Un autre soir n'est pas de coutume, Milo se retrouve au pub, après une journée au laboratoire devenue plus que stressante depuis qu'il a laissé les gamins s'enfuir, ça devient compliqué pour lui de cacher ça, surtout quand la seule discussion réside dans les recherches. Alors le pub, le soir, lui semble toujours une bonne idée, boire un peu pour oublier, pour se détendre clairement. Il enchaîne les verres sans trop se rendre compte du débit, la tête un peu ailleurs, des sourires parfois glissés au barman qui continue de servir, avant de se décider à sortir à l'extérieur pour fumer une cigarette. La nuit est chaude, en plein mois de juillet, et il ne trouve même pas d'air pour respirer un peu, déjà que l'alcool donne chaud, il a l'impression d'être un volcan. Milo se retrouve appuyé, le dos contre le mur, et une cigarette entre ses lèvres qu'il allume distraitement, son regard déjà à analyser les environs malgré l'alcool qui pulse dans ses veines.
Il remarque, du coin de l'oeil, une silhouette qu'il connaît mais ne fait pas vraiment de pas en avant, cette fois Zander a l'air d'attendre quelqu'un et ce n'est sans doute pas la première fois qu'il le voit comme ça, mais c'est sans doute la millième fois où il essaye de faire taire la voix en lui. Ca ne te regarde pas. Alors il baisse la tête, renifle un peu en fronçant ses sourcils, mâchoire serrée, il se concentre sur le bout de ses bottes militaires, tire sur sa cigarette. Jusqu'à ce qu'il entende le groupe à côté de lui rire, il les entend, 'ça lui apprendra à cette pédale', et il sent son corps se tendre, il a presque l'impression d'entendre son paternel, il a goût amer dans la bouche, la langue anesthésiée par l'alcool. Il a l'impression de sentir comme une espèce de rage qui se construit dans le fond de son corps, un feu, alimenté par la colère qu'il ressent soudainement et Milo attend encore un peu, une seconde de plus, le temps de se décider avant qu'il ne jette sa cigarette au sol pour l'écraser d'un coup de talon.
Il pourrait tous leur taper dessus, les mettre ko les uns après les autres. Et lorsque Milo arrive dans la ruelle, il voit celui qui s'est détaché du groupe pour rejoindre Zander, il le voit, frapper. Et ça court juste sous sa peau, comme un frisson qui s'étend dans ses bras et son dos, une tornade qui naît dans le creux de son coeur. C'est abjecte. La seconde d'après ce sont ses poings à lui qui s'abattent, dans son ventre, sur son visage, il entend des mots qui sortent des lèvres du type et qui ne forment rien de concret dans sa tête, il n'a pas la place pour ça. Et Milo frappe, plus fort, c'est qu'il a toujours aimé cette violence quelque part, la limite entre bien et mal plus fine que jamais à ce moment, surtout lorsque le corps du type tombe parterre, sourd, mais il n'est même pas assommé. Il n'a pas frappé si fort, non plus. Le type a même encore la force de parler, de les traiter encore, cette fois tous les deux, des pédales, encore. Et Milo secoue sa tête, sent le coin de sa lèvre se relever dans une légère grimace, alors qu'il fronce un peu ses sourcils. "ticălosule," il siffle l'insulte dans l'air avant de tourner son regard vers Zander, même lui il a envie de l'engueuler maintenant. Quelle idée de faire ça comme ça aussi, et il doit attendre de se calmer vraiment en s'accroupissant à côté de lui pour poser sa main sur son bras, l'autre redressant un peu son visage. Il y a toujours cette lueur dans le regard de Milo, de colère, le feu, toujours présent. "Tu m'entends ?" Il demande, conscient de s'assurer d'abord que Zander est intact, le fort accent claquant l'air entre eux. "Tu es blessé ? Tu peux te relever ?" Il continue d'inspecter son visage en même temps, le regard d'acier analysant chaque millimètre de peau pour essayer de voir l'état des blessures.

