1) Laura vient d’une famille de militaire de père en fils. Son père aurait voulu un fils mais fut tout de même heureux en apprenant sa naissance. Elle est l’unique enfant de la famille, son père ayant dû partir pour le Vietnam peu de temps après sa naissance. Elle est née à Hawkins et c’est donc sa mère qui l’éleva seule pendant des années, aidée par ses propres parents.

2) Toute son enfance, la plupart de ses contacts avec son père se faisaient par l’intermédiaire de lettres où il lui disait que tout allait bien et qu’il rentrerait bientôt. Cependant la guerre s’éternisa, et la jeune fille vivait avec la peur de ne jamais voir revenir celui qu’elle considérait à cette époque comme un héros.

3) Très vite, le climat anti-guerre s’installa un peu partout, la jeune fille fut souvent prise à parti par ses camarades qui disaient que son père était un meurtrier, qu’il ferait mieux de ne pas revenir… Autant de mots blessants auxquels elle répondait souvent avec les poings, ne se laissant pas faire. Cependant l’image qu’elle se faisait des soldats était esquintée et, bien qu’elle comprenait que son père n’avait pas le choix, elle ne pouvait que souhaiter, elle aussi, la fin de cette Guerre qui l’éloignait de sa famille.

4) Sa mère étant Sage-femme, elle essaya d’influencer sa fille pour qu’elle suive un cursus dans le domaine médicale, espérant en faire une médecin ou une infirmière. Si quelques années auparavant, la petite Laura disait à tout va qu’elle voulait faire comme son père, ses ambitions avaient changé, son regard se pointant bien plus vers la Police que le corps armé. Cette idée lui était venue en se disant qu’il valait mieux protéger les personnes autour d’elle plutôt que d’aller tuer des gens qu’elle ne connaissait pas dans des pays où elle n’avait jamais mis les pieds. Bien que sa mère essaya de lui sortir cette idée de la tête, c’était peine perdue.

5) En 1975, les soldats Américains revinrent de leur guerre qui s’était arrêtée sur une défaite et de nombreux bains de sang. Lorsque son père fut de retour à la maison, elle ne reconnut pas celui avec lequel elle avait eu de longues correspondances épistolaires. Froid, distant, l’homme se plongeait rapidement dans l’alcool quand il ne se mettait pas à hurler en pleine nuit où à avoir des excès de violence. Malgré cela, jamais il ne tapa sur sa femme ou sa fille préférant passer ses crises sur des murs ou des meubles. Bien que l’intention soit présente, ce climat était loin d’être des plus propices à une bonne entente. L’admiration que Laura avait envers lui se transforma peu à peu en peur, ce qui la poussa à ne jamais essayer de le contrarier pour éviter de possibles représailles, ne sachant pas jusqu’où son père serait capable d’aller lors d’une de ses crises.

6) Bonne élève, elle avait beaucoup d’opportunités, elle prenait quelques cours de chant et jouait de la guitare sèche, ayant possiblement un avenir dans le domaine artistique mais elle n’en fit qu’un hobby et un moyen pour elle de s’entourer plus facilement de proches. C’est à cette époque qu’elle commença à avoir des relations « amoureuses ». Ses relations furent toutes courtes et aucune ne semblait vraiment l’impacter. Elle avait l’impression de jouer un jeu tout simplement pour faire comme les autres et ne comprenait pas vraiment ce que ses amies trouvaient aux athlètes du Lycée qu’elle finissait souvent par envoyer balader quand elle les considérait trop collant, ce qui était bien différent lorsque d’autres filles venaient lui faire des compliments. Mettant cela sur le compte de la gêne sur le coup, elle ne chercha pas plus loin, voulant éviter de toute façon d’avoir une discussion à ce propos avec ses parents.

7) Si son père se calma peu à peu avec les années, son addiction à l’alcool, elle, ne semblait pas vraiment s’améliorer, se saoulant souvent le soir pour dormir sans faire de cauchemars. Sans violence physiques, c’était lors de ces moments qu’il pouvait sortir des phrases assez assassines et d’une autre époque à sa fille, lui disant qu’il ne comprenait pas pourquoi elle voulait à tout prix travailler dans les forces de l’ordre et pas plutôt comme professeure ou tout simplement se trouver un mari parce que les femmes n’étaient pas faites pour l’uniforme. D’autres propos fusèrent auxquelles elle ne répondit pas mais qui lui confirmèrent qu’elle ferait mieux de laisser de possibles doutes bien au loin de son esprit.

8 ) Une fois ses années de Lycée finit, elle se trouva un petit travaille de serveuse le temps de pouvoir se payer elle-même son premier véhicule et ses études à l’académie de Police. S’étant entraînée pour cela toute sa vie, elle sortit de là la tête haute, première de sa promotion. Pourtant les réflexions misogynes étaient assez courantes à son égard, réflexions qu’elle fit souvent taire lors des exercices d’auto-défense et de tir. Elle trouvait cela plutôt amusant de forcer un peu sur les clés de bras qu’elle faisait à ceux qui lui disait qu’une « poulette » comme elle serait plus à sa place dans un magazine playboy que dans un commissariat.

9) Elle eut la chance d’être placée dans sa ville de naissance et y pris ses marques. Les débuts furent assez compliqués, beaucoup d’anciens habitants voyant encore en elle la jeune étudiante amusante et un peu sauvage, oubliant son nouveau statut d’agent de Police. Elle faisait cependant son travail et espérait par ce biais montrer à son père qu’il n’avait aucune raison de ne pas croire en elle, mais aussi qu’elle avait sa place là où elle voulait être.

10) Les disparitions à Hawkins semblaient pour elle être une opportunité en or pour se faire un nom et prouver sa valeur au-delà de son jeune âge. Bien qu’elle eut préféré que cela n’arrive pas, elle sauta très vite sur l’affaire en espérant élucider ce mystère. Pour elle, cette théorie des fugues ne collait pas avec le nombre de personnes disparues et surtout leurs âges trop différents les uns des autres. De plus, des dépositions parlant de choses étranges aux abords des bois non loin de Hawkins et des rumeurs que beaucoup semblaient balayer d’un revers de la main lui semblaient être des pistes à suivre. Bien qu’elle ne soit pas superstitieuse, elle était assez maligne pour se dire que toute rumeur peut trouver source dans une vision erronée d’un fait réel, après tout.