.
Puis il n’avait pas fallu de grand-chose pour que le brun se prenne les pieds dans le pouf, perdant le fil de ce qu’il racontait sur le moment. “Je crois que je m’imaginais en train de…faire ça.” Et par faire ça, il parlait du lipsync bien évidemment. Il secoua un peu la tête l’air de montrer que c’était une idée stupide par contre, et il sourit un peu à la brune en sentant sa main sur son épaule pour ensuite lui poser des questions sur sa lecture. Le visage de la plus jeune montrait bien qu’elle n’assumait pas entièrement, mais ce n’était clairement pas lui qui allait la juger et il fut presque honoré de la voir sortir le comics de sa cachette après un temps d’hésitation marqué par les traits de son visage. “Oh.” L’exclamation montrait toute l’étendue de sa surprise, non pas à cause de Captain America mais plus à cause de la confiance qu’elle lui accordait. Et encore une fois…c’était un peu stupide, mais il faisait de son mieux. “C’est cool, je l’aime bien avec son…euh…ami.”, qu’il vint confier, en se perdant clairement dans l'appellation de cette relation entre eux. Ce n’était pas un expert en comics après, mais il avait les grandes lignes et n’avait rien contre. Et en tout cas, cette relation so not straight avait eu le don de le faire enchainer sur le maquillage encore présent sur sa figure, lui rappelant que son père ne serait peut-être pas à l’aise avec l’idée. Il entendait ce qu’on faisait des personnes comme lui, il voyait bien que ce n’était pas accepté, et n’était même pas prêt de se voir comme en faisant partie. Mais…sa question montrait peut-être qu’il savait dans le fond, et qu’il s’inquiétait de ce qui pourrait lui arriver auprès de son père. Il avait certes une meilleure ouverture d’esprit depuis l’arrivée de la mère de Circe mais il n’y avait aucun moyen d’être sûr non plus. La réponse de Circe l’aida un peu, sans qu’il ne sache vraiment quoi répondre tout de suite. “Je dois vivre pour moi, ouais.” Il finissait la phrase de la jeune fille dans un sourire un peu triste, pour conclure sur le mantra qu’elle lui avait balancé juste avant. “Je vais essayer.” Une promesse qu’il faisait aussi bien à sa sœur qu’à lui-même. “On verra bien quand ils rentreront alors.”, qu’il conclut dans un sourire plus confiant, avec l’estomac qui se tordait quand même un peu dans tous les sens. “Merci.” Pour le moment, pour la confiance qu’elle lui donnait, et pour son acceptation surtout. "Tu veux aller manger dehors tout à l'heure?" Pourquoi pas.