Il ne peut même pas expliquer ce qu'il se passe exactement dans sa tête, tout ce qu'il sait c'est qu'il a envie de tous les traiter d'idiots, et c'est sans doute ce qu'il fait lorsque Milo envoie un dernier coup au type, sans même prendre garde à ce qu'il raconte, où il va, rien, il s'en fiche. Ils peuvent venir avec une armée, il se sent la haine puissante, et surtout suffisante. Son attention revient sur Zander, surtout, et le militaire s'accroupit devant lui pour voir où il en est, voir s'il y a de quoi sauver dans son regard, dans ses gestes, espère qu'il ne va pas trop mal. Ses mains sont sur son visage, avec une certaine douceur pour ne pas lui faire plus mal si jamais, et il analyse minutieusement les plaies, retiennent celles qui peuvent se révéler dangereuses sans doute. Mais il ne peut pas rester à la rue, Zander doit rentrer chez lui et se faire soigner. Au moins il l'entend mais Milo remarque que les mots sortent avec une certaine difficulté et il retient un long soupir, la légère douleur dans ses articulations souligne qu'il n'est pas allé de main morte sur l'autre type, et il espère sincèrement qu'il soit dans un état pire. Finalement, Milo regarde la ruelle, à droite, à gauche, il n'y a personne et il reporte son attention sur le jeune homme, il sait ce qu'il lui reste à faire à ce stade.
Le corps de Zander tremble un peu, Milo peut le sentir avec ses mains posées sur son visage et il serre un peu ses dents, accentuant la ligne de sa mâchoire, surtout lorsqu'il l'entend lui dire qu'il a mal partout. "Je vais t'aider," il annonce du bout des lèvres en fronçant un peu ses sourcils, il n'a aucune idée d'où vit le jeune homme à dire vrai. "Ma moto est pas loin, tu penses pouvoir y marcher ? Et te tenir à moi ?" Parce qu'il ne manquerait plus qu'ils n'aient un accident à ce stade. Il voit l'expression changer sur le visage de Zander ensuite, la grimace de douleur qui se mue en inquiétude et, pendant une seconde, Milo est sûr qu'il a un truc pété, une côte ou quelque chose comme ça. Mais non. Il s'inquiète pour lui et, sur le coup, il ne sait pas trop quoi répondre. Peut-être parce que c'est ce qu'il fait, il a du mal à être totalement réfléchi dans son genre, et il n'allait certainement pas le laisser se faire taper dessus. "Pourquoi tu fais ce genre de merdes, Zander ?" Il répond du tac au tac, l'air un peu brut, peut-être, mais la question est bien réelle, elle. Il devrait savoir que c'est dangereux de faire ça, encore plus lorsque c'est avec des hommes, à croire qu'il cherche à se faire taper dessus. "J'en ai rien à foutre, des ennuis." Il marmonne cette fois-ci, parce qu'il s'en fiche que la bande de crétins reviennent, ça lui dérange pas de devoir tous leur taper dessus s'il faut, il a encore cette haine qui semble brûler en lui. Pour qui est-ce qu'ils se prennent ?
Milo secoue un peu sa tête, ce n'est pas le moment pour ça, même s'il se mêle enfin de ce qui ne le regarde pas, comme il se l'est plusieurs fois interdit, il se dit que les questions et les reproches ne sont pas pour maintenant, au moins attendre que Zander ne saigne plus. Il analyse, au niveau de la tempe, la lèvre fendue, il aura des hématomes sur le visage pour sûr, et sur le reste du corps aussi. "Je vais te ramener chez toi, ok ? On va aller... soigner ça." Il commence, cherchant un mouchoir dans ses poches sans rien trouver et se trouve un peu bête, finalement c'est le dos de son poing qu'il vient passer doucement sur le menton de Zander, sans trop appuyer pour ne pas lui faire mal, mais au moins retirer le sang qui a dû couler de sa lèvre. Il passe sa paume ensuite, plus doucement encore, dans le coin de son oeil droit, cette fois pour retirer le sang de sa tempe, et vient s'essuyer la main dans son t-shirt, analysant toujours. "D'accord, je vais pouvoir te mettre mon casque," il conclut en remarquant que le reste de sa tête ne semble pas trop affecté, pas de blessure au niveau du crâne. Milo fait passer son bras ensuite autour de la taille de Zander pour pouvoir l'aider à se redresser du sol.

Le regard de Milo reflète une certaine inquiétude malgré l'impassibilité du reste de son visage, il attend de savoir si Zander peut se lever et apparemment c'est le cas, même s'il n'a pas l'air trop sûr. C'est normal, il doit avoir l'impression que son corps est passé à la machine à laver à plusieurs reprises, mais Milo sait surtout qu'ils ne peuvent pas s'éterniser ici trop longtemps. On ne sait jamais. Même s'il n'a pas peur de devoir affronter d'autres personnes, de devoir jouer des poings encore, il se doute qu'ils ne peuvent juste pas. Ca serait peut-être un brin irréfléchi et ça risquerait de remettre Zander en danger, donc vaut mieux éviter. Le roumain ne fait pas trop attention à la douleur qui l'élance lui aussi, au niveau de la mâchoire où il s'est pris un coup, et qui lui laissera certainement un bel hématome, rien de trop terrible.
