○ Bonnie a grandie dans un des mobil-homes de Junkyard avec ses parents. Dans une famille très pauvre mais dans un couple heureux, un couple amoureux et détesté par sa propre famille. Et pour cause, sa mère vient d’une famille riche de la vile, c’était une femme promise à un beau mariage, un bel avenir et une de ses fameuses maisons blanches avec la clôture assortie alors que lui.. Lui, c’était le contraire, l’opposé parfait. Lui, il serrait les dents face aux coups de son paternel animé par un amour inconditionnel pour le whisky depuis sa plus tendre enfance, depuis que sa mère avait pris la poudre d’escampette avec son dealer un beau matin. Autrement dit, elle était la belle et lui le clochard. Mais même si il ne savait ce que c’était d’avoir un père, quand Bonnie est née, c’était comme une évidence. Ce petit bébé, cette petite chose si fragile, il n’a jamais eu l’envie d’y poser violemment sa main. Bien au contraire, il l’a protège sa princesse.

○ Bonnie à treize ans, elle souffle ses bougies le sourire aux lèvres. Comme chaque année, c’est maman qui a préparé le gâteau. Un gâteau au chocolat bien sûr, son préféré. Elle le mange sans deviner que c’était la dernière fois qu’elle y gouterait. Sans deviner que ce modeste anniversaire serait le dernier, le plus précieux. Trois mois plus tard, sa mère les quittait. Emporté par la maladie. Une maladie qui aurait pu se soigner, une vie qui aurait pu être sauvé mais la famille n’en avait pas les moyens alors la mère a gardé le secret, préférant profiter de chaque seconde plutôt que de regarder sa fille la pleurer et son mari se tuer à la tâche. Un lourd secret qu’elle n’aurait finalement eu a gardé que trois mois.

○ L’argent ne coule pas à flot chez les Hentley, les fins de mois sont difficiles alors elle se tait Bonnie. Elle ne parle pas des enfants qui l’a bouscule, de ceux qui se moquent de ses cheveux couleurs de feu ou de ses vêtements parfois trouvées. On l’appelle la pouilleuse. Elle encaisse en silence, comme si les mots passaient en dessus de sa tête comme si rien ne pouvait l’atteindre, surtout pas eux. Elle a vécu bien pire, Bonnie, c’est ce qu’elle se dit. Après tout l’école, ce n’est que quelques années dans une vie, elle aura bien le temps de se venger plus tard, quand elle sera quelqu’un alors qu’eux ne seront personne. Parce qu’elle des rêves Bonnie, elle veut devenir médecin. Elle veut sauver le monde, sauver les femmes comme sa mère. Au grand jamais, elle ne veut voir une enfant pleurée comme elle a pu le faire, pas pour une question d’argent.

○ Elle a toujours été une excellente élève, lycéenne jonglant entre les A et un petit travail d’accueil aux vidéos-club, passionnée de films, elle prend plaisir à en parler avec ses clients, tout en ayant l’opportunité de les emprunter gratuitement. Oui, elle n’a pas beaucoup d’amis Bonnie mais étrangement, elle le vit très bien. Elle n’a jamais rêvé d’être la fille qu’on remarque, celle qu’on fait semblant d’apprécier. Alors c’est sans grande surprise qu’elle réussit et devient majeur de sa promotion, obtenant avec cela une bourse qui lui payait une grande partie de ses études. C’est pour cela qu’elle a quitté la ville pour rejoindre Chicago durant quelques années.

○ Tu termines tes études en 1953 et malgré ta possibilité de travailler dans l’hôpital de Chicago, tu refuses et tu décides de rentrer à Hawkins. Malgré tes heures au téléphone avec lui, tu sens la solitude de ton père et puis, tu dois bien avouer que tu n’es pas fait pour la grande ville. Le rythme est trop soutenue, tout vas trop vite pour elle. Elle retourne donc dans sa petite chambre de Junkyard, et rapidement, elle trouve un poste d’infirmière dans le cabinet de la ville.

○ C’était un soir d’hiver, un soir froid comme Hawkins les connait bien. Elle attendait son père qui ne rentrait pas, il était de garde alors au départ, elle ne s’inquiétait pas et puis, le temps filait de plus en plus. L’inquiétude l’a gagné et elle a décidée d’affronter la nuit pour le rejoindre au poste. Elle marchait tranquillement sur le bord de la route quand elle avait aperçu sa voiture de patrouille sur le côté. Elle avait ensuite entendu un bruit, un bruit qu’elle avait pris pour un appel aux secours. Un bruit qui l’avait attiré dans la forêt persuadé que c’était son père ou la raison de sa présence ici. Les détails sont assez flou pour la suite, elle se souvient avoir suivi le bruit, elle se souvient de son pied qui trébuche entrainant une chute. Plus longue qu’elle ne l’aurait imaginé. Une chute qui l’emporte plus loin qu’elle n’aurait pu le croire… Quand elle rouvre les yeux, c’est le silence qui l’a surprend en premier, elle le sentiment d’être dans un cimetière et plus elle avance, plus elle a le sentiment d’être dans un monde fantôme. L’idée du coma l’a traverse une seconde mais rapidement, elle comprend que ce n’est pas cela. Rapidement elle comprend que tout cela est réelle…

○ Elle a la chance de ne pas croiser le démon gorgon tout de suite, elle a le temps de se cacher quand il l’attaque. Elle l’ignore mais elle a surement la chance qu’il ignore sa présence mais elle n’est pas stupide, elle cherche une porte de sortie, elle cherche un moyen de comprendre, de se battre. Elle découvre une force d’esprit qu’elle n’avait jamais deviné. Ne s’offrant comme échappatoire que la chanson, celle de son film préféré. Elle s’y réfugie quand elle a peur, quand elle se sent seule, un peu partout en ville mais surtout dans cette maison qu’elle ne connait pas. Cette maison qui a été un refuge, elle l’a chanté, assise sur un lit qui n’était pas le sien et cette fois, ça a été différent. Comme si, c’était cela la faille qu’elle cherchait depuis son arrivé. Quand elle chante ici, les lumières clignotent. Malheureusement, ça ne marche pas tout le temps. Elle ne comprend encore tout de ce monde, de cet enfer qui est le sien depuis presque un mois.

○ De l’autre côté du monde, dans celui qu’on nomme « le monde à l’endroit », on s’interroge. On se questionne. Certains collent des affiches, d’autres parlent de fugues et enfin, un vieux flic tente de parler de monstre, d’animaux dévorés, de bruits étranges qui rôdent dans la nuit. Sans grande surprise, on le traite de fou. Sans grande surprise, il est rapidement mis à pied avant qu’un médecin du laboratoire d’Hawkins ne vienne lui parler, le diagnostiqué fou. Avant qu’on l’enferme pour le faire taire.