Elle a un rictus sur ses lèvres quand elle entend la remarque de Pyrrha, se retenant juste de venir lui mettre sa main dans la figure et la foutre à poil dans la rue, juste pour lui montrer encore qui habite ici. Mais à la place Cassie se retrouve à hocher de la tête, prenant un faux air surpris, comme si elle entendait une nouvelle qu'elle n'avait jamais eu auparavant et qui l'impressionnait presque. Presque, elle dit bien, parce qu'en réalité elle trouve ce genre de réflexion juste pathétique. "En fait," elle commence doucement, tirant sur le joint avant de retenir la fumée dans ses poumons. "J'ai ce qu'on appelle un travail, ça peut paraître surprenant quand on sait pas faire grand chose à part vivre au crochet d'une autre famille. Tu devrais faire gaffe, la tienne a commencé à placarder des affiches avec les autres gamins disparus." Et peut-être qu'elle va vraiment finir par disparaître si Cassie la surprend encore à être effronté comme ça, ça doit être incroyable de ne pas se rendre compte qu'on est juste un parasite dans une famille, mais certaines personnes n'ont pas d'amour propre, elle n'y peut rien. La fumée s'échappe de ses lèvres alors que Fanny passe dire bonjour, Fanny qui est bien trop adorable, et qui n'essaye pas de manger la main de la rousse, c'est que dans le fond Pyrrha doit pas être aussi pimbêche qu'elle essaye de le faire passer.
Cassie se retrouve ensuite à proposer une poubelle à Pyrrha, en se disant qu'elle devrait surtout en toucher deux mots à son frère parce qu'ils ont pas été élevés comme ça chez les Fairchild et hors de question que son frère copie le mécanisme d'une politesse plus que douteuse. "Alors, sache que les poubelles sont la propriété non pas des morts mais de l'hôpital, donc elle est toute à toi, fais-toi plaisir. Et à dire vrai, elle vient même pas de la morgue parce que clairement, ce genre de poubelle n'est vraiment pas efficace pour se débarrasser d'un corps. Sauf si on le coupe en tout petit." Cassie reprend en posant un regard presque glacial sur Pyrrha, menace qui plane, avant qu'elle retrouve son sourire et qu'elle hausse des épaules. "C'est gentil mais on a déjà une poubelle avec Opal dans notre chambre, merci quand même." La condescendance dans sa voix a du mal à s'effacer et pourtant, Cassie martèle chaque mot d'une honnêteté pure, peut-être trop, parfois même qui dérange, l'impression de se faire gifler à chaque retour de mots de la part de la blonde. "Et honnêtement, non, merci, je préfèrerais être aveugle." Rien n'est plus désobligeant que de voir Pyrrha se balader en sous-vêtements dans la cuisine des Fairchild, un lieu toujours de bonne humeur où il n'y a que des moments agréables, qui se retrouvent maintenant contaminés par un brin de malaise dérangeante. Il n'y a rien d'incroyable à admirer un corps si lâchement jeté en pâture, un vulgarisme à faire rouler des yeux, rien à découvrir à part ce qu'on agite déjà, du vu et re-vu, c'est fatiguant.
Cassie porte à nouveau le joint à ses lèvres, préfère clairement la vue du ciel étoilé, qui l'aide à se détendre quand il n'est pas strié de rouge et de cet air menaçant qui réveille les frissons dans sa nuque et la promesse de choses terribles. Elle l'aime comme ça. Même avec Pyrrha qui s'impose, demande son joint, et la blonde glisse son regard émeraude sur elle, l'observe un instant. "Dire s'il te plaît, ça t'étoufferais ? Tu veux qu'on revoit les bases de l'éducation ?" La question est sincère à dire vrai, Cassie se questionne encore et toujours, comment peut-on arriver à Pyrrha, qu'est-ce qu'on a vécu dans sa vie pour ça ? Parce qu'elle n'est pas en reste, Cassie, et elle connaît ses défauts, cette carapace et ce sarcasme, cette honnêteté tranchante, le coeur qui tambourine sauvagement dans sa poitrine et les lèvres tremblantes lorsque c'est Opal qui l'accueille dans une étreinte, la toute première qui a réussit à l'apprivoiser dans cette famille. Elle sait. Mais elle ne comprend pas qu'est-ce qui fait de Pyrrha, Pyrrha. "Va falloir qu'on partage, j'ai plus rien, c'était mon dernier." Et dans le fond, quand même, il y a cette pointe là chez Cassie, qui partage avec l'ennemi, qui s'en fiche un peu, à dire vrai, de tout, l'insensibilité qui rythme un peu et contrebalance les émotions trop fortes d'autres choses. "Tiens," elle invite à côté d'elle, poussant un peu la fenêtre pour plus de place, pour que le chat sauvage puisse garder ses distantes tout de même avec la renarde.