Il s'échappe à la question de Zander ensuite pour en poser une autre, celle qui lui tourne en tête depuis un moment, depuis qu'il a remarqué du coin de l'oeil el manège du brun au pub, et où il se répétait que ce n'était pas ses affaires. Mais apparemment Milo ne sait pas faire autrement que ne pas se mêler de ses affaires seulement, non. La réponse du bouclé lui tire une grimace, peut-être que le mot pute claque entre eux avec une certaine force même si Zander ne l'a pas forcément prononcer très fort. C'est juste que ça ressort tellement comme une insulte. "T'es pas con, tu pourrais faire autre chose pour payer ton loyer." Il répond dans un souffle, le fond toujours un peu grognon, mais la sécheresse en moins quand même. "Qu'ils viennent alors, je les attend." Milo répond automatiquement, les sourcils froncés, mais il ne peut pas s'empêcher de se demander, dans le fond, ce que ça ferait s'il se voyait coller une étiquette lui aussi. Pédale, il l'a entendu avant de la bouche du type, il l'a entendu à l'armée, il l'a entendu prononcé par son père beaucoup trop souvent. Est-ce qu'il devrait y réfléchir ? Il a l'impression que l'insulte le dérange de plus en plus, qu'à l'époque il essayait juste de ne pas y penser, peut-être même de ressentir le même dégoût, d'essayer de tout effacer, mais maintenant... ça l'énerve, tous ces imbéciles qui l'utilisent. Le type, les gars de l'armée, son père.
Milo ne dit rien d'autre, préférant venir essuyer doucement le sang sur le visage de Zander en analysant et en voyant si le casque pourrait aller sur sa tête sans trop de mal. Ca a l'air bon et le militaire vient glisser son bras autour de la taille du bouclé pour l'aider à se relever, le laissant prendre tout l'appui dont il a besoin sur lui. Lorsque le brun à ses côtés semble avoir un équilibre satisfaisant, il l'emmène jusqu'à sa moto, se retenant de rouler des yeux en l'entendant. "Je ne risque pas de finir dans le coma si ma tête tape quelque chose, alors que toi t'es à deux doigts de t'effondrer. Même un moustique qui se pose sur ton front risque de te faire tourner de l'oeil." Milo marmonne en glissant son regard vers Zander et pose sa main sur taille avec douceur en le tirant un peu contre lui, pour lui faire comprendre qu'il plaisante, mais non, ça sera lui qui aura le casque, point final. Une fois près de la moto, il récupère à une main son casque et vient doucement le mettre à Zander, vraiment lentement pour ne pas lui faire plus mal, et l'observe à travers la visière. "Je vais t'aider à monter sur la moto, d'accord ? Ca va te faire un peu mal je pense mais il faut." Il rajoute, les mots bercés par son accent alors qu'il se détache un petit peu pour lui faire signe de passer sa jambe de l'autre côté de la moto, l'aidant à prendre appui sur l'engin et s'installer comme il faut. Milo s'installe ensuite devant lui et lui fait signe de passer ses bras autour de sa taille. "Tiens toi bien, je veux pas te perdre en cours de route, ok ? Je vais aller doucement, mais serre le plus que tu peux." Il manquerait plus que Zander se casse la figure, vraiment.
Une fois arrivée devant les mobil-homes, après avoir roulé vraiment doucement au cas où, sa main de temps en temps serrée sur celles de Zander au cas où, Milo finit par mettre la béquille et tapote doucement le bras du bouclé pour lui faire comprendre qu'il peut relâcher. Il descend de la moto, l'aide à faire pareil, et repasse son bras autour de sa taille ensuite, il réfléchit à cent à l'heure depuis qu'il roule. "T'as de quoi te soigner chez toi ? Sinon je vais chercher des trucs chez moi." Le militaire reprend dans un léger soupir avant de tendre sa main libre, presque autoritaire, vers Zander. "Files-moi ta clef."

