Tu te souviens parfaitement de la première fois où tu as poussé la porte de ce manoir. Tu n'étais pas prisonnière depuis très longtemps, tu étais encore à la recherche d'une porte de sortie, encore seule dans cette version de la ville dont les images vont te hanter durant des années. Le manoir Manson. Tu connais son nom, tout la ville le connait puisqu'il appartient à la même famille depuis des générations mais c'est tout ce que tu sais de lui. Tu ne connais rien de ses habitants dont tu imaginais la ville à des années lumière de la tienne. Le beau manoir face au mobil-home, ce n'était pas difficile à imaginer alors tu avais osé. Tu avais poussé la porte et tu avais visité, ton arme toujours à porté de main. Un détail qui t'amuse dès que tu croises un miroir, toi qui les déteste, voilà plus d'un mois que tu ne l'as quittes plus. Tu n'avais fait quelques pas dans la maison quand tu avais entendu une mélodie, facile à reconnaitre pour la fan de Queen que tu étais mais ce n'était pas juste une mélodie, elle était semblable et différente à la fois. Et elle avait attiré ta curiosité jusqu'à une chambre, celle d'un garçon -il y a des indices qui ne trompent pas- et sans trop savoir pourquoi, tu te sentais en sécurité dans cette chambre, avec cette musique à peine audible. C'était pour cela que tu y revenais souvent, pour tenter t'entendre de nouveau la musique, de ressentir de nouveau ce sentiment. Aujourd'hui était un jour de chance, un jour de courage aussi. Avec le temps, on remarque des choses, des fragilités indépendante de l'être humain, des connexions qui pourraient peut-être liés les deux mondes ? Tu ne sais pas, tu t'installes sur le lit, chantonnant les paroles puis à la fin de la chanson, tu approches ta main de la lampe de chevet, elle clignote de ton côté du miroir. Mais est-ce qu'elle clignote du sien ?