Le regard de Milo se fait acérer quand Zander lui répond comme ça, parce qu'il ne se considère pas vraiment comme très chanceux, et c'est un peu trop facile de lui lancer ce genre de remarque à la figure, comme s'il avait voulu qu'on le traîne au Vietnam, il a rien demandé lui. "T'avais qu'à faire l'armée si tu te plains autant," il siffle entre ses lèvres, le ton presque mordant. Non c'est trop facile, il ne lui permettrait pas. Surtout après lui avoir parlé plusieurs fois et avoir remarqué qu'il n'était pas un bon à rien, qu'il pouvait certainement trouvé un travail intéressant, différent de celui dangereux dans lequel il se traîne, qui l'expose autant. Comment est-ce qu'on peut se considérer pas méritant quand on a le courage idiot de s'affirmer homosexuel et prêt à se faire tabasser à n'importe quel moment ? Le visage de Milo perd un peu de sa dureté ensuite, le froid dans son regard s'estompe, pourquoi est-ce qu'il devrait reprocher quoi que ce soit à Zander ? Ce n'est pas à lui de s'inquiéter, ce sont pas tes affaires Milo, ce n'est pas à lui de sauver la veuve et l'orphelin comme ça, pourquoi est-ce qu'il essaye autant ? C'est pitoyable, c'est son corps à lui qu'on va retrouver dans un ravin bientôt, et il l'aura sans doute mérité en plus de ça. De toute manière il ne peut rien reprocher à Zander, pas quand il le regarde comme ça, abimé comme il est. Milo a juste envie de le foutre quelque part en sûreté pour être sûr que personne ne vienne l'emmerder encore ce soir.
Surtout que le bouclé se retrouve debout maintenant, il tient sur ses jambes, il marche bien jusqu'à la moto, il lance encore une remarque sarcastique au passage concernant le casque et, juste avant de lui enfoncer sur la tête, le regard de Milo se plante dans le sien. "M'fait pas regretter de te ramener chez toi." Il a assez confiance en sa manière de rouler, surtout qu'il va y aller doucement, pour ne pas se retrouver à s'éclater la boîte crânienne sur le trottoir. La blague sur le fait qu'il risque de s'envoler lui fait un peu peur quand même, ce n'est pas le fait qu'il soit très léger, mais plutôt le fait qu'il soit complètement jeté, oui. D'ailleurs le militaire se retrouve à se démerder pas trop mal sur la route jusqu'à l'armée de mobil-homes, un peu curieux par l'endroit, il y a rarement mis les pieds il faut dire, et la vie semble y être un peu misérable. La constatation laisse un petit goût amer dans sa bouche et une pensée furtive s'insinue en même temps dans son esprit, moqueuse. T'as plus d'place dans la chambre d'amis, Milo, tu veux l'foutre où lui aussi ? Vraiment idiot. Il emmène Zander jusque devant la porte en s'inquiétant quand même de savoir s'il a le matériel qu'il faut pour le soigner, et visiblement ce n'est pas sa première attaque. "Je suis pas surpris." Sa mâchoire soudainement trop redessiné quand il serre les dents. "T'sais que tu pourrais finir pire ?" Il veut même pas trop savoir ce qui serait arrivé ce soir s'il était pas intervenu. Il veut même pas savoir parce qu'il a vu d'autres gars de l'armée se vanter d'avoir fait pire, et même s'il se sait capable de rendre les coups, comment est-ce qu'on peut vouloir s'affirmer dans ce genre de monde ? Zander est un peu tout ce que Milo sait qu'il ne sera jamais, et ça lui fait peur.
Une fois à l'intérieur du mobil-home, il suit du regard le chemin du bouclé jusqu'à son canapé dans lequel il se laisse tomber, mais il remarque surtout... le bordel. Un bordel tellement présent qu'il se retrouve à froncer des sourcils, Milo, à se demander comment il fait pour vivre là-dedans, sa rigueur militaire en a des sueurs froides. "T'as jamais entendu parler du mot ménage ?" Il demande quand même parce que là il n'a pas vraiment d'excuses, non ? Pour au moins jeter les cartons de pizzas quoi, merde. Mais il prend la direction de la salle de bain, fouille un peu pour revenir finalement avec la trousse de soins et trouve aussi un linge qu'il mouille avec de l'eau chaude. Milo revient dans l'autre pièce, et s'assoit sur le canapé aux cotés de Zander, retenant une grimace quand il capte que sa jambe lui fait un mal de chien, certainement le contrecoup de la bagarre, justement, et l'accident, évidemment. "Je vais déjà commencer par ton visage, je vais désinfecter la plaie sur ta tempe, et retirer le sang que t'as. Tu fais peur à voir." Milo rajoute avec l'ombre d'un sourire sur ses lèvres, passant d'abord le linge avec douceur pour nettoyer sa peau, retirer le sang sur son menton, sur sa tempe, son oeil, c'est plus clair aussi pour lui de voir où commence la blessure et où elle termine. Il récupère du coton et du désinfectant, imbibe comme il faut et vient poser délicatement sur la blessure, le coude posé sur le dossier du canapé pour toucher le moins possible et avoir de la stabilité, son autre main posée sous le menton de Zander. Il a des gestes délicats, pour ne pas lui faire plus mal, tamponnant la plaie avec douceur, surtout quand il sait que ça doit brûler en plus de ça. "Tu vas pas chouiner comme les bébés quand même ?" Milo demande presque automatiquement, un brin d'inquiétude dans la voix, parce qu'à être si près du visage du brun, il voit déjà les premiers mouvements de ses lèvres, le haussement de ses sourcils. Si, il va chouiner. Ok.

La première chose que Milo remarque c'est l'endroit qui n'est pas très ordonné et qui le force à pousser un peu plus la décision à vouloir prendre Zander avec lui, rien que pour le faire dormir déjà dans un lit correct et en pas se casser le dos sur le canapé. En quoi ça aide, en plus, un canapé, quand on est blessé comme ça ? En rien du tout. Mais il y a la pensée de Four chez lui qui le retient de juste l'embarquer là tout de suite, même s'il se dit que le gamin peut toujours passer pour son neveu. A méditer, oui. Mais c'est le bouclé qui récupère son attention et le regard d'acier de Milo qui se pose sur lui, alors qu'il répète son nom plusieurs fois et le militaire retient son soupir, il sent l'air désespéré dans la voix de Zander quand il lui dit qu'ils ne sont pas tous des maniaques du rangement. Et c'est un véritable grognement qui s'échappe de ses lèvres. C'est plus fort que lui. "Si ça te plaît de vivre avec les cafards et les rats, c'est pas de ma faute." Il répond, le ton un peu bourru peut-être, mais il sait déjà qu'il va se retrouver à mettre de l'ordre ici une fois qu'il s'est occupé du brun, il le sait parce que lui ne peut pas le laisser vivre avec les cafards et les rats. Not my circus, not my monkeys... my circus, my monkeys, c'est un peu comme ça que ça se passe dans sa tête à Milo. Donc forcément, Zander vient d'entrer dans la catégorie où il doit s'occuper de lui.
Le roumain disparaît dans la salle de bain pour récupérer de quoi le soigner et revient ensuite, s'installant aux côtés de Zander pour commencer à préparer ce dont il a besoin, mais surtout pour déjà nettoyer le sang qu'il a sur le visage. "Ah ?" Il glisse à la remarque, il faut dire qu'il ne s'est pas regarder dans le miroir encore, et qu'il n'a aucune idée de l'état dans lequel il est. "Ca m'enlève de mon charme ?" Milo reprend dans un léger rictus, se moquant clairement de lui-même, avant de se rendre compte que c'était peut-être une remarque un peu déplacée, surtout à faire face à un autre homme, il ne sait pas trop. Des fois il a l'impression que Zander met son cerveau en off, et il n'est pas trop sûr que ça soit une idée ultra glorieuse. Il remarque les yeux brillants du bouclé ensuite lorsqu'il passe le linge sur son visage, s'appliquant à ne pas le blesser davantage, mais il se doute que ça doit quand même lui faire mal. "Désolé", il glisse quand même entre deux mouvements, s'en voulant clairement d'en rajouter davantage. Surtout maintenant qu'il remplace le linge avec du coton et que ça pique, et clairement ça lui rappelle un peu la tronche de Four quand il a fait pareil avec sa blessure de l'autre monde là. Forcément, Milo se moque. Gentiment. Mais il se fait traité d'abruti, et peut-être que la réponse un peu mordante de Zander lui tire un sourire, il peut se la fermer s'il veut. Pas de problème. Il l'observe essuyer les larmes d'un revers de sa manche et s'en veut presque automatiquement de s'être moqué, avant d'être totalement mis au pied du mur quand il réclame un câlin, aussi ouvertement. Aussi spontanément. Ca le fige un peu, Milo, en sentant son coeur rater un battement. Il ne comprend pas comment on peut être tout ça, il est impressionné, dans le fond, pour lui Zander est plus que courageux.
"Ok," Milo se retrouve à répondre presque bêtement, le problème c'est qu'il n'est pas tactile, que même s'il aime bien l'affection, c'est surtout qu'il ne sait pas comment faire. Les câlins ne font plus parti de son répertoire depuis qu'il a vingt ans, et l'intimité avec une personne comme ça depuis au moins ses quinze ans, donc bon. Il se retrouve à venir tapoter l'épaule de Zander, maladroitement, une fois, deux fois, puis la main retombe. "Tu devrais surtout me laisser te soigner ou tu feras vraiment peur demain matin." Milo reprend en terminant avec le coton et le désinfectant, récupérant quelques strips sutures qu'il vient mettre en verticale aux blessures, visiblement concentré sur sa mission pour ne pas lui faire trop mal. "Voilà, ça devrait se soigner plus rapidement comme ça." Le militaire reprend avant de faire un peu glisser ses doigts contre la joue de Zander, pour finalement se poser sur son menton et faire tourner doucement son visage pour pouvoir analyser les blessures. Le problème c'est sa lèvre fendue sur laquelle il ne peut rien mettre. "Ok, retire ton haut, je vais appliquer la crème, et je crois que c'est tout ce que je vais pouvoir faire de plus." Il rajoute avant de relâcher doucement son visage.
La petite idée traverse son esprit alors qu'il quitte le canapé pour aller voir dans le mini réfrigérateur et commence à fouiller dedans, il cherche de la glace qu'il ne trouve pas, mais met la main sur un Mr. Freeze, ce qui fera autant l'affaire. Milo revient finalement vers le canapé, occupé à déchirer une des extrémités du papier avec ses dents, fronçant un peu ses sourcils quand il sent le goût de fraise de la glace à l'eau contre ses lèvres, mais il se rend compte aussi que, effectivement, ça lèvre doit être enflée puisque le contact lui fait du bien. Mais il ne s'éternise pas trop pour mieux pouvoir venir tendre le bâtonnet glacé à Zander. "Tiens, met ça contre ta lèvre, évite de le manger trop rapidement." Milo reprend avec un sourcil haussé et se réinstalle à ses côtés sur le canapé, le tube de crème déjà récupéré sur la table basse.

Evidemment il a toujours à redire, c'est pas la première fois qu'il a affaire à Zander maintenant, non, mais clairement moins dans un cadre aussi intime que le mobil-homme du bouclé, et clairement c'est un nouveau pas là. Surtout quand Milo commence à parler de l'endroit, de la propreté très médiocre, et qu'il se prend une réponse en retour qui lui fait hausser un sourcil. Le genre de réponse où il ne sait pas s'il doit juste étrangler Zander, ou au contraire, le prendre dans ses bras. Note mentale de déblayer un peu le salon quand même parce que les canettes vides et les cartons de pizza, bof moyen pour ne pas se choper un truc quand on a des plaies. "Oh, tu les entraînes du coup dans ton salon ? Charmant." Milo reprend avec un sourire forcé, un sourcil haussé face à tout ce bordel sans nom, préférant finalement se concentrer sur Zander qui le regarde de travers depuis qu'il a insulté son mobil-home. Le militaire se retrouve à rouler des yeux et venir gentiment poker le bras du brun pour qu'il arrête de le regarder comme ça, avant de partir récupérer la trousse de soin. Au moins il n'aura pas le regard plein de jugement de Zander sur lui. Comme si c'était de sa faute, déjà ?
Il revient, commence à le soigner, avant de prendre conscience de son propre corps, les sourcils un peu froncés quand Zander lui fait remarquer qu'il est dans un sale état aussi. Ca lui donne un peu envie de rire à Milo, parce que dans le fond il sait déjà de sûr que ce n'est pas pire que son état à lui, et ensuite parce qu'il a déjà vécu pire. L'accident de voiture, l'armée, la guerre, honnêtement c'est pas une lèvre enflée et probablement quelques bleus sur son visage qui vont l'alarmer. Peut-être qu'il devrait, surtout quand Four le verra comme ça ou qu'il se pointera au travail le lendemain avec cette tronche. Bon. Alors il plaisante, étire quelques mots sur son charme avant de se rendre compte que, peut-être, il aurait dû se la fermer, surtout quand Zander répond avec trop de naturel que ça en est totalement désarmant. "Je..." Il quoi exactement ? Bonne question. Son attention vient de se faire la malle et Milo se retrouve à froncer ses sourcils, il a encore une de ces petites absences où son cerveau refuse de lui donner une réponse correcte à formuler et il se retrouve à baisser le regard en marmonnant quelque chose en roumain avant de replanter son regard dans celui de Zander. "T'en fais pas," il souffle finalement quand les rouages se remettent en place en haut. "Je devrais m'en sortir." Il rajoute en tentant un sourire qui se veut rassurant.
Entre temps Zander demande un câlin, d'une manière encore étrange, et Milo tente un geste qui se rapproche le plus d'un câlin dans son code tactile, une petite tape sur l'épaule, et évidemment le bouclé lui dit qu'il est nul. "Je... t'as pas tord." Cette fois Milo a quand même l'ombre d'un sourire amusé qui étire ses lèvres alors que son regard se plante dans celui de Zander. "Je peux essayer de m'améliorer mais je garantis rien." Il rajoute dans un léger rire et un haussement d'épaules, le regard désolé posé sur lui. Il n'a pas trop le temps de se perdre dans le moment de toute manière, même si les moments où il rit sont assez rares, et finit par quitter le canapé, plus dans l'optique de soigner complètement le brun avant tout autre chose. Comme se soigner lui-même ou nettoyer un peu le mobil-home. Alors qu'il se dirige vers le congélateur pour en récupérer le dernier mr. freeze visiblement, il entend Zander lui dire qu'il a déjà fait beaucoup et il se fige un instant, quelques secondes, avant de revenir, la glace à l'eau dans la main et déjà occupé à l'ouvrir. De toute manière son regard est trop occupé à passer sur le torse de Zander et analyser les blessures trop nombreuses qu'il peut voir, se demandant même une seconde s'il ne devrait pas l'emmener à l'hôpital. Il ne sait pas trop. Il abandonne le bâtonnet glacé dans la main du brun ensuite pour pouvoir prendre la crème en se remettant à ses côtés, déposant un peu de crème sur ses doigts avant de se permettre un petit sourire. "Au moins tu n'as pas de blessures ouvertes." Pas de saignements, il espère juste que rien n'est pété intérieurement. "On surveillera ça demain." Il annonce, plus pour lui au final que Zander alors qu'il vient finalement appliqué de la crème sur l'un des endroits endoloris, avec une certaine douceur.
Milo sent le bâtonnet de glace atterrir avec douceur sur sa lèvre plus qu'il ne le voit arriver, déjà prêt à répondre à Zander sur la chose, mais pris un peu de court par le geste. "Sois pas bête, tu en as plus besoin que moi." Il souffle finalement, même si le frais fait effectivement du bien. D'un revers de main, il repousse délicatement la main de Zander, un sourcil haussé vers lui. "S'il te plaît, j'ai des glaçons chez moi, je m'en occuperais une fois rentré. " Il tente, parce qu'en soit c'est la vérité, mais surtout pour que le brun garde le glaçon contre sa lèvre, le bloquant un instant avec son pouce pour qu'il puisse réaliser à son tour que le froid va lui faire du bien. Son regard croise celui de Zander ensuite, le bleu contre le vert qui s'affronte juste le temps de quelques instants, assez pour voir la détermination des deux côtés. Souligné d'une pointe de stupidité ? "On... chacun son tour, ok ?" Milo propose avec douceur. "Profites-en le temps que j'applique la crème, par exemple." il rajoute avant de remettre de la crème sur ses doigts et revient l'appliquer avec douceur contre les hématomes qui commencent déjà à se former, de couleur légères et qui vireront violet demain, sans aucun doute. Un soupir de frustration s'échappe des lèvres de Milo. "J'irais te faire des courses demain." Il rajoute en relevant son regard vers lui, faisant passer ses doigts contre ses côtes, le plus légèrement possible. "Désolé," il se retrouve à souffler quand il sait que ça doit lui faire mal.

Evidemment, Milo capte le sourire qui se dessine sur les lèvres de Zander quand il se rend compte que le militaire a un peu de mal à mettre à plat ses pensées, et ce sourire a le don de lui faire froncer un peu plus des sourcils, plus confus encore. "Mon joli visage, uh?" Il reprend, peut-être encore plus confus par l'aplomb de Zander à affirmer des choses sans que ça ne lui semble déplacer ne serait-ce que l'espace d'une seule seconde. "Je sais me battre, oui, c'est l'armée qui m'a forgé." Milo glisse dans l'ombre d'un sourire, c'était là où il a apprit à encaisser les coups de manière à ce que ça ne soit pas trop douloureux, mais aussi à comment les rendre plus fort encore. Il a apprit à soigner aussi, oui, c'était presque nécessaire. Enfin, dans l'ensemble, Zander n'a pas tord, Milo réussira clairement à soigner les deux trois blessures qu'il a, de toute manière il préfère se concentrer sur celles du bouclé qui sont quand même plus impressionnantes. Ce n'est vraiment pas lui la priorité.
Il tente, vaguement, de faire ce qui ressemble à un câlin certainement, un geste qui ressort plus que maladroit et que Zander récupère pour mieux se moquer, bien sûr. Mais cette fois Milo ne le prend pas mal, il sait qu'il n'est pas doué, vraiment ce n'est rien pour le coup, ça le fait même doucement rire. "D'accord, tu me donneras des cours." Le roumain reprend du bout des lèvres sans pouvoir se départir de son sourire, avant de quitter le canapé pour pouvoir récupérer la glace dans le réfrigérateur, essayant de ne pas trop penser à ce que ça veux dire, ce genre de cours. Parce que de toute manière ce n'est qu'une blague, ça n'existe pas ce genre de cours. Milo revient ensuite, plus intéressé par l'optique de soigner Zander, de venir panser ses dernières blessures, mettre de la crème sur ses ecchymoses, jusqu'à ce que le brun ne veuille partager sa glace et ça le laisse perplexe un peu, surtout qu'il puisse poser cette question. "Parce qu'on t'as tapé dessus, Zander." Il réplique, le ton qui ne laisse pas à discuter. Clairement ce n'est pas lui qui ne va pas pouvoir bouger pendant plusieurs semaines. Ce qui lui fait penser encore à ce canapé dégueulasse sur lequel ils sont installés et qui va juste faire souffrir Zander tout le temps de sa convalescence, sans doute. Leurs regards s'affrontent, le temps de trouver une solution, et finalement Milo craque un léger sourire sur ses lèvres, plutôt satisfait de la conclusion.
Il essaye de faire passer ses doigts contre sa peau, dans une certaine douceur pour ne pas le blesser davantage, et risque un regard vers le visage de Zander quand il le voit fermer les yeux. Ca le rassure quelque part, il se dit que ça ira s'il le laisse tranquille pour la nuit, s'il dort sur son canapé défoncé, il ne devrait pas trop... aller mal ? Milo secoue un peu sa tête avant d'entendre le reste et il hausse un sourcil. "Non, laisse. Enfin fais-moi la liste, mais c'est moi qui paye." Milo rajoute, peut-être la pointe de culpabilité à avoir reproché son travail à Zander alors que l'armée le paie de manière plus que raisonnable. Il observe le mouvement de la tête du brun ensuite, quand il semble lui dire que ce n'est rien lorsqu'il pose un regard d'excuse sur lui après avoir capté le frisson sur sa peau. Finalement, après avoir appliqué de la crème sur la pommette de Zander et son menton, il referme le tube et le repose sur la table, pas le temps d'en rajouter plus que le bâtonnet glacé revient contre sa lèvre. Milo se fige un peu sur place, observe un peu ce que ça donne le froid contre sa lèvre et sent déjà la douleur s'atténuer, et il observe Zander un instant avant de remonter ses doigts autour de son poignet pour reculer un peu sa main. "Et qu'est-ce qu'il y a avec la fraise, c'est ton parfum préféré ? Que tu gardais en dernier ? Ou celui que tu détestes et que tu voulais pas manger ?" Milo demande finalement en rapprochant à nouveau son poignet pour pouvoir reposer le glaçon contre sa lèvre, il profite de la fraîcheur avant d'en mordre un petit morceau et de repousser une nouvelle fois le poignet, retirant ses doigts cette fois-ci. "A ton tour." Il souffle en se redressant pour fouiller dans la trousse de soin et en tirer des aspirines. "Je te glisse ça dans un verre d'eau, tu l'avales, et je m'en vais. Tu dois dormir maintenant." Ca semble être la meilleure chose à faire, ça ne fait aucun doute. Surtout avec Four à la maison, heureusement qu'il a son week-end cette semaine et qu'il va pouvoir entamer son samedi en restant au lit. Juste assez avant de s'occuper de son appartement, de Four et des courses. "Je repasserais demain dans la journée, d'accord